La transparence, socle du Parti montarvillois

Transparence, un leitmotiv qui est revenu tout au long de cette longue entrevue avec le chef du Parti montarvillois, Martin Murray. Il était question de gestion et d’intégrité. Ont assisté à cette rencontre les candidats des districts 3 et 4, Isabelle Bérubé et Martin Guèvremont.

-Vous écrivez dans votre plateforme que «l’ère des portes closes et des décisions secrètes est révolue». Est-ce à dire que les réunions des comités pléniers seront publiques?

Martin Murray : Je vais aller très loin là-dedans. Si je suis élu, mon agenda sera public sur Internet. S’il y a un projet déposé par un promoteur, il y sera annexé. S’assurer que les gens n’ont pas à se battre pour obtenir de l’information. Michèle Archambault était obligée de faire appel à la Loi d’accès à l’information pour obtenir des documents. Inacceptable. L’étude de la firme Hémisphère (pour le Boisé Sabourin) est payée par les deniers publics. Elle est prête. Nos adversaires l’ont, mais pas nous.

Tous les comités consultatifs sont à huis clos. On va les rendre publics. Les gens peuvent y participer, mais pas d’échanges, car ça peut virer à une foire d’empoigne. Nous allons organiser une réunion publique une fois par mois pour discuter de tout. Les gens peuvent poser des questions. Pour nous, si un projet est déposé, on sera transparents. Ça crée une obligation chez les citoyens pour participer aux décisions. Sur le plan de la mécanique, il y a à Montréal l’Office de consultation publique qui peut nous aider.

-Vous écrivez également : «inviter les conseillers et conseillères, peu importe leur appartenance politique, aux rencontres préparatoires à la tenue du conseil municipal» Qu’entendez-vous par rencontres préparatoires? Parle-t-on de comités pléniers ?

Martin Guèvremont : Aucun élu ne sera exclu dans les comités pléniers.Pour revenir à la première question, actuellement, il y a une entente de confidentialité signée par les membres des différents comités qu’on connaît. Les procès-verbaux de ces comités ne sont pas publics.

MM:. Nous, on va les rendre publics. On va faire école. Je vois les citoyens comme des actionnaires d’une entreprise.

-Vous mentionnez aussi vouloir «revoir le code d’éthique et de déontologie des élus». Quelle révision allez-vous apporter?

MM : Il y a des codes d’éthique écrits, mais pleins de trous et ça ne circonscrit pas assez sur ce que doivent faire les élus. Il y a l’esprit et la lettre. Exemple d’éthique ce matin (mardi 1er octobre) : il y a eu un concert pour la Journée des aînés. M. Boucher était là et donnait aux gens les dépliants de son parti. C’est interdit. Pour moi, l’éthique, c’est ça aussi. L’éthique est de ne pas rencontrer des promoteurs immobiliers sans que ces derniers se soient enregistrés. Notre code d’éthique va très loin dans les exemples : ça, c’est permis, ça, non, etc. Quand le maire rencontre des gens, il faut qu’on sache pourquoi. Le maire a eu deux rencontres avec M. Massicotte, le promoteur du Boisé des Hirondelles. Il a fallu aller tirer les vers du nez pour avoir cette information. Si on l’avait su, on aurait pu déposer une plainte, vu que M. Massicote n’était pas enregistré comme lobbyiste. Comme on l’a su deux ans après, et que le délai de prescription est de deux ans, il a échappé à cette plainte.

-En ce moment, vous n’êtes pas un élu. Vous connaissez un peu comment ça fonctionne. Jusqu’à quel point seriez-vous transparent?

MM : Totalement transparent! Je peux le garantir. Je n’ai rien à cacher. S’il y a une rencontre avec un promoteur, elle sera dans l’agenda. À partir du moment où c’est précis, ça va être identifié.

-Vous êtes élu. Jusqu’à quel point allez-vous être transparent pour gérer les dossiers controversés ?

MM : La meilleure garantie pour qu’un dossier ne soit pas controversé, c’est d’être transparent. Prenons le dossier du Boisé des Hirondelles. Si en 2006, on avait rendu publique cette rencontre, les citoyens auraient pu intervenir et s’assurer que dans le plan d’urbanisme qui a suivi, ce terrain serait protégé, et que les citoyens n’en veulent pas parce que ce dossier est très sensible. M. Massicotte ne l’aurait pas acheté sachant ce qui allait arriver. Prenons un autre exemple : Jean-Coutu est un fleuron. Il aurait fallu discuter, étendre la surface ou construire en hauteur.

-Prenons l’exemple d’un projet de développement dans un quartier où il y a un milieu humide. Or, dans votre équipe, il y a un élu qui s’y oppose, mais pour la Ville, c’est d’autre argent de plus en termes de taxes. Comment l’élu agira-t-il lorsque l’intérêt de son quartier entre en conflit avec l’intérêt général?

MM : Pour nous, la ligne de parti n’existera pas en tant que telle. Les candidats auront le droit à la dissidence. Il y aura une discussion en plénier et la population sera au courant en même temps que nous. S’il y a dissidence, l’élu a le droit de le dire publiquement. Pour nous, il y a un élément important, c’est l’acceptabilité sociale. Nous sommes tous d’accord qu’il ne faut pas développer dans un milieu humide.

Isabelle Bérubé : Quandle conseiller est élu, il est redevable envers son district et il faut qu’il le représente. On a tous la même vision. Ce serait étonnant qu’on ait une dissension. Il faut travailler en équipe.

MG : C’est important de spécifier que les candidats du Parti montarvillois sont à la base des citoyens militants pour des causes particulières. Marilou Alarie pour le Boisé des Hirondelles. Moi, en premier, j’étais avec le regroupement contre le bruit des avions. J’ai migré vers les milieux naturels. L’intérêt premier est notre district pourvu que ça bénéficie à l’ensemble. Il y a une balance entre les deux.  

-Si vous êtes élu, allez-vous opter davantage pour une gestion administrative semblable à celle de l’entreprise privée?

MM : L’entreprise privée et la municipalité, ce sont deux choses totalement différentes. L’entreprise est pour le profit. Une collectivité, c’est tout autre. On n’aura pas une gestion de ce style-là. Le bénéfice de la collectivité est très important. Chaque fois qu’on va poser un geste, on va permettre à cette collectivité de se développer de façon intégrée en tenant compte des impacts économique, social, environnemental et d’un élément extrêmement important, qui est la notion de santé. Un exemple précis : la garderie au sud de la 116 (à côté de la voie ferrée) illustre parfaitement là où on se positionne. Les garderies sont un  bien collectif. On va travailler de toutes nos forces pour que tous ceux qui ont de jeunes enfants trouvent une place dans leur milieu. Cependant, on les installe dans un endroit sécuritaire.

Avez-vous d’autres places en vue?

MM : La Ville aurait dû trouver des places et en changer le zonage. Il y a 12 millions de pieds carrés disponibles. Là, on se ramasse devant un fait accompli. Le projet traîne depuis 2011 et la Ville aurait dû accompagner les promoteurs de ce projet en terrain sûr.

L’auriez-vous contesté s’il n’y avait pas la catastrophe de Lac-Mégantic?

MM : Oui, car on s’est opposés à la station d’essence au sud de la 116. Imaginez s’il y avait un déra
illement à côté de ce poste d’essence.

-Si vous deviez énumérer par ordre d’importance les qualités d’un gestionnaire : leadership, audace, consensus, vision, laquelle devrait être en premier ?

MM : Vision, les trois autres sont sous-jacentes. Pour assumer le leadership, il faut une vision. Une vision qu’on peut se donner collectivement.

-Devrait-on limiter à 1, 2 ou 3, le mandat d’un maire?

MM : Dans nos statuts, c’est un maximum de deux mandats que je vais respecter. Si je suis élu, je m’engage pour un mandat, maximum deux mandats. Ce que nous avons dans notre programme, ce n’est pas pour un individu, c’est pour huit conseillers; c’est un maire, c’est aussi pour la population qu’on prend à témoin et qu’on amène à porter cette vision. Après quatre ans, après huit ans, je ne suis plus indispensable. L’élan est donné.