Entretien avec Ludovic Grisé Farand candidat à la mairie de Saint-Bruno

Dans le cadre des élections municipales à Saint-Bruno-de-Montaville, chaque semaine nous vous avons présenté l’un des trois candidats à la mairie. Aujourd’hui, Ludovic Grisé Farand, chef du parti Équipe citoyens d’abord-Ludovic Grisé Farand, est le dernier à

Comment se passe votre campagne?

Sur le terrain, je perçois que les gens veulent du changement. Cela fait huit ans qu’il y a la même administration. On a eu plusieurs projets à Saint-Bruno qui ne se sont pas réalisés, des démissions de directeurs généraux, des employés qui sont partis… Les gens ont envie d’un vent de fraîcheur.

Pourquoi s’être lancé dans cette course à la mairie?

Pour ramener l’harmonie et remettre la Ville sur les rails. La Ville est actuellement dans une impasse. On a plusieurs projets qui n’avancent pas. On peut penser au complexe sportif. Aussi, parce que je suis tanné d’entendre parler de Saint-Bruno pour les mauvaises raisons. Moi, je veux que l’on parle de Saint-Bruno pour les bonnes raisons : sa bonne gestion, sa verdure, sa joie de vivre, et non par rapport aux chicanes qu’il y a eu les huit dernières années. Saint-Bruno est à la croisée des chemins. Il y a plusieurs défis qui s’en viennent. On a besoin d’un vent de fraîcheur, d’une équipe qui a une vision commune et qui pourra amener ce changement. J’ai la chance d’avoir une équipe extrêmement compétente pour y arriver. On est la seule équipe à avoir des gens qui ont des formations en finance et on a la chance d’avoir en plus un élu urbaniste, ce qui est très rare dans le milieu municipal. Le fait d’avoir un élu urbaniste nous permettra de voir certains problèmes arriver avant qu’il ne soit trop tard. C’est pour cela que je me lance. J’ai bien montré que je savais livrer la marchandise. J’avais un programme sur quatre ans et, en seulement deux ans dans le district 4, j’ai réussi à amener plusieurs projets et à faire rayonner mon district 4.

Qu’est-ce qui vous différencie des autres candidats?

En partant, Mme Bérubé, cela fait huit ans qu’elle est là. Elle a participé à toutes les décisions prises par l’administration Murray. Je pense amener quelque chose de nouveau et, par ma formation en finance, je pourrai faire face aux défis qui s’en viennent. Cela fait 12 ans que l’on est dans un contexte économique incroyable, mais, à court ou moyen terme, car tout cela est cyclique, on devra faire face à de gros défis économiques, un peu comme en 2000 ou en 2008. L’autre chose principale, c’est que mon implication politique vient d’un projet bénévole. Il y a plusieurs années, j’ai créé un projet qui s’appelle Citoyens d’abord, dans lequel je ramassais des idées et des suggestions des citoyens de Saint-Bruno. Au fur et à mesure de ce projet, les gens m’ont encouragé à me présenter. C’est pour cela que je suis ici aujourd’hui. Ce qui me différencie aussi des deux autres équipes, c’est que le programme que l’on présente est majoritairement calqué sur les idées que les citoyens nous ont envoyées. On s’est servis de ces idées et des nôtres pour présenter une plateforme participative qui est une première à Saint-Bruno depuis longtemps.

M. Besner a indiqué que vous aviez tenté de le dissuader de se présenter. Pourquoi?

Aux dernières élections municipales, il y avait beaucoup de candidats en lice et cela a donné la victoire à Martin Murray, avec 40 % des voix alors que 60 % des citoyens voulaient du changement. Ce que j’ai entrepris de faire dans les deux dernières années, c’est de constituer une équipe pour unir toutes les personnes qui étaient tannées de l’administration de Martin Murray. J’ai rencontré tous les anciens candidats à la mairie pour savoir s’ils se représentaient et, si oui, pourquoi? C’est la question que j’ai posée à M. Besner. Je voulais comprendre ses motivations. Mais à partir du moment où la personne me dit qu’elle y va, il n’y a pas de problème. M. Besner aussi a appelé des gens dans mon entourage pour qu’ils se présentent dans son équipe. Si tout le monde se représentait, je n’aurais eu aucun intérêt à me présenter, car le vote aurait été divisé comme en 2017.

Quelles sont vos priorités dans votre programme?

Le complexe sportif est un dossier qui me tient à cœur. Dans les six premiers mois, je souhaite faire un référendum. J’ai déjà une préférence, mais entre les deux sites qui sont présentés, je n’en ai pas. J’ai une préférence que cela ne soit pas au parc Rabastalière, mais entre l’école secondaire du mont Bruno et le parc Marie-Victorin, je pense que les deux ont des avantages et des inconvénients, mais il faut laisser les citoyens décider. C’est un projet qui coûtera plusieurs millions. Pour enterrer le débat qui a divisé depuis plusieurs années, il faudra régler ça par un référendum. C’est certain que la santé du lac du Village devra être sauvée rapidement. Mais avant tout, il faut ramener l’harmonie au conseil et la bonne entente. Ce qui ne devrait pas être trop difficile, car, à date, notre équipe s’entend à merveille. Une équipe formée depuis janvier. Je m’engage aussi à travailler avec tous les élus du conseil, incluant les indépendants et ceux qui ne seront pas de mon équipe. Tout le monde aura des responsabilités. Sous l’administration Murray, la dernière cérémonie d’assermentation a été faite de façon séparée. Il y avait l’équipe de Mme Bérubé et M. Murray d’un côté, et il y avait les indépendants de l’autre. Moi, je demanderai que tout le monde soit ensemble si je suis élu.

Se présenter comme parti, cela n’exclut pas toute une partie de la population?

Je me suis lancé en tant qu’indépendant comme élu du district 4. Mais j’ai constaté que lorsqu’il y a beaucoup d’indépendants, il y a du mal à avoir une vision commune au conseil municipal et chacun tire la couverte de son bord. Ce n’est pas bon pour les citoyens, car tout est plus long. Mais s’il y a des indépendants au conseil, nous travaillerons avec eux et ils auront des responsabilités.

Si vous êtes élu le 7 novembre, serez-vous transparent, et qu’est-ce que la transparence pour vous?

On a plusieurs engagements sur le plan de la transparence. On veut publier un bilan annuel des réalisations de chaque district au chapitre des grands dossiers et des enjeux. Les citoyens passent aussi souvent par la demande d’accès à l’information, car on les y oblige. Il y aurait lieu de mettre un frein sur ce processus. Pas pour tout, mais en ce moment, le frein est systématique. Une Ville transparente ne devrait pas avoir de problème à divulguer certaines informations essentielles à nos médias locaux ou à nos payeurs de taxes. La transparence, cela passe aussi par la consultation avant d’entreprendre de gros chantiers. On s’engage d’ailleurs à instaurer des comités citoyens dans chaque district qui pourront nous faire part des préoccupations de leur secteur.

Qu’est-ce qu’il y a eu de bon et de moins bon lors de votre expérience municipale?

Le conseil a marché dans le même sens en ce qui concerne la question environnementale. J’en suis bien heureux. Par contre, le point tournant qu’il y a eu au conseil, c’est au moment de choisir l’emplacement du complexe sportif. Mme Bérubé est allée à l’encontre de la résolution unanime du conseil de choisir le site Marie-Victorin de manière provisoire pour le complexe sportif et de continuer les discussions avec le conseil scolaire afin de pouvoir espérer avoir une subvention. Mais Mme Bérubé, au sein de l’agglomération de Longueuil, a préféré écouter ses intérêts personnels plutôt que d’écouter ceux de la population en s’affichant contre. Cela a fait qu’aujourd’hui, le projet du complexe sportif est toujours au point mort. Quand on a la seule élue de Saint-Bruno qui s’exprime en défaveur d’un projet de Saint-Bruno à l’agglomération, qui sont les autres membres de la commission pour la contredire? Surtout que cette demande avait déjà été faite pour le SPA et cela avait été accepté. L’autre point qui a été plus difficile, c’est celui du crématorium. Je suis le seul du conseil municipal qui n’avait pas été élu à l’époque où cette décision a été prise. Après avoir été élu, j’ai toujours appuyé les citoyens qui se sont battus contre ce projet. Ce projet a témoigné d’un manque de proximité et de sensibilité à l’égard des citoyens. Mme Bérubé était en charge de l’environnement et de l’urbanisme et, pour elle, lorsque le projet a été présenté, il n’y avait eu aucun problème, tout était beau. Aujourd’hui, les citoyens des districts 2 et 8 sont pris avec cette décision.