Bilan de premier mandat pour Yves Lessard

À l’approche des élections municipales, le 7 novembre prochain, l’heure est au bilan pour le maire sortant de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard. Entrevue.

Au début de son mandat en tant que maire, en novembre 2017, Yves Lessard avait confié au Journal de Saint-Basile : « On va vous surprendre comme candidats indépendants. »

Près de quatre ans plus tard, il revient sur cette déclaration : « Quand nous débutons un mandat comme ça, bien sûr, nous avons une vision de ce que nous voulons accomplir. Mais il y a une couple de considérations à prendre en ligne de compte. Se donner les moyens de nos ambitions, d’une part, et la volonté politique d’y parvenir. »

« La façon dont j’ai conçu mon rôle, c’est de faire travailler ces gens-là ensemble et en harmonie. » – Yves Lessard

Rappelons qu’au lendemain des élections de 2017, le conseil municipal de Saint-Basile était composé d’un maire et de quatre élus indépendants. Trois de ces quatre conseillers amorçaient leur carrière dans la sphère politique. Seules Line Marie Laurin et Valérie Sirois, les deux autres personnes choisies par la population pour siéger au conseil, représentaient alors l’ancien parti au pouvoir, le Parti grandbasilois.

Or, en l’espace de quelques mois, de novembre 2018 à mars 2019, Valérie Sirois a remis sa démission, Line Marie Laurin est devenue conseillère indépendante et le candidat indépendant Denis Vézina a remporté son élection partielle dans le district 3.

Aujourd’hui, en tant que premier magistrat, M. Lessard est entouré de Josée LaForest, Line Marie Laurin, Denis Vézina, Richard Pelletier, Guy Lacroix ainsi qu’Émile Henri. Tous sont indépendants. « L’effort, la façon dont j’ai conçu mon rôle, c’est de faire travailler ces gens-là ensemble et en harmonie, mais tout en permettant une libre expression. Parfois, c’était costaud! Mais ça nous a permis de faire un mandat marqué par la rigueur de tous les membres du conseil, la transparence et des investissements responsables et créatifs », résume Yves Lessard. Cette collégialité entre élus indépendants, M. Lessard dira qu’elle est ce qu’il a le mieux réussi depuis le début de son mandat.

Réalisations

Le journal ne fera pas la nomenclature de toutes les réalisations du conseil municipal entre 2017 et 2021. Mais en voici quelques-unes. On retiendra entre autres la mise à niveau d’infrastructures majeures du territoire, comme le rang des Vingt, l’avenue du Mont-Bruno, la rue de la Montagne et le secteur du Vieux-Saint-Basile. L’acquisition de la bâtisse du bar Le Huard pour en faire une maison de la culture. La réfection complète du planchodrome. La sécurité accrue sur l’axe 116 et aux passages à niveau à la suite de travaux. La remise en fonction du comité de développement durable. L’élimination de l’utilisation des surplus accumulés pour les dépenses afin d’arriver à un équilibre budgétaire.

Malgré plusieurs réalisations au cours des quatre années de ce premier mandat, une partie de l’électorat, les propriétaires de chiens, déplorera la promesse du projet de parc canin qui n’a pas abouti. Ce projet se retrouvait parmi les enjeux de la précédente campagne. Or, aujourd’hui, la Ville de Saint-Basile-le-Grand ne sait toujours pas à quel endroit les chiens iront se dégourdir les pattes. « Ce n’est pas par manque d’efforts. Énormément d’efforts ont été consacrés à ça, se défend Yves Lessard. Chaque fois que nous examinions un terrain, il s’agissait d’un terrain proche des parcs déjà existants. Qui dit parc dit proximité des maisons. Il y a l’acceptabilité sociale d’un quartier dont il ne faut pas négliger. Je comprends les gens. »

Le maire continue de croire que l’endroit approprié pour aménager un parc canin se trouve sur un terrain à proximité de la halte Richelieu, au coin de la montée Robert et du rang des Trente. Après avoir formulé une demande d’autorisation pour utiliser ce lot à une autre fin que l’agriculture, la MRC était d’accord avec la Ville, mais la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a bloqué le projet « disant que c’est un milieu agricole ». Une décision que M. Lessard a encore en travers de la gorge. « À notre connaissance, ça fait plus de 100 ans que ça n’a jamais été exploité. C’est un racoin qui n’est pas d’intérêt agricole du tout. Ça n’arrive pas souvent que je me fâche, mais je trouve que c’est une décision de rond-de-cuir qui me met le feu au derrière! » En entrevue, le maire déclare qu’il reviendra sur le dossier de parc canin.

Mais il n’y a pas que le parc à chiens… Notre journaliste a rappelé à l’ancien député bloquiste que lors d’une première rencontre en 2017, ce dernier parlait de réunir tous les commerçants afin de revitaliser l’artère du cœur villageois. Or, depuis, les commerces, surtout les restaurants, ont mis la clé sous la porte. Les pancartes À vendre s’accumulent. « C’est la prochaine phase, avance M. Lessard. Pour ce qui relève de la Municipalité, nous essayons de faire les choses à notre mesure. Nous avons agrandi la mairie pour rapatrier nos services, puis nous avons acquis la bâtisse du bar Le Huard pour en faire une maison de la culture. C’est le bout que nous pouvons faire. Revitaliser les commerces, je pense que ça ne se fait pas sans les commerçants. »

La nouvelle direction à la Chambre de commerce Mont-Saint-Bruno a pris contact avec Yves Lessard, notamment pour savoir ce qui peut être effectué afin de dynamiser les commerces. Selon lui, c’est l’addition des forces de chacun qui fera en sorte que les commerces survivront. « Je me représente et ce sera une de mes priorités, promet-il. Autant j’avais comme priorités les infrastructures et la sécurité, autant toute la dynamique de l’économie locale sera une priorité pour moi, mais en partenariat avec le milieu des affaires et le monde du commerce. »

À la fin…

Les Grandbasilois iront aux urnes le 7 novembre pour élire le prochain conseil municipal. Se souviendront-ils des hausses de leur avis d’imposition des deux premières années, à 5,95 % et 7,62 %, ou encore de celles des deux années suivantes, à 2,83 % et 1,77 %?