Stéphane Bergeron dans Montarville: candidat du Bloc québécois

Dans le cadre des élections fédérales, qui se dérouleront le 20 septembre, le Journal Les Versants s’entretiendra chaque semaine avec l’un des quatre candidats des partis dominants de la circonscription de Montarville. Pour cette deuxième édition, Stéphane Bergeron, candidat du Bloc québécois (BQ), répond à nos questions.

Qui est Stéphane Bergeron?

Stéphane Bergeron avait planifié d’être diplomate dans la vie, alors je suis diplômé en relations internationales, et c’est ce que je souhaitais faire au départ dans la vie. Mais comme la vie parfois nous réserve des surprises inattendues, la vie m’a amené à faire de la politique. J’ai été élu en 1993 dans la circonscription de Verchères pour le Bloc québécois et j’ai été réélu comme ça en 1997, en 2000, en 2004. En 2005 est arrivé un événement que l’on n’avait pas vu venir : la démission de Bernard Landry dans la circonscription de Verchères. À ce moment-là, le téléphone a sonné pour m’inciter à devenir candidat du Parti québécois dans la circonscription de Verchères. Ce n’était pas évident pour moi, parce que je n’étais pas malheureux à Ottawa. J’avais l’impression qu’il me restait encore du travail à faire là-bas et pour toute une série de raisons, j’ai décidé d’y aller. Donc, je suis devenu député de Verchères à l’Assemblée nationale en 2005 et réélu en 2007, en 2008, en 2012, en 2014. En 2018, la population m’a fait savoir par la peau des fesses qu’il était peut-être temps pour moi de penser faire autre chose. J’ai travaillé comme secrétaire général du cégep de Rimouski pendant une année. C’est là que Yves-François Blanchet est venu me chercher pour que je me présente dans Montarville et je me suis entendu, un moment donné, lui dire ‘’oui’’ et me voilà quelques mois plus tard devant vous à vous dire qui je suis. C’est ma douzième élection.

Quelles sont les priorités environnementales du BQ dans la circonscription de Montarville?

Les libéraux, en 2019, ont dit ‘’on va planter deux milliards d’arbres’’ et on est loin du compte. Pendant ce temps-là, il y a un sénateur libéral qui a un beau projet de construction immobilière sur le mont Sanit-Bruno. La Montérégie, avec Montréal, sont les deux régions au Québec qui sont en deçà du couvert forestier imposé par le gouvernement du Québec. Donc, avant de dire que l’on va planter un seul arbre, ce serait une bonne idée que l’on fasse ce que l’on dit. Plutôt que de planter des arbres, ils proposent d’en enlever, ici, dans Montarville. Donc, clairement du côté environnemental, l’enjeu dans Montarville, c’est la protection des milieux naturels. Le boisé des Hirondelles, les terrains de la Défense nationale, qui doivent être rapatriés dans le parc national du Mont-Saint-Bruno. Il ne faut pas permettre des développements dans des secteurs boisés; c’est assez.

Économiquement, comment faut-il faire pour aider les citoyens et les entreprises?

Je disais aux gens de la Chambre de commerce du Mont-Saint-Bruno, durant la pandémie, que si les gens de notre coin de pays achètent d’un commerçant de Saint-Bruno-de-Montarville, de Sainte-Julie ou de Saint-Basile-le-Grand, ou d’une façon plus générale de l’ensemble du comté ou de la Montérégie, ou sinon du Québec ou du Canada, et si l’on ne trouve pas ce que l’on cherche du Canada, dans l’espace économique nord-américain; donc, il faut essayer d’acheter comme ça, en pelures d’oignon. Il faut essayer le plus possible d’aller près du détaillant de telle sorte que les investissements soient faits ici. Je pense qu’achat ‘’local’’, c’est le maître-mot de la dynamique qu’il faut développer post-pandémie. Ce qui est bien meilleur pour notre économie, pour le temps et l’énergie qui ne sont pas utilisés pour importer ces produits chez nous et, donc, qui réduisent notre empreinte écologique sur la planète. 

Faudrait-il augmenter l’immigration pour répondre aux besoins de l’économie?

La réponse est oui, définitivement. Le Québec et le Canada ont toujours été des terres d’immigration. Nous sommes tous et toutes, à la rigueur, des gens qui sont descendants de personnes issues de l’immigration. Et je pense que l’on a quelque chose d’intéressant pour les gens de l’étranger. Pour eux, autant que pour nous, je pense qu’il faut préserver cette spécificité. Ces paramètres sont en bonne partie définis dans les propositions du gouvernement du Québec, que ce soit le projet de loi 21, la loi 96, l’intention de faire inscrire dans la Constitution canadienne le fait que le Québec est une nation dont la langue commune et officielle est le français. Je crois en la présence de gens venant d’ailleurs qui nous apportent une richesse incroyable avec des expériences de vie, non seulement pour l’apport culturel mais aussi pour l’apport économique, tout en faisant en sorte que le Québec demeure cet endroit qui les a séduits, faisant en sorte qu’ils viennent ici. 

Est-il important de surveiller les dépenses du gouvernement en temps de pandémie?

Je suis d’accord avec les investissements massifs du fédéral, mais je crois que ce n’est pas parce que l’on investit massivement que l’on peut investir n’importe comment. Maintenant, ce n’est pas parce que dans l’urgence on développe une mesure qui, parce qu’elle a été développée dans l’urgence est imparfaite, qu’il faut se dire qu’elle doit demeurer imparfaite. Pour ce qui est de la Prestation canadienne d’urgence (PCU), on l’a appuyée. Mais on a vite réalisé qu’il y avait une lacune majeure dans cette subvention-là : si tu travaillais et que tu accumulais un revenu de plus de 1000 $ par mois, tu perdais la PCU. Ça n’a pas encouragé la fainéantise, ça a simplement découragé le travail à temps plein. Alors, des programmes de soutien? Oui. Des programmes de soutien intelligents adaptés en fonction de la réalité? Oui. On a fait la première chose, on a été plus réticents à faire la deuxième, et ça, c’est une critique sévère que j’adresse au gouvernement Trudeau parce qu’il a dépensé sans compter, non pas dans l’intérêt des Canadiens et Canadiennes et de l’économie canadienne, mais dans son propre intérêt. Et je pense que l’on est plus à l’époque où les gouvernements utilisent la carte de crédit des citoyens juste pour se faire élire. Bien je pensais que l’on en était plus là. C’est insultant pour tous ces entrepreneurs qui peinent à trouver des travailleurs.

Si vous êtes élu, quelle sera votre priorité?

Notre bilan et nos engagements porteront autour de trois ou quatre grands thèmes : la protection des milieux naturels, le transfert des terrains de la Défense nationale au Mont-Saint-Bruno. J’étais jeune député de 28 ans dans le comté de Verchères en 1993, je suis allé voir la Défense nationale, puis leur ai dit : ‘’ Votre champ de tir, vous ne vous en servez plus. Ce ne serait pas bien de transférer ça?’’ À l’époque, c’était un projet de plusieurs années. Maintenant, on est vraiment dans un projet de quelques mois. Pour moi, la réalisation de ce projet-là, c’est un objectif prioritaire. Ensuite, il y a la question de la sécurité ferroviaire. On a des voies ferrées qui traversent trois de nos municipalités dans la circonscription de Montarville. Que ce soit Saint-Hubert, Saint-Bruno, Saint-Basile-le-Grand, et c’est d’autant plus préoccupant à Saint-Basile-le-Grand parce que ça coupe la ville en deux et que l’on est rendus avec des convois pouvant avoir 200 wagons. Alors arrive une catastrophe, un incendie de l’autre côté, les services d’urgence de Saint-Basile ne seront pas en mesure de répondre. C’est une question centrale, capitale, et on reviendra sur ce dossier-là. Ensuite, il y a l’aéroport de Saint-Hubert. Il se situe dans la circonscription de Longueuil-Saint-Hubert mais les nuisances sonores se font entendre dans la circonscription de Montarville. Donc, des citoyens et citoyennes voient leur existence empoisonnée alors qu’ils ont choisi des communautés paisibles comme Saint-Bruno, Saint-Basile, Sainte-Julie pour s’y établir et faire grandir leur famille et qui se retrouvent avec cette nuisance un peu désagréable. Il y a des projets de développement de l’aéroport de Saint-Hubert et je pense que cet aéroport est un outil de développement économique que beaucoup de régions rêveraient d’avoir, mais tu ne peux pas concevoir, en 2021, un plan économique ne tenant pas compte d’un concept fondamental qui est l’acceptabilité sociale. Si l’on veut que le projet de développement soit le projet de la Rive-Sud, il faut mettre la population dans le coup. Ce sont donc les principaux enjeux que nous comptons mettre de l’avant dans le prochain mandat.