La bataille du champ de tir dans la circonscription de Montarville

Le champ de tir appartenant au ministère de la Défense nationale du Canada, est situé au cœur de la circonscription de Montarville. Il est aussi l’un des centres d’intérêt majeur des enjeux dans la circonscription de Montarville pour cette élection fédérale.

Récemment, Stéphane Bergeron, candidat dans la circonscription de Montarville pour le Bloc québécois, a indiqué que la question du champ de tir, appartenant aux Forces armées canadiennes proche du parc national du mont Saint-Bruno, n’est maintenant plus qu’« une question de mois… »

Une déclaration qui a fait réagir la candidate du Parti libéral du Canada Marie-Ève Pelchat dans Montarville. « M. Bergeron ne semble pas avoir bien suivi le dossier du champ de tir. Durant son mandat, il n’a jamais interpellé le ministre de la Défense nationale à ce sujet. Je ne vois donc pas comment il pourrait se prononcer avec autant de confiance en disant aux citoyens que la cession se fera dans quelques mois. La seule intervention qu’il a faite en chambre à ce sujet remonte au 20 octobre 2020. »

En réponse M. Bergeron maintient qu’il ne s’agit que d’une question de mois. « J’ai abordé ce dossier en 1993, lorsque j’étais élu pour la toute première fois à la chambre des Communes. J’ai approché les militaires et je leur ai demandé, comme ils ne se servaient plus de ces terrains, s’ils étaient près à les céder à la communauté. Ils voulaient alors le conserver. À ce moment là, c’était un projet que je pouvais envisager en terme d’années. Là, je suis dans une perspective de quelques mois car le ministère de la Défense est déjà dans le processus de cession. On sent qu’il y a un intérêt du gouvernement du Québec d’acquérir ces terrains pour la Sépaq. Donc ce qui m’apparaissait en 1993 comme quelque chose dont je voyais l’aboutissement dans quelques années, est aujourd’hui quelque chose dont je vois l’aboutissement dans quelques mois. Pour le moment, il ne se passe rien sur ce terrain. Les pourparlers ne seraient pas encore amorcés. Après les élections on pourra reprendre le travail et avancer. »

« Le candidat du Bloc québécois considère que la cession du terrain du champ de tir n’est qu’une question de mois, mais il ne semble même pas être au courant de ce qui se passe présentement dans le dossier, incluant l’étude en cours sur l’étendue de la contamination du terrain. Les résultats de celle-ci auront un effet déterminant sur la suite des choses. La cession pourra se faire lorsque la sécurité des lieux sera démontrée. C’est irresponsable de laisser croire aux citoyens que le dossier sera réglé d’ici quelques mois sans mentionner l’étude environnementale en cours », de rétorquer Mme Pelchat.

Ce à quoi M. Bergeron répond que « Mme Pelchat ne sait pas de quoi elle parle. Si elle a des doutes sur le fait que cela va prendre quelques mois, qu’elle le dise à la population. Qu’elle dise que le gouvernement n’est pas disposé à céder rapidement ce terrain. Cette intervention traduit le fait qu’elle pense que cela va être plus long que ce que j’estime. Maintenant, quand je parle de quelques mois, j’ai bien pris soin de ne pas être plus spécifique. Est-ce qu’on parle de 2 mois? Est-ce qu’on parle de 12 mois? Mais c’est vraiment une question de mois. Ce n’est plus une question d’années. Cela va se faire dans quelques mois, 2, 6, 24 je ne sais pas, parce qu’on est rendu à l’étape de la discussion avec le gouvernement du Québec qui a un intérêt. Le processus de décontamination est en cours et c’est normal. C’est prévu dans le processus. L’exercice de mise en état du terrain ne devrait pas prendre des années, car les matières retrouvées sur le terrain, qui devra être décontaminé, ne sont pas suffisantes pour représenter un danger pour la population. J’en reviens donc à ma déclaration. »

« Michel Picard, ancien député libéral de Montarville, avait travaillé d’arrache-pied pour mettre en place un décret ministériel afin de protéger ce patrimoine naturel et assurer une transition sécuritaire du terrain aux gens de la circonscription pour des activités récréatives. Déjà en 2018, le processus de cession était bien entamé. À son départ, M. Picard a demandé à ce que le prochain député de cette circonscription assure le suivi de ce dossier, ce qui n’a vraisemblablement pas été fait. Je souhaite poursuivre le travail fait par M. Picard et je sais que c’est une priorité des citoyens ici », d’ajouter Mme Pelchat.

Contacté par le journal en mai, les Forces canadiennes nous avait indiqué que « nous évaluons la propriété en vue de son transfert ou de sa vente possible. Nous ne pouvons pas prédire combien de temps l’ensemble du processus prendra, car chaque cas est différent. »

 

Québec sur le dossier
Nathalie Roy, députée provinciale de Montarville et ministre de la Culture et des Communications, a confirmé aux Versants que le gouvernement était intéressé par le projet et que dans ce dossier « le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs est présentement en discussion avec le gouvernement fédéral afin de procéder à l’inspection du terrain, relativement à son niveau de contamination », nous fait-on savoir au bureau de la députée.

Déjà à l’été 2019, Mme Roy était confiante que le gouvernement fédéral cède le champs de tir au gouvernement du Québec. Un terrain qui permettrait d’agrandir le parc national du Mont Saint-Bruno.

« L’agrandissement de ce parc, si cher aux Montarvillois, permettrait d’améliorer la qualité de vie de tous les citoyens et des milliers de visiteurs, tout en augmentant les espaces verts protégés qui sont si importants au Québec. Et comme les terrains de la Défense sont pratiquement imbriqués dans le parc national, peu d’autres activités pourraient y être exercées », a affirmé la députée de Montarville.

L’ensemble des partis semblent vouloir une seule chose, celle de faire du champs de tir un espace préservé rattaché au parc national du parc national du Mont Saint-Bruno.