Julie Sauvageau, pour le Parti conservateur dans Montarville

Dans le cadre des élections fédérales, qui se dérouleront le 20 septembre, le journal Les Versants s’entretiendra chaque semaine avec l’un des quatre candidats des partis dominants de la circonscription de Montarville. Aujourd’hui, Julie Sauvageau, candidate du Parti conservateur du Canada (PLC), répond à nos questions.

Pouvez-vous vous présenter?
Je m’appelle Julie Sauvageau et je suis une femme de 54 ans. Je suis mère de deux jeunes adultes. J’ai une fille de 26 ans et un garçon qui aura 23 ans bientôt. Je suis enseignante de profession. J’ai terminé mon baccalauréat en 1989 et puis, à cette époque-là, c’était le contraire de ce que l’on voit maintenant. Il n’y avait pas de pénurie d’enseignants. C’était plutôt une pénurie d’emplois pour les enseignants. Alors, la première année de travail, je l’ai faite en banlieue de Toronto, en immersion française pour aller prendre de l’expérience. Puis je suis revenue dans la région et je n’ai jamais manqué de travail par la suite. J’ai enseigné toujours, depuis ce temps, au primaire dans une classe de 2e année cette année. Ben, j’ai fait plusieurs niveaux au cours de ma carrière de déjà plus de 30 ans. J’ai habité longtemps Sainte-Julie. J’ai élevé ma famille ici. Présentement, je suis en transition à Boucherville dans l’espoir de revenir à Sainte-Julie.

En ce qui a trait à la circonscription, quels sont les enjeux en environnement pour vous?
Il y a comme deux types d’enjeux importants. Il y a des enjeux plus nationaux, d’autres plus locaux. L’environnement, ça se passe par des gestes concrets dans la pratique de tous les jours.
Au niveau de la circonscription, le chantier qui touche trois villes de la circonscription, c’est le dossier du champ de tir. C’est un dossier qui traîne depuis 28 ans. J’entendais M. Bergeron dire qu’il avait déjà commencé à en parler en 1993. Ce n’est pas réglé encore. Moi, j’aimerais que ce soit annexé au parc national, parce que c’est un joyau. Je m’y rends chaque semaine; on est chanceux d’avoir ça ici. L’intégrer au réseau de la Sépaq, ça permettrait de l’agrandir.
Il y a tout l’enjeu, juste dans notre circonscription, de la circulation. Il faut des projets structurants en transport collectif. Il faut faire des efforts à ce chapitre-là. Le fédéral peut venir appuyer sur des projets d’infrastructures. Si le transport en commun est intéressant et efficace, les gens vont le prendre. Moi, je rêve d’un lien avec le REM qui s’en va à Montréal. Imaginez les émissions de gaz à effet de ça que l’on pourrait sauver si l’on désengorgeait cet axe.

Que proposez-vous pour régler la pénurie de main-d’œuvre?
Il y a plusieurs approches possibles. J’ai voyagé dans l’Ouest, cet été, et c’est partout pareil. Alors là, l’économie repart, il y a eu des plans pour soutenir la relance économique, on a le programme de la PCR qui est encore en place. Au Québec, il y a 280 000 postes à combler et on a encore 100 000 personnes qui reçoivent la PCU.
Alors, il n’y a pas un lien direct de cause à effet à faire, mais il y a quelque chose à aller voir là. Moi, je pense qu’il faut que le travail devienne payant. Il faut encourager les gens à revenir au travail, parce que ça relancera les PME qui sont obligées de restreindre leurs activités ou leurs heures d’ouverture parce qu’elles n’ont pas d’employés disponibles pour venir travailler. Il y a aussi tout ce qui est en rapport avec l’immigration. Il faut que les employeurs aient des facilités, plus de latitude pour aller recruter des travailleurs étrangers.

Il faut encourager plus largement l’immigration?
C’est difficile de dire, pour une candidate fédérale, que l’on augmente les quotas au Québec, parce que c’est de la compétence de la province. Il faut donner d’ailleurs plus de pouvoir aux provinces dans ce secteur. D’autre part, il faut procéder correctement. Il faut être capable de les accueillir et de les intégrer. Il faut savoir travailler en partenariat en y incluant aussi les municipalités. C’est un travail d’équipe, c’est la clé du succès. Alors oui, il faut en accueillir et il faut être capable de le faire correctement aussi.

Est-ce que pour répondre à la pandémie, un gouvernement doit dépenser sans compter?
On ne peut jamais dépenser sans compter. L’argent qui a été dépensé, c’est notre argent à nous. Vous ne dépensez pas votre argent sans compter quand il y a des problèmes. Oui, parfois, il faut ouvrir un budget de dépenses. C’est une pandémie, c’est inédit. Je pense que chacun a fait du mieux qu’il pouvait pour répondre aux besoins des Canadiens à ce moment-là. C’était correct de faire des dépenses importantes. Mais à un moment donné, il faut aussi se retirer doucement. Il faut se rendre compte quand la mesure est contre-productive et il faut y réfléchir rapidement et de façon efficace. Alors oui, je pense que c’est important de dépenser pendant la pandémie. Tous les partis d’opposition ont appuyé d’ailleurs les mesures qui ont été mises en place. Mais cela ne peut pas durer éternellement, parce qu’à mon avis, il va falloir rembourser. Ça vient jouer sur notre indépendance financière. Alors on ne peut pas, à long terme, continuer. M. Trudeau est très insouciant par rapport aux finances publiques. Malheureusement, il y a quelque chose qui ne marche plus. La première chose à cibler, ce serait la PCU qu’il faudrait revoir. Peut-être que l’on pourrait mettre sur pause certains programmes parce que l’on sait actuellement qu’il y a de l’emploi disponible. Il y a encore des secteurs d’activité ou c’est encore difficile. On pense à la culture, entre autres, alors ici, c’est sûr qu’il faut continuer à aider ces gens. Il y a une réelle réflexion à faire actuellement.

Qu’allez-vous prioriser si vous êtes députée le 20 septembre?
Je le serai peut-être juste une semaine plus tard, parce qu’il devrait y avoir beaucoup de votes par la poste. Il faudra commencer par travailler en partenariat avec les différents paliers de gouvernement. En numéro un, ce sera de m’asseoir avec les élus des différents paliers du gouvernement pour voir avec eux et faire le point sur leurs priorités. On aura une nouvelle équipe probablement à la mairie de Sainte-Julie, à Saint-Bruno aussi, alors il faudra faire le point. Ensuite, c’est sûr qu’actuellement, avec la situation économique, il faut travailler avec les PME, travailler le dossier de la main-d’œuvre, l’environnement, le champ de tir. Il y a plusieurs dossiers qui méritent notre attention. Promouvoir la langue française. Moi, je travaille déjà pour les gens. En tant que députée, ce sera la même chose, mais à un palier différent. Il faudra être disponible et faire avancer les choses le plus possible. Je pense que l’on est ailleurs avec un gouvernement qui peut être au pouvoir, qu’il soit majoritaire ou minoritaire.
En ayant un gouvernement qui peut être au pouvoir, c’est bon pour la région, parce que si l’on prend juste l’exemple du champ de tir, M.Bergeron travaille très bien. Il tente d’avancer depuis 1993, mais il n’a pas avancé dans le dossier. En étant toujours dans l’opposition, ça n’avance pas bien. Donc, moi, je me dis tant qu’à avoir un gouvernement, je veux être à la table des décisions. Je veux que l’on puisse avancer rapidement, pas juste demander de livrer la marchandise.