Nourrir les écoles

Des organismes de nos villes fournissent des collations dans les écoles afin de nourrir les enfants dans le besoin qui se retrouvent le ventre vide.

« Le Centre d’action bénévole (CAB) contribue dans les écoles avec de l’aide alimentaire destiné aux enfants qui déjeunent peu ou pas », confirme le directeur général du CAB Les p’tits bonheurs, Sylvain Morin. 

Le programme Ventre plein, j’apprends bien! est un service de distribution de collations nutritives que l’organisme de Saint-Bruno offre aux écoles du territoire. Un service qui s’attache aux intervenants des établissements scolaires. « N’importe quel adulte [personnel enseignant, direction, surveillant, éducatrice spécialisée…] qui se rend compte qu’un enfant ne mange pas à sa faim peut faire appel à nous », précise la coordonnatrice à la solidarité alimentaire au CAB, Marie-Ève Lépine. 

Auquel cas, l’organisme communautaire fournit le nécessaire, selon les demandes. Que ce soit de l’aide alimentaire destiné au primaire, au secondaire ou à l’école aux adultes, le CAB adapte les collations. On parle de barres tendres, fruits, fromages, yogourts, compotes… 

Les parents ne peuvent pas demander le service Ventre plein, j’apprends bien! pour leurs enfants. « Dans une telle situation, nous les dirigeons vers l’entraide et notre comptoir alimentaire », exprime-t-elle.  

Quand on lui demande si la demande est plus forte au primaire ou au secondaire, la porte-parole du CAB aurait tendance à répondre que ce sont les adolescents qui se retrouvent plus souvent avec l’estomac dans les talons. « Au secondaire, l’école commence plus tôt. Il y a beaucoup de jeunes qui partent sans déjeuner. Certains ne dînent pas non plus. Nous sommes là plus souvent », poursuit-elle. Puis elle évoque les plus jeunes. « Au primaire, la collation est prise en classe. S’il y a un problème de la faim, il est plus visible pour les enseignants. »

Centre de bénévolat

De son côté, le Centre de bénévolat de Saint-Basile-le-Grand n’offre pas ce genre de service aux enfants qui fréquentent les écoles du territoire. « [Pas] pour le moment, plaide la directrice générale du Centre de bénévolat, Renée Loignon. Toutefois, nous aidons quelques élèves de l’école Jacques-Rocheleau en fournissant des barres tendres, des biscuits et des compotes de fruits.  Mais, ce n’est pas publicisé dans nos services. »

Selon Mme Loignon, un service de la sorte pourrait être proposé un jour, mais l’organisme fait actuellement face à un enjeu de ressources humaines.

« Nous livrons à l’école chaque jour. » – Nathalie Garand

Maison de l’Entraide

La Maison de l’Entraide, à Sainte-Julie, contribue aussi à l’aide alimentaire dans les écoles, et ce, de diverses façons. 

Le programme compléments de lunchs s’est amorcé il y a près de huit ans, à l’arrivée de la directrice de l’organisme communautaire, Nathalie Garand. « On fait le tour des écoles pour savoir s’il y a des besoins et nous livrons une fois par semaine », souligne Mme Garand. Des fromages, des fruits, des crudités, des jus et autres barres tendres viennent remplir les boîtes à lunch des enfants. 

Plus récemment, la Maison de l’Entraide s’implique auprès du Centre de formation professionnelle des Patriotes. Il y a un frigo-partage dans l’établissement. Les bénévoles y fournissent de la nourriture. « Nous le savons, les jeunes adultes ont moins d’argent durant leurs études », confie Nathalie Garand. 

Puis, une somme de 3000 $ est versée annuellement pour offrir le déjeuner aux enfants de deux classes spécialisées de l’école Aux-Quatre-Vents. 

Enfin, depuis la rentrée de septembre, la Maison de l’Entraide chapeaute le service de traiteur consacré à l’école secondaire du Grand-Coteau. La cafétéria de l’établissement était fermée depuis des années. Maintenant, des repas – pokébol, lasagne, pâté chinois… – sont servis sur place moyennant un coût de 6 $ pour les élèves et le personnel, ou encore de 1 $ pour les familles dans le besoin bénéficiaires de l’aide alimentaire de la Maison de l’Entraide. « Nous avons ouvert récemment notre épicerie solidaire et cuisine communautaire. L’idée d’un service traiteur pouvait être utile aux élèves et aux parents. Nous livrons à l’école chaque jour », raconte fièrement Nathalie Garand.  

Le CSSP

Contactée par le journal Les Versants, le Centre de service scolaires des Patriotes (CSSP) affirme que certaines écoles de son territoire bénéficient du soutien d’organismes, qui fournissent des collations et des repas ou encore des ingrédients permettant à l’école de cuisiner des mets aux enfants dans le besoin. « Avec la mesure ministérielle d’Aide alimentaire, des écoles reçoivent un montant qui leur permet de payer des denrées alimentaires. Des collations et des repas sont offerts aux élèves lorsque c’est nécessaire. Même s’il y a d’autres écoles pour qui ce n’est pas nécessaire, l’équipe-école reste attentive aux collations et aux dîners des élèves », assure la porte-parole du CSSP, Frédérique Lamontagne.