Inauguration du Centre de pédiatrie sociale de Longueuil : Joël Boucher reconnaissant

Le Centre de pédiatrie sociale de Longueuil a été inauguré le 2 septembre dernier.

Les nouveaux locaux du Centre de pédiatrie sociale de Longueuil ont été dévoilés en présence, notamment, du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, de la ministre de la Culture et des Communications et députée provinciale de Montarville, Nathalie Roy, et du ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière.

« Je retrouve mon monde. » – Joël Boucher

Le directeur général du Centre de pédiatrie sociale, Joël Boucher, avec qui le journal Les Versants s’est entretenu, qualifie cette inauguration de rassurante et d’enthousiasmante. « Ça me rassure de voir que quatre ministres, l’ancienne première ministre du Québec Pauline Marois, le Dr Julien et le milieu des affaires se soient déplacés pour la petite enfance et la pédiatrie sociale. C’est admirable de les avoir vus là pour nous », commente le Montarvillois Joël Boucher.

Ce rendez-vous a aussi permis d’entendre le Dr Julien témoigner de l’importance de développer des places en CPE et de permettre la mise sur pied de centres de pédiatrie sociale dans les communautés.

Déjà 45 centres

Près de 45 centres ont déjà vu le jour dans la province. Plusieurs autres s’apprêtent à ouvrir leurs portes avec le soutien, la formation et l’accompagnement de la Fondation. Ces centres offrent des soins et des services directs aux enfants issus de milieux vulnérables, dans le respect de leurs droits fondamentaux. « Ces milieux de vie permettent aux enfants du quartier et à leurs familles de recevoir les services nécessaires au développement du plein potentiel des enfants, rappelle Joël Boucher. N’oublions pas que ces enfants vivent de grandes difficultés sur les plans scolaire, personnel ou familial et, sans accompagnement, ils auront peu de chances de développer leur plein potentiel et de s’affranchir du cycle de la pauvreté et de l’exclusion sociale. »

Pour la directrice générale du CPE l’Attrait mignon et présidente du CA du Centre de pédiatrie sociale de Longueuil, Claudia Beaudin, « cet événement […] est la concrétisation de projets importants dans le monde de la petite enfance et de la pédiatrie sociale. Le mariage naturel entre le CPE l’Attrait mignon et le Centre en communauté de Longueuil. Ce projet en milieu vulnérable a pour but ultime l’inclusion sociale ».

Elle poursuit : « Le CPE l’Attrait mignon, avec le Centre de pédiatrie sociale, favorisera la guérison sociale d’enfants dont le destin s’annonce déjà fragilisé. Ensemble, nous contribuerons à faire évoluer ce secteur de Longueuil, historiquement défavorisé depuis trop longtemps. Pour ces enfants, c’est une occasion de changer le cours de l’histoire, de redonner confiance en la vie et de favoriser réellement l’égalité des chances. »

Égalité des chances

Pour Joël Boucher, cette égalité des chances est importante. « Je suis un privilégié de la société, et ce, dès la naissance. Je le reconnais. Mais qu’est-ce que l’on peut faire pour ceux qui n’ont pas eu cette chance? Le Centre de pédiatrie sociale, en collaboration avec différents organismes, le CPE, l’école primaire, les services gouvernementaux, permet de créer un filet social, un cercle protecteur autour de ces enfants vulnérables », explique-t-il.

Rappelons que l’école primaire Lionel-Groulx de Longueuil, à proximité du Centre, est considérée comme l’école « la plus défavorisée, de Verchères à Vaudreuil en passant par Granby ». Le quartier Sacré-Cœur, un secteur défavorisé de Longueuil, détient le plus haut taux de signalements au Québec. Avant d’accepter le poste de directeur général, au printemps dernier, M. Boucher était à la direction de cet établissement scolaire. Pour lui, c’est donc un retour aux sources, car le quartier Sacré-Cœur est « un deuxième chez-moi ». Il précise : « La décision de prendre ma retraite était prise. Mais je ne pouvais pas refuser ce poste. C’est un quartier que j’affectionne tant. Il y a plein d’enfants qui me saluent. Je retrouve mon monde, ce n’est pas rien! »

En quête de revenus

En tant que directeur général, son rôle est d’aller chercher des appuis et des ressources. « J’ai un rôle social. Je dois trouver des revenus auprès d’organismes et d’événements, cogner aux portes, obtenir des subventions disponibles chez les différents paliers de gouvernement… Mais aussi m’assurer que le personnel en place travaille dans un environnement harmonieux et optimal; c’est demandant d’être confronté à la vulnérabilité. »

La Dre Sophie Rousseau, qui s’est jointe à l’équipe du Centre, s’est aussi confiée au journal. Elle croit à l’addition de la pédiatrie sociale dans le milieu. « On adopte une approche positive qui donne des résultats concrets. C’est un rôle valorisant, gratifiant, dans lequel je m’implique davantage. Le lien de confiance que l’on crée avec l’enfant, sa famille, vient renforcer les compétences. » Actuellement, le Centre accompagne entre 75 et 78 enfants, mais l’objectif, d’ici 24 à 30 mois, est de prendre soin de 250 familles pour 2023-2024. « Pour répondre à un plus grand nombre d’enfants, il faudra recruter d’autres médecins et travailleuses sociales, annonce Joël Boucher. C’est un cercle vertueux. »

« En tant que neuropédiatre, je connais bien l’importance d’offrir des soins de santé et de services sociaux aux enfants dans leur communauté. Je sais que le Centre de pédiatrie sociale de Longueuil fait un précieux travail auprès des enfants et de leurs familles. Leur implication dans la communauté est précieuse », déclare le ministre Lionel Carmant, lors de l’inauguration.

Reconnu en 2017

Le Centre de pédiatrie sociale de Longueuil a été reconnu en décembre 2017 dans le cadre du partenariat entre le gouvernement et la Fondation Dr Julien. Sa construction est le fruit de nombreuses campagnes de financement, de la générosité des donateurs, des bénévoles et d’un soutien financier de 328 000 $ octroyé par le Fonds d’appui au rayonnement des régions du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation qui a permis de payer entièrement les nouveaux locaux du centre. Ainsi, les campagnes de financement à venir seront directement investies dans les services octroyés aux enfants les plus vulnérables et à leurs familles. Ces services contribuent au développement du plein potentiel des enfants concernés.

Le permis de 80 places accordé par le ministère de la Famille, dont 20 places poupons, a été délivré le 8 mars dernier. Le financement accordé dans le cadre du Programme de financement des infrastructures a été de 2 266 685 $, selon les règles budgétaires 2019-2020.