Le transport collectif oublié

L’analyse du budget 2024-2025 du gouvernement du Québec a été déposée mardi dernier. Au-delà d’un déficit record de l’ordre de 11 milliards de dollars, le transport collectif a été mis sur la voie d’accotement, ce qui préoccupe nos maires.  

« C’est très préoccupant », exprime d’emblée le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Ludovic Grisé Farand.

Le budget de la Coalition avenir Québec n’offre pas d’aide gouvernementale au transport en commun. Ce que déplore Ludovic Grisé Farand. « Sans aide, il risque d’arriver deux choses pour les sociétés de transport. Soit une baisse des services offerts, soit une facture refilée aux contribuables par le compte de taxes. Nous ne voulons pas cela », dit-il.

Du côté de Saint-Basile-le-Grand, le maire, Yves Lessard, souligne qu’il s’agit d’un choix surprenant. « Il y a l’enjeu du financement, bien sûr, mais aussi l’enjeu nécessaire de la transition vers la mobilité active et collective. C’est un engagement sociétal. En plus, ça amène une incertitude sur le maintien minimal des services que nous avons. »

Quant à lui, le maire de Sainte-Julie, Mario Lemay, se dit « très préoccupé » qu’il n’y ait aucune piste de solution annoncée dans le budget. Selon lui, cette absence menace les usagers de coupures de services. « L’absence de montants significatifs dans le budget est une grande déception. Investir dans le transport en commun, c’est développer des solutions durables et efficaces pour le bien-être de notre communauté, commente Mario Lemay. Lors d’une préparation budgétaire, je comprends que des choix difficiles doivent être faits. Toutefois, les mairesses et maires de la Rive-Sud de Montréal ont proposé à maintes reprises des pistes de solutions qui offrent une meilleure prévisibilité pour financer les attentes de la clientèle en transport collectif et adapté. »

La Ville de Longueuil dénonce aussi l’absence de soutien financier en transport collectif afin d’aider les sociétés de transport à résorber leur déficit structurel, et ce, malgré les demandes répétées du milieu municipal dans les derniers mois.

« C’est très préoccupant. » – Ludovic Grisé Farand

À l’instar de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), Longueuil demande à Québec de convenir d’un cadre financier sur cinq ans pour permettre une prévisibilité aux sociétés de transport et assurer la pérennité de l’offre du transport collectif. 

Pour sa part, exo comprend que des choix difficiles ont été pris dans le contexte économique du Québec mais se dit préoccupée de constater que le budget 2024-2025 ne permet pas d’envisager une planification des services 2025 avec une meilleure prévisibilité. L’organisme s’inquiète de voir le cadre financier quinquennal attendu de nouveau retardé. « [Toutefois), les annonces budgétaires de la semaine dernière n’affectent pas, pour le moment, le niveau de service offert par exo dans les secteurs [de Sainte-Julie et de Saint-Basile-le-Grand] », confie le porte-parole d’exo, Eric Edström.