Vingt-trois ans de Groovy Aardvark

Martin Dupuis se raconte

Groovy Aardvark souligne cette année son 30e anniversaire. Le guitariste julievillois Martin Dupuis, l’un des plus anciens membre de ce groupe québécois, témoigne de cette commémoration.
« Quand tu suis ta route, quand tu as la tête dure et que tu fais les choses comme toi tu l’entends, t’as plus de chances de traverser le temps. À mon point de vue, c’est le plus gros défi dans le domaine de la musique », explique Martin Dupuis, que le journal a rencontré dans son patelin, à Sainte-Julie. Il est guitariste pour Groovy Aardvark depuis 1993.
Séparé depuis 2005, Groovy Aardvark se réunit à l’occasion pour quelques concerts-événements, dont le Métropolis, bondé, dans le cadre des Francofolies de Montréal le 18 juin dernier. Au programme de cette soirée retrouvailles e pour le trentièmeune dizaine de membres qui ont jogrossies rangs de Groovy Aardvark depuis les débuts du groupe, en 1986, mais aussi des invités et des amis. Parmi eux, des musiciens d’Overbass, Anonymus, B.A.R.F., Banlieue rouge, pour en faire une grande fête. GrimSkunk, Yves Lambert et Lisa LeBlanc étaient aussi des célébrations. L’album Vacuum, nt c’est le 20e anniversaire cette année, a été joué dans son intégralité en première partie de ce concert de plus de trois heures. Au total, 75 personnes ont été impliquées sur scène. « Ça fait six mois que nous savions poconcernanta tenue de cet événement, supoulequel nous avons travaillé longtemps la logistique, la mise en scène, le répertoire. Nous voulions apporter quelque chose de nouveau, de pétillant, à ce que nous avions présenté dans le passé. Nous souhaitions que chaque personne puisse venir y faire son bout d’histoire. Et maintenant que c’est terminé, je peux dire que le pari a été réussi. Ça ‘été une belle soirée pleine d’ émotions et d’amour », raconte Martin Dupuis. Du quatuor, c’est lui, Martin Dupuis, ainsi que le chanteur Vincent Peake, qui se partagent les idées et la création des chansons.

« Là-bas, nous sommes passés de bon groupe à très bon groupe. » – Martin Dupuis

Pour Martin Dupuis, c’est autour de 1989 qu’il entend et voit Groovy Aardvark pour la première fois. Les musiciens de l’époque jouaient dans un local à Longueuil devant un public de 20 à 40 jeunes. Martin, qui était lui-même guitariste dans son propre groupe, y a été traîné un peu de force par un ami. « J’ai été estomaqué de ce que j’ai vu! Je suis sorti de là la gueule à terre! » se rappelle-t-il. Quelques années plus tard, le guitariste Martin Pelletier quittait Groovy Aardvark et Martin Dupuis le remplaçait. « J’ai fait mon entrée dans le groupe à 20 ans », mentionne l’homme de 42 ans.
Vacuum et Allemagne
Selon le principal intéressé, dans l’histoire du groupe, il y a eu un avant et un après à la tournée de neuf semaines en Allemagne en 1996. « Là-bas, nous sommes passés de bon groupe à très bon groupe. Nous avons acquis de l’expérience sur scène durant cette tournée de 45 dates. C’était hallucinant! L’expérience d’une vie, mais dans des conditions difficiles, exécrables. Nous sommes revenus différents de là. » Pendant ce temps, au Québec, le nouvel album du groupe, Vacuum, lancé le 12 avril 1996, la veille du départ vers l’Allemagne, connaissait un grand succès. Le groupe passait à Musique plus et à la radio, grimpait aux palmarès et vendait des disques comme jamais. Vacuum trouvé 25 000 preneurs. « Cet album est venu tout changer. Mais pendant les deux premiers mois de sa sortie, nous étions en Allemagne, dans la misère, à dormir avec les rats. C’est à notre retour que nous avons compris. Nous avons connu un succès commercial; nous avons même ouvert le gala de l’ADISQ! » En effet, le groupe reçoit la mission d’ouvrir le gala de l’ADISQ à l’automne 1996 avec la version de la chanson de Félix Leclerc, « Le p’tit bonheur ».
Martin Dupuis a été influencé au cours de sa carrière par de nombreux groupes et artistes, tous aussi diversifiés les uns que les autres, dont Iron Maiden, King Crimson et Tori Amos. « Au fur et à mesure que j’écoutais différentes musiques, mon monde s’élargissait », admet celui qui est col bleu à Longueuil. Son grand-père, aujourd’hui décédé, un « immense personnage » demeure encore une grande influence en tant qu’être humain. Homme jovial, il jouait du violon et de l’accordéon.
Seul papa chez Groovy Aardvark, Martin Dupuis a deux filles, de 14 et 16 ans, qui jouent à la ringuette à l’École secondaire De Mortagne dans la catégorie junior. « Elles m’ont apporté terriblement, plus qu’elles ne savent. Elles sont mon port d’attache, mes ancrages. Elles sont ma plus grande fierté », de conclure le guitariste.