Une fin d’année extraordinaire pour Boudro
Trente ans de peinture
L’intérêt pour les œuvres du peintre Boudro est en pleine expansion, du Québec aux États-Unis en passant par l’Europe. L’artiste, qui a souligné ses 30 ans de carrière en 2014, revient d’un voyage de 10 jours en France et en Suisse.
« Pour moi, ces 30 années de carrière représentent un escalier. Un escalier que j’ai monté tout le long et que je n’ai jamais descendu. Je l’ai gravi doucement, mais en ne sautant pas de marche. J’ai pris le temps que ça devait prendre. En Europe, je suis encore en train d’en faire l’ascension. Un jour, un ascenseur pourrait se présenter, et là, qui sait, pouf! » illustre l’artiste peintre Boudro, qui partage son temps entre Saint-Basie-le-Grand, où il a un pied-à-terre, et Drummondville, où il travaille en tant que directeur artistique d’une compagnie de machines à sous pour casinos. Il gère quelque 25 graphistes 3D. « C’est un emploi qui me rejoint et qui, grâce à ces artistes, me nourrit de créativité », explique Boudro, qui se spécialise dans le pop art américain.
Un voyage de reconnaissance
Afin de souligner ses 30 ans de peinture, le Grandbasilois a fait ce qu’il appelle un « pop art road-trip » au cours de l’automne dernier. Un périple de 10 jours et de 2 000 km à travers la France, du nord au sud, et en Suisse, le tout jumelé à des rencontres d’amis Facebook européens que Guy Boudreault (son véritable nom) n’avait jamais vus et qui se retrouvaient sur son itinéraire, à Paris, Cannes, Lyons. Mais Boudro en a aussi profité pour visiter les galeries dans lesquelles il est représenté, entre autres à Genève et Honfleur. « J’ai été agréablement surpris de ce que j’ai vu parce que je ne m’étais pas annoncé; à la galerie Bel-Air Fine Art, en Suisse, mon tableau est dans la vitrine. J’étais donc très satisfait d’être si bien affiché. » Durant son séjour, Boudro a rencontré des galeristes, des amateurs d’art et des artistes, ce qui lui a permis entre autres de discuter de la situation du marché et des intérêts des Français. « Je sais maintenant que les personnages de Dick Tracy et Betty Boop, par exemple, ça ne fonctionne pas ici, mais que les héros de Marvel et les représentations de Disney, ils en raffolent. À l’avenir, je vais donc adopter mon art lorsque j’expédierai des œuvres en Europe », poursuit Boudro, en entrevue avec Les Versants.
Mais les répercussions du voyage ne s’arrêtent pas là. Sur place, il rencontre l’artiste sculpteur pop art Thierry Trivès. Chacun aime le travail de l’autre. Il y a une connexion, des étincelles qui poussent les deux hommes à souhaiter un jour travailler sur une œuvre commune. Ce qui rappelle le duo Boudro – Roger Katch qui avait donné en 2011 l’œuvre Piece Of Love, soulignant ainsi le 10e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. À l’automne 2015, une exposition Boudro – Trivès est maintenant prévue à Toulouse. Enfin, l’artiste est maintenant entré à la galerie Pop international, sur West Broadway, à New York. Pour lui, c’est un rêve d’enfance qui vient de se réaliser. « Rien n’arrive pour rien. De par mes rencontres, j’ai peut-être fait bouger les choses. Depuis mon voyage, mes ventes ont explosé et avant les Fêtes, j’ai connu un grand succès, autant en Europe qu’à New York et Montréal. Les trois derniers mois de 2014 m’ont permis de boucler mes 30 ans de carrière de façon extraordinaire. »
Un peu d’histoire
À ses débuts, Boudro peint des paysages. Mais une visite à New York le transforme et change sa façon d’aborder la peinture. Délaissant les scènes extérieures, il reproduit sur toile des images de la Grosse Pomme. Le taxi jaune de New York y est souvent représenté. Au cours des années 2000, il troque la toile plus conventionnelle pour quelque chose de plus unique, de plus représentatif : des panneaux de MDF qu’il transforme lui-même en pièces de casse-tête sur lesquelles il peint ses œuvres éclatées et colorées, pleines de vie, d’humour, de personnages de dessins animés. Mais après quelques années, un changement est de mise pour l’artiste peintre. Reconnu pour ses petits taxis jaunes, ses personnages, ses logos de marques de commerce, ses décors new-yorkais, l’ensemble illustré sur des toiles en forme de pièces de casse-tête, il donne un second souffle à sa carrière et conclut 2013 en lançant sur le marché européen une série de timbres exposée dans les galeries Bartoux, une référence dans le milieu pop art.
Pour le principal intéressé, 2015 risque d’être une année de grande production de tableaux, surtout en timbres, qu’il compte bien décliner en différents formats.
« Tu vois, si j’avais à faire le bilan de mes 30 ans d’artiste, je dirais que je viens de fermer le livre d’une première étape, que je suis arrivé à un palier de mon escalier. L’année 2015 annonce le début d’une nouvelle aventure, le commencement de l’ascension suivante. »
Boudro est représenté par Odile Gorse de G & O Art.
