Un Jean-François Mercier subtil, sensible et touchant

Centre Marcel-Dulude

Certains l’adorent alors que d’autres ne sont pas capables de l’entendre, mais une chose est certaine, il ne laisse personne indifférent. Le Centre Marcel-Dulude ouvre ses portes à Jean-François Mercier, qui viendra présenter Subtil, sensible, touchant, son deuxième spectacle solo. Oreilles sensibles s’abstenir ce samedi 21 février.

Avec Le show du gros cave, l’humoriste Jean-François Mercier brassait la cage des Québécois à coups de rires gras, de rires francs et parfois aussi, de rires jaunes, touchant les cordes sensibles du grand public. Corrosif, critique, émouvant, pertinent, hilarant, avec Subtil, sensible, touchant, il ramène son humour singulier sur les planches avec un tout nouveau spectacle conçu dans l’esprit qui fait de lui un humoriste dans une classe à part. « Avec ce nouveau spectacle solo, j’ai essayé d’élargir mon public afin que les gens ne voient pas en moi un humoriste unidimensionnel. Mais au lieu de l’agrandir, comme je le souhaitais, je l’ai restreint. Les jeunes ne me suivent plus autant. Je me suis adouci avec le temps. Parfois, je vais encore dans les extrêmes, mais je suis plus » soft » aussi », mentionne en entrevue avec Les Versants Jean-François Mercier.

Dans Subtil, sensible, touchant, Mercier vieillit et l’expérience l’oblige à évoluer. Il est maintenant conscient de sa propre fragilité. Dans ce spectacle, il doit régler ses comptes avec la vie avant que la vie ne le rattrape. Il essaie de devenir plus zen aussi. « Je fais le gars qui veut changer. Je parle de moi, de mes préoccupations, mais sans vraiment parler de moi. Je m’inspire d’affaires que j’ai déjà vécues, que je traite de manière personnelle, mais j’apporte des changements à ces histoires. La réalité n’est jamais aussi amusante. Par contre, la base reste vraie », explique le blagueur.

Fruit d’une collaboration avec Guy Jodoin à la mise en scène et François Avard à la script-édition, le spectacle de Mercier « amuse et bouleverse » simultanément. « C’est plus doux que le premier et je vais moins loin dans la bousculade, mais ça demeure un divertissement très bien réussi. »  

Diplômé de l’École nationale de l’humour en 1997, Jean-François Mercier fait d’abord parler de lui comme auteur pour la télévision (Un gars, une fille, Radio-Enfer, 3 x rien) et pour la scène (François Morency, Galas Juste pour rire). En 2003, il agit à titre de coauteur avec François Avard sur la série Les Bougon, c’est aussi ça la vie, qui remporte un énorme succès au Québec. Son travail sur cette série est d’ailleurs l’une des grandes fiertés de Mercier. « François Avard est un ami personnel. On se connaît depuis longtemps. J’aime sa vérité. Avec lui, on sauve du temps parce qu’il ne fait pas de détour quand vient le temps de retrancher des numéros. Il ne se gêne pas pour démolir mes textes à coups de crayon. Et c’est correct parce que ça fait partie du travail. C’est toujours bon de recevoir l’avis professionnel d’un œil extérieur », de poursuivre celui que le public concrétisait Humoriste de l’année au Gala Les Olivier 2011.

Mais est-ce que le Jean-François Mercier hors scène, celui de la vie de tous les jours, est bien subtil, sensible et touchant? « Il n’y a rien de faux; tout est vrai. Mais mon personnage n’est pas un étranger non plus. Il est plus amusant, éloquent et intéressant que moi. Dans la vie, il serait invivable, mais il n’est pas loin de moi non plus. On partage certains traits de personnalité, qui sont exagérés au profit d’autres. Le personnage reste un meilleur véhicule que toi-même, qui te permet d’aller plus loin artistiquement », de conclure Jean-François Mercier.

L’humoriste sera de passage au Centre Marcel-Dulude (530, boul. Clairevue Ouest) ce samedi 21 février, 20 h. Des billets, au coût de 44 $, sont disponibles en ligne au http://www.productions16.com/billeterie.html ou à la porte le soir de l’événement.