Traditions des Fêtes
Comment est-ce que nos ancêtres fêtaient Noël ?
La Société d’histoire de Montarville nous a fait parvenir quelques souvenirs du Montarvillois Benjamin Sheddler lorsqu’il était enfant à la fin des années 1800. « Je me rappelle les Noëls d’autrefois à Saint-Bruno quand j’étais un petit garçon. Notre mère faisait des beignes et elle les entreposait hors de la maison dans la laiterie. Elle les plaçait dans une taie d’oreiller blanche et les beignes se conservaient gelés. Souvent quand elle allait les chercher pour Noël, il y en avait plusieurs de disparus, car mon frère et moi les avions mangés. Noël commençait avec la Messe de minuit et se terminait le Jour des Rois. Nous avions pour les repas des Fêtes de la tourtière, du ragoût de patte de cochon et l’on buvait du whisky blanc. »
Dans l’autobiographie de Fernande Pelletier Neveu, une citoyenne de Saint-Basile-le-Grand, on y trouve plusieurs souvenirs du temps des Fêtes, notamment durant son enfance dans les années 1920. Son père, Alcibiade Pelletier, allait chercher un arbre de Noël dans les bois et sa mère Anne-Zoé Trudeau le décorait la veille de Noël. Tous assistaient à la messe de minuit qui commençait par le fameux cantique « Minuit chrétiens ». Après la messe, la famille et ses invités fêtaient. Toute sorte de mets étaient préparés pour le réveillon dont des tourtières, de la dinde, de la tarte « à la farlouche », et de la bûche de Noël. Les adultes mangeaient en premier. Les enfants devaient attendre la deuxième tablée. On fêtait jusqu’aux petites heures du matin.
Jour de l’an
La veille du jour de l’an, on accrochait des bas au pied du lit. « Pendant notre sommeil, mon père le remplissait d’une pomme, d’une orange et de quelques morceaux de sucre à la crème, une pincée d’arachides et de petits poissons rouges (bonbons) », peut-on lire dans le livre de Fernande Pelletier Neveu. À cette époque, les cadeaux étaient donnés au jour de l’an, Noël étant considérée uniquement comme une fête religieuse. La dernière personne qui se réveillait ce matin là avait le « torchon ». On accrochait, à son insu, une petite guenille dans son dos ou sur sa porte de chambre. Il en était quitte pour être agacé toute la journée.
Le jour de l’an était également synonyme de bénédiction paternelle. Chez les Pelletier, les enfants se réunissaient devant la porte de la chambre de leurs parents et l’ainée demandait à leur père de les bénir. Tous s’agenouillaient le temps d’une prière récitée par Alcibiade Pelletier.
Tôt le matin, des gens cognaient à la porte pour souhaiter une bonne année à la famille. « La porte n’était jamais assez grande ouverte pour tous ces fêtards qui entreprenaient leur tournée en allant là où les souhaits sont suivis d’un petit coup », avait écrit Mme Pelletier Neveu. Plus tard dans la journée, toute la famille se retrouvait chez son grand-père Gonzague Trudeau. Après un repas copieux, les conteurs et chanteurs s’exécutaient. Un « violoneux » jouait des airs entrainants et on dansait une bonne partie de la nuit.
Le jour des Rois
Le jour des Rois est une fête religieuse, mais aussi un grand rassemblement familial. Aujourd’hui, on n’entend plus baucoup parler de cette fête, mais à l’époque celle-ci était importante. On préparait un gâteau ou une galette où on y dissimulait une fève et un pois. Les deux personnes ayant trouvées la fève ou le pois étaient déclarées roi et reine de la journée. Ils étaient dispensés des tâches habituelles. Le jour des Rois signifiait également la clôture du temps des Fêtes et le retour à l’école.
Le père Noël
On associe le père Noël à Saint-Nicolas ou Sinterklaas (Santa Claus), en néerlandais. Il était un évêque très important dans l’Église orthodoxe qui a véritablement existé au troisième siècle.
Selon, Richard Pelletier, président de la Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand, le personnage bedonnant à la longue barbe blanche a fait son apparition dans les traditions du temps des Fêtes au courant du 20e siècle. Son nom anglais, Santa Claus, faisait partie de la culture québécoise avant qu’il ne devienne père Noël dans les années 1920.