Roman Zavada, du cinéma muet au piano parlant

Spectacle d’été gratuit

Le pianiste Roman Zavada accompagnera de son instrument de prédilection la projection en plein air d’un des chefs-d’œuvre du cinéma muet, The General, de Buster Keaton. Le concert, gratuit, se déroulera ce samedi 13 août, à la place du Village à Saint-Bruno.
Le pianiste-compositeur virtuose Roman Zavada, reconnu pour ses improvisations sur les grands classiques du cinéma muet, sera de passage à Saint-Bruno-de-Montarville, ce samedi 13 août, à 21 h, alors que l’obscurité s’installe et que le temps est propice à la projection d’un long-métrage. Et pas n’importe quel : « The General est une comédie de Buster Keaton, l’un des grands classiques de toute l’histoire du cinéma! » commente en entrevue avec le journal Roman Zavada.
Le pianiste, qui a déjà vécu à Beloeil, ajoutera au film muet des compositions improvisées au piano, celles-ci devenant ainsi la narration musicale de l’œuvre de Keaton. « Le cinéma muet est beaucoup associé à Chaplin. Au fil du temps, les films de Buster Keaton, eux, sont tombés dans l’oubli du grand public. À ma façon, je rends crédit à ces derniers en y joignant ma musique. Je le fais connaître; pour plusieurs, c’est une façon de redécouvrir cet acteur/réalisateur. Les images projetées sur un écran en plein air, harmonisées d’un air au piano, donnent une touche unique, tout simplement magique! Mais il faut le vivre sur place pour bien comprendre le phénomène », mentionne Roman Zavada.

« Les images projetées sur un écran en plein air, harmonisées d’un air au piano, donnent une touche unique, tout simplement magique! » – Roman Zavada

Excellent improvisateur, Zavada est connu pour ses orchestrations au piano des grands classiques du cinéma muet, durant lesquels son piano transforme les notes de musique en narration et en paroles du film. À la Cinémathèque québécoise, il ajoute des notes sur plusieurs films muets de différents genres. « Je pianote sur du film d’horreur, du drame, du cinéma de répertoire, mais la comédie, c’est toujours gagnant. Le concept n’est pas nouveau. Il était très populaire à l’époque, mais beaucoup moins aujourd’hui. À la Cinémathèque, nous sommes deux pianistes à accompagner ainsi les films muets. Ce qui rend la chose plus unique, c’est de transposer cela à l’extérieur et de le présenter partout », poursuit le père de famille, qui gagne maintenant sa vie avec sa passion.
Le musicien ne chôme pas cet été. Au moment d’écrire ces lignes, Roman Zavada est dans les airs, en route pour le Colorado, aux États-Unis, afin d’y donner quatre représentations de son concert Résonances boréales, le deuxième projet qui l’occupe ces jours-ci.
Résonances boréales
À l’automne 2013, à l’aide de son piano bien ancré sur le roc du Bouclier canadien, à Yellowknife, aux abords de la taïga, Roman Zavada s’est inspiré d’un phénomène spectaculaire, les aurores boréales, pour composer sa musique, son dialogue entre le piano et les aurores boréales. Résonances boréales, l’album, a vu le jour un peu plus tôt cette année. Résonances boréales, le concert, bonifié par les images des aurores boréales filmées en 360 °, se promène. Montréal en lumière, le Festival de jazz de Montréal, l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu, mais aussi au FullDome Festival, en Allemagne, et maintenant au Fiske Fest, au Colorado. « Tout en explorant et exploitant les possibilités multiples du piano, l’intention première du projet consiste à créer de nouvelles œuvres pianistiques inspirées par le mouvement, la forme, la texture et la luminosité des aurores boréales, un des phénomènes les plus spectaculaires et mythiques de notre espace nordique », explique-t-il sur sa page Facebook.
Le parcours d’un virtuose du piano
Avant même d’avoir fait ses premiers pas, assis sur les genoux de sa mère pianiste, les deux mains posées sur les siennes, le jeune Roman découvrait les merveilles de cette gigantesque boîte à musique. Lorsqu’il a été enfin assez grand pour atteindre les touches, il s’est mis à explorer le clavier. Il a vite été fasciné par les sons de cet instrument. Il était à peine âgé de quatre ans lorsqu’il a composé sa première pièce, « Le lion blanc ». Il a présenté une de ses compositions, pour la première fois en public, à l’âge de 12 ans, lors d’un concert de fin d’année à son collège. La même année, il a été admis au Conservatoire de musique de Montréal, avant de rapidement décider de consacrer toutes ses énergies à perfectionner et promouvoir les interprétations de ses compositions et à partager en public sa passion et ses émotions à travers le langage musical. À 20 ans, il a autoproduit son premier disque, Terre de Feu, un album contenant 11 pièces composées alors qu’il était âgé de 12 à 19 ans. En 2007, il a lancé son deuxième album, Nuit des temps, qui regroupe ses compositions pour piano solo.
Mentionnons qu’en cas de pluie ou de température incertaine, le concert sera transféré à l’Église unie du Mont-Bruno (25, rue Lakeview).