Robert Charlebois, version rock acoustique

Centre Marcel-Dulude

Robert Charlebois sera au Centre Marcel-Dulude, à Saint-Bruno-de-Montarville, le samedi 5 novembre. Il proposera son plus récent spectacle, Rock’oustic, dans lequel il offre des relectures de son répertoire.  
Après des concerts à Paris présentés le printemps dernier, Rock’oustic s’est promené partout en salles au Québec. À Saint-Bruno-de-Montarville, il s’agira d’un au revoir, parce que Robert Charlebois part ensuite pour l’Europe, où il donnera une série de dates en France et en Suisse, avant de passer l’hiver dans les Antilles. L’interprète de « Je reviendrai à Montréal » sera de retour au Québec seulement à la fin du mois de mars. « Malgré le malheur, le marasme économique, l’industrie du disque qui est morte, les gens se déplacent encore », mentionne l’artiste, que le journal a joint par téléphone. Selon lui, c’est plus difficile de faire bouger les Européens, parce qu’ils « vivent dans la psychose du terrorisme », mais ici, dans la province, dès que le nom Charlebois apparaît sur l’affiche, les salles sont pleines. « C’est miraculeux ce qui m‘arrive, j’en reviens pas! Je croise mes doigts », lance-t-il.
Des succès
Même s’il a toujours « sept ou huit chansons au four », même s’il a plusieurs nouvelles pièces à présenter, il est conscient que le public souhaite plutôt entendre ses plus grands succès, comme « Ordinaire », « Lindbergh », « Entr’ deux joints »… C’est pourquoi lors du soir du 5 novembre, les Montarvillois devraient entendre uniquement une ou deux nouvelles chansons. « Je comprends qu’ils veulent revivre une certaine nostalgie, et c’est positif. On va se faire plaisir! » promet Charlebois, toujours en grande forme, même après 50 ans de carrière.

« Idéalement, jamais je n’arrêterais. » -Robert Charlebois

Le concert se déroule en deux temps, sur deux notes. D’abord un volet pianos, celui de Robert Charlesbois et celui de Vincent Rehel, qui l’accompagne dans une ambiance qui se veut intime. Suivi par l’entrée en scène des musiciens (guitare, contrebasse, batterie, clavier), pour une célébration acoustique de son répertoire.
Mais avec ce monstre de la chanson québécoise, qui dit acoustique dit aussi explosion de sons et de couleurs. « La musique, le rock, retrouvent leur sens et leurs origines lorsqu’ils sont portés par l’énergie des musiciens, davantage que par la puissance et le volume des amplis », croit Robert Charlebois, qui revient d’un voyage de cinq jours à New York. Dans un resto-bar de Harlem, il a été témoin de ce qu’il avance grâce à un batteur qui tapait avec des balais sur sa batterie. « L’énergie vient de l’homme, pas de l’instrument. Ce batteur jouait acoustique, mais il le faisait de façon amplifiée, avec énergie. »
New York
Il y a quelques jours, Robert Charlebois est allé rejoindre des amis à New York afin de souligner un anniversaire. Selon lui, New York est toujours aussi belle, mais la ville dégage moins d’énergie qu’auparavant. « Il y a plusieurs commerces à louer, tellement de boutiques de vêtements! Les New-Yorkais sont présentement dans la folie Trump; ça les obsède complètement. Il y a une effervescence par rapport à cette élection », poursuit-il.
Pas baisser les bras
L‘artiste, qui a toujours la passion, le plaisir, l’énergie, l’envie et la santé pour monter sur scène, souhaite encore chanter devant son public. « Je ne pense pas encore à arrêter. Je sais que certaines personnes ont hâte à leur retraite, pour jouer au golf, faire du vélo, voyager. Je peux le comprendre, surtout si tu as passé ta vie dans une mine. Mais idéalement, jamais je n’arrêterais », explique Charlebois, parce que d’après lui, la véritable vieillesse, c’est la perte d’intérêt, c’est de ne plus avoir de rôle dans la société. « C’est ma vie, ma passion, je ne me vois pas baisser les bras. Je ne peux pas prédire où je serai dans quatre ou cinq ans; ce que je sais, par contre, c’est que la vie va de plus en plus vite! » Il évoque qu’avoir un enfant, c’est la seule horloge qui ramène sur terre.
Dans l’émission Au-delà de Lindberg, Pierre Lapointe racontait que c’était possible de connaître l’histoire du Québec à travers les chansons de Robert Charlebois. Après 50 ans de carrière, qui a vécu la plus grande évolution, la musique ou le Québec? « Je ne sais pas. C’est presque pareil. Ce que je sais toutefois, c’est qu’on en apprend davantage sur l’histoire d’un peuple, l’histoire d’un pays, dans ses chansons beaucoup plus que dans tous ses discours politiques mis bout à bout… »
Et la fierté de Robert Charlebois? « Mes enfants. Réussir dans la vie, c’est quelque chose. Mais réussir sa vie, c’est autre chose. Mes enfants sont bien dans leurs baskets. D’avoir réussi ça, ça me fait plaisir! »