Qui était ce peintre? 

Qui a peint ces toiles qui ornent maintenant les murs du petit local de la Société d’histoire de Montarville? Surtout, est-ce que d’autres peintures semblables existent encore aujourd’hui?

« Nous sommes à la recherche de peintures faites par un peintre inconnu », mentionne la présidente de la Société d’histoire de Montarville, Colette Deslières. 

Ces toiles – il y en a trois – sont datées de 1913. Du moins, c’est l’année inscrite sur le devant de chaque tableau. D’autres pourraient dire qu’il s’agit en fait d’une signature d’artiste. « Ce peintre, dont la signature était « 1913 », était sûrement un peintre itinérant », avance Mme Deslières.

La bénévole présume que cet artiste allait à la rencontre des propriétaires de maisons à Saint-Bruno-de-Montarville, et possiblement ailleurs, comme à Saint-Basile-le-Grand, pour vendre les peintures des maisons qu’il créait. « Nous n’avons aucune idée de son identité », soutient celle qui est native de Saint-Bruno-de-Montarville. 

La Société d’histoire de Montarville souhaite savoir si d’autres citoyens auraient en leur possession un tableau du même genre illustrant la maison de leurs ancêtres. « Nous pourrions ainsi avoir la chance de peut-être avoir une image de plus d’une ancienne maison ayant été représentée à cette époque », précise Mme Deslières. 

Les maisons

Deux des trois peintures représentent d’anciennes résidences de la rue Montarville (à l’époque la rue Bruneau). La première, une grande maison jaune, est peinte avec plusieurs autres bâtiments. Elle était située sur le lot 185, selon le plan cadastral de 1912; elle a porté plus tard le numéro civique 1534, rue Montarville.  Elle a entre autres longtemps appartenu à Wilfrid Robert, qui était forgeron et boucher. Auparavant, les lieux appartenaient à son père Alexandre qui était cultivateur, mais qui a aussi occupé les fonctions de menuisier et de marchand général. Wilfrid Robert était propriétaire de la maison au moment où elle a été peinte, en 1913.

L’autre propriété de la rue Bruneau, grise et cubique, sise sur le lot 208, devenue par après le 1543, rue Montarville, a appartenu plusieurs années à la famille Deslières. D’abord à Ephrem Deslières, qui a été forgeron, maréchal-ferrant, boulanger et également maître de poste pendant 25 ans. Son fils, Philippe Deslières, a acquis la demeure en juillet 1949 et y a vécu toute sa vie durant. C’est son petit-neveu Rosaire Deslières qui a remis le tableau à la Société d’histoire de Montarville. Toutefois, en 1913, c’est une certaine Marie Nathalie Bachand, épouse de Wilfrid Sénécal, qui possédait les lieux. Elle en a été propriétaire de 1901 à 1917. « La peinture, si elle a bien été produite en 1913 comme semble le laisser croire la signature, aurait donc été acquise par Marie Nathalie Bachand », indique la présidente de l’organisme.

« Nous n’avons aucune idée de son identité. » – Colette Deslières

Enfin, la troisième œuvre évoque un grand bâtiment jaune qui était situé sur le lot 376, devenu le 690, Grand-Boulevard Ouest, le rang des Vingt d’antan, à la limite de la montée Daniel et de Saint-Hubert. La maison aurait été construite à la fin des années 1870 et appartenait à Cléophas Deslières, mais la famille Daigneault en a pris possession dès 1919 et est encore propriétaire des lieux. C’est d’ailleurs un membre de la famille Daigneault qui a fait don de la toile à la Société d’histoire le 22 avril dernier. Or, c’est Fabien Huet qui demeurait à cette adresse en 1912-1913 au moment où la maison a été peinte; on peut alors en déduire que c’est lui qui aurait acheté la toile au « peintre itinérant ».         

Depuis, ces résidences ont été démolies. La dernière à l’avoir été est celle de la famille Daigneault, en 2014. Aujourd’hui, leur emplacement est occupé respectivement par le Manoir Saint-Bruno, l’entreprise COTE 100 et une nouvelle maison appartenant à la famille Daigneault.

Les toiles

Les trois tableaux appartiennent à la Société d’histoire de Montarville. Ils ont été remis à l’organisme. L’un d’eux a d’ailleurs été retrouvé il y a plus de 25 ans dans un local d’entreposage de l’organisme, à la Maison Fournier. « On ne sait pas qui l’a mis là », exprime le président sortant de la SHM, Bernard Guilbert. 

« Si des personnes possédent eux aussi une toile signée 1913, ce serait bien qu’ils nous en fassent part », souligne Colette Deslières. La Société d’histoire de Montarville recherche aussi des photos de résidence ancestrales et du Saint-Bruno d’antan pour les archives. Ces images seraient numérisées avant d’être remises aux familles. On entre en contact avec l’organisme par courriel à info@shmontarville.org.

1913

Ces quatre chiffres, 1913, inscrits dans le bas des trois toiles, représentent peut-être l’année de création des œuvres. Si c’est le cas, sachez que Saint-Bruno-de-Montarville était peuplée de 855 citoyens à cette époque (selon les données de 1911 de Recensement Canada). Le maire Oscar Berthiaume amorçait son seul mandat cette année-là (1913-1916). Cette même 1913 a aussi servi d’année de transition pour deux prêtes responsables de la paroisse Saint-Bruno; Aristide-Joseph Sauriol (1906-1913) et Joseph-David-Arthur Champagne (1913-1916) se sont alors succédés.