Objets d’histoire : projet de recherche et exposition

À l’École d’éducation internationale de McMasterville

Le vendredi 16 mars a eu lieu l’exposition de la quatrième édition du projet Objets d’histoire, présentée par les 250 élèves de quatrième secondaire de l’École d’éducation internationale à McMasterville. Le 12 décembre dernier, ce projet avait valu à leur professeur, le Montarvillois Raymond Bédard, le prestigieux Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement.

Les 250 projets des étudiants étaient présentés dans la cafétéria de l’école. « Cette exposition est comme un happening, affirme le professeur Raymond Bédard, elle met le point final à des mois de travail. » Voici, en gros, les principales étapes du projet Objets d’histoire. Les étudiants doivent choisir un objet âgé de plus de 60 ans. Ils en font une analyse technique et historique sous forme d’un essai. Le travail doit démontrer l’usage de l’objet, l’historique, le prix (si disponible), l’évolution du domaine auquel il se rattache et une description de l’époque pendant laquelle il était en usage. Pour ce faire, les étudiants font des recherches en bibliothèque et réalisent des entrevues auprès des membres de la famille, car, la plupart du temps, les objets sont trouvés dans les sous-sols ou greniers des grands-parents.

Raymond Bédard poursuit : « Au début du projet, les élèves sont craintifs – ça va être long, ça va être difficile – mais, à la fin, ils sont tellement contents de leur réalisation. Ils ont chacun quelque chose d’unique à montrer. » Le tour de l’exposition nous conduit de surprise en surprise. On y trouve de tout : objets domestiques, caméras, machines à calculer et à écrire, médailles militaires et de guerre, instruments de navigation, outils pour la construction, etc. Les 250 paires d’yeux brillent de fierté. Le professeur est comblé!

Pour tenter de faire connaître ce travail aux lecteurs du journal Les Versants, nous en avons choisi quelques-uns.

Mathieu Garneau : la machine à calculer, de 1939

Elle se nomme High Speed Adding Calculator, de la compagnie Monroe.

La machine a appartenu à son arrière-grand-père, major dans l’armée, qui s’en est servi pour son travail de commis-comptable.

Florence Thibault Vanasse : une caisse enregistreuse, de 1905

La caisse enregistreuse, qui fonctionne encore, était dans le sous-sol du grand-père de Florence. Il l’avait eue d’un ami ayant tenu un magasin général. Elle a été fabriquée par la compagnie National, première à les fabriquer aux États-Unis. La compagnie existe encore et en fabrique toujours! Florence raconte : « John Ritty était propriétaire de la Pony House, un saloon dans l’Ohio. Il n’avait pas confiance en ses barmans. À l’occasion d’un voyage en Europe, il découvre un mécanisme qui pourrait servir à fabriquer ce qu’il désirait : une caisse enregistreuse. Ritty la réalise, puis vend son brevet à un autre inventeur qui, lui, ajoute la fonction de l’addition. Ce dernier la vend à Patterson, qui créera la compagnie National! »

Marie-Pier Robidoux : un téléphone à manivelle, de 1930

Le téléphone a été inventé par Alexander G. Bell, rappelle Marie-Pier. Ce téléphone-ci est un Northern N-137, Magneto Wall, de la compagnie General Electric. À l’intérieur, nous montre l’étudiante, un cadran a été ajouté, ce qui fait qu’il fonctionne encore. « Mon nouveau portable », rigole-t-elle.

Justine Kieffer : une caméra 16 mm, de 1929

Cette caméra 16 mm a appartenu au grand-père de Justine, Patrice Levac. De mignonnes pochettes de cuir servent à conserver les lentilles. Il y a aussi une cassette de métal pour entreposer le film, fabriquée par M. Levac, car en acheter une coûtait cher. L’essai de Justine sur l’objet comportait aussi l’histoire du cinéma à l’époque.

Flavie Bernard-Chicoine : un appareil-photo pour enfants, 1930

L’appareil, destiné à l’usage des enfants, appartient à la grand-mère de Flavie. C’est un Kodak No 1, Pocket Junior. Il coûtait 18 $, ce qui représentait deux jours de salaire moyen à l’époque.