Michel Barrette, conteur d’histoires vraies

Un humoriste pas comme les autres

Michel Barrette promet un spectacle rempli d’anecdotes véridiques au public de Saint-Bruno-de-Montarville, ce samedi 22 février, au Centre Marcel-Dulude. Avec Faut j’te raconte, l’humoriste se veut des plus délinquants tout en adoptant un discours plus actuel.

À 56 ans, avec 30 ans de carrière et un 10e spectacle solo qu’il promène au Québec depuis près d’un an et demi, Michel Barrette est dans une classe à part d’humoristes. Celle des conteurs, de ceux qui relatent diverses anecdotes de la vie quotidienne, à la Yvon Deschamps, son idole, mais aussi à la Jean-Marc Parent, Fred Pellerin et ce petit nouveau de la relève, Philippe Bond. « C’est un humour que les gens apprécient parce qu’ils se reconnaissent; dans nos histoires, ils retrouvent leur grand-père, leur frère, leurs amis, leur mère. C’est ce que Jean-Marc et moi appelons un humour d’anecdotes. Dans mon nouveau spectacle, si je vis quelque chose qui concerne l’actualité, je vais le raconter. Je continue aussi d’aller puiser un peu dans mon passé, mais je ne serais pas capable de faire du Guy Nantel ou du Lemire : la politique, ce n’est pas ma tasse de thé. Je trouve la chose ennuyante et l’actualité me déprime », explique Michel Barrette, que le journal Les Versants a joint.

Authentique, savoureux et sans censure, « je parle comme je parle », dira-t-il en entrevue, le vieux routier de l’humour, à qui l’on doit le personnage de Roland Hi! Ha! Tremblay, promet un voyage hors du commun dans son univers rocambolesque.

Pour l’humoriste, ces chiffres (30 ans de métier et 10 spectacles derrière la cravate) représentent d’abord le plaisir de durer et celui de continuer de remplir les salles. « Si je n’avais pas fait mon travail comme il faut, je ne serais pas là 30 ans plus tard. Les gens sont toujours présents et personnellement, je n’ai jamais eu autant de plaisir à faire de la scène », mentionne celui qui est né à Chicoutimi et qui a vécu à Alma.

D’ailleurs, pour illustrer sa longévité, il souligne qu’au commencement, il recueillait ses idées dans un cahier de notes; aujourd’hui, lorsqu’il raconte des histoires à des proches et que l’inspiration lui vient pour une blague, ça se retrouve enregistré dans son iPad. 

Depuis 1983, Michel Barrette a parcouru la province pour faire rire les gens avec ses numéros d’humour, mais on le connaît aussi grâce à de nombreuses présences au cinéma – Les Boys, Ma vie en cinémascope, Maurice Richard et plus récemment, Le bonheur des autres –, mais aussi à la télévision – Scoop, Km/h, Rock et Rolland, Le Gentleman –, à la radio et même en chanson, avec son album de Noël Le temps d’une dinde, en 1988. « Le plus heureux dans la salle lors de mes spectacles, c’est moi, parce qu’il faut faire de la scène pour réaliser que c’est le plus beau métier du monde. Si j’avais à conserver un seul de tous ces rôles, ce serait celui d’humoriste, parce que c’est celui dans lequel on se met le plus en danger. Se retrouver sur scène devant public, c’est un sacrifice. »

La mort de Roland Hi! Ha! Tremblay

Lors de son passage il y a quelques jours à l’émission En mode Salvail, sur les ondes de V, Michel Barrette a confirmé qu’il avait « tué » son légendaire personnage il y a 20 ans… minimum! Présenté pour la première fois le 7 juillet 1983 au Festirame d’Alma, Roland Hi! Ha! Tremblay remporte alors un vif succès. Cette figure de la culture québécoise sera ensuite la vedette de quatre spectacles de Michel Barrette, de 1983 à 1989, avant de disparaître de la scène officiellement en décembre 1993. « C’est surprenant, mais ça fait 20 ans. Ce personnage m’a aidé à lancer ma carrière, mais c’est aussi celui qui, d’une certaine façon, m’a aussi nui. Je ne voulais pas être un Capitaine Bonhomme, un Père Gédéon, un Sol de ce monde et devenir ce comédien d’un seul personnage, pas de dents en plus! » En fait, la mort de Hi! Ha! Tremblay s’est confirmée grâce à l’émission Scoop. En effet, le rôle du photographe qu’incarnait Michel Barrette, Serge Vandal, était si populaire et aimé de la population qu’il était enfin reconnu sans l’accoutrement de ce drôle de monsieur au vieux chapeau à médailles.

Pour rappeler le déluge du Saguenay, le « Bye-Bye 1996 » est présenté en direct de Chicoutimi. Barrette y participe avec plusieurs personnalités, dont Yvon Deschamps et Dominique Michel. « Lors du post-mortem de cette aventure, ce que j’avais l’impression de lire sur le visage de tout le monde, c’était un écœurement de tout ce que j’avais pu raconter pendant nos répétitions. Mais à la fin, Deschamps et Dodo sont venus me voir et m’ont conseillé d’écrire toutes mes histoires que je déballais, et d’en faire un spectacle. Que ce serait payant. En quelque sorte, ils m’endossaient, ils me donnaient l’autorisation de monter sur scène sans costume ni flafla », se rappelle le père de quatre enfants, âgés de 30, 23, 21 et le dernier, de 7 ans. « Si c’était à refaire, j’aimerais m’occuper davantage des miens. C’est le cas pour mon plus jeune, mais pour mes trois grands, j’aurais voulu être plus présent. »

Un collectionneur malade

Reconnu pour être un collectionneur de voitures anciennes, Michel Barrette ramasse aussi des objets de toutes sortes : vélos, bandes dessinées, jouets, objets appartenant à des célébrités canadiennes et américaines. « Je collectionne les collections. Mais c’est une véritable maladie mentale, je n’ai pas peur de le dire! Je suis excessif dans tout. Parfois, je m’empêche d’acheter un article, parce que je sais que la chaîne s’enclenchera et qu’elle n’aura plus de fin. »