Le SPAL offre la lecture au Centre jeunesse de la Montérégie

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a offert plus de 700 livres et revues au Centre jeunesse de la Montérégie le 22 janvier dernier. 

« La bibliothèque du Centre jeunesse de la Montérégie contenait 18 livres. C’est très peu quand on considère qu’il y a plus de 60 jeunes pour qui c’est leur maison, se désole l’inspecteur-chef du SPAL, Pierre Duquette, en entrevue avec Les Versants. Ils dorment là. »

« Nous n’avons pas de bibliothèque centrale au Centre jeunesse, plaide la porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, Caroline Doucet. Chaque milieu de vie a son petit coin lecture avec sa propre bibliothèque. Comme dans une maison, parce que nous tentons de reproduire des milieux de vie qui s’apparentent à ce que les jeunes retrouvent à la maison. »

L’initiative 

C’est grâce à l’initiative de M. Duquette si, aujourd’hui, ces jeunes peuvent se plonger dans l’un ou l’autre des centaines de livres recueillis.  

Tout a commencé par une visite de courtoisie au 1251, rue Beauregard, à Longueuil l’année dernière. Pour les policiers, ce genre de rencontre se veut l’occasion d’en apprendre davantage sur les différents partenaires, comme la DPJ. L’inspecteur-chef a fait le tour des locaux du Centre jeunesse de la Montérégie. Tournée qui lui a permis de constater cette bibliothèque presque vide.

« J’avais plus de livres sur ma table de chevet », exprime Pierre Duquette. Cette scène de la bibliothèque lui a trotté dans la tête longtemps après son séjour à cette adresse. Pour lui, ça n’avait aucun sens. « En même temps, je pensais à mes enfants et à tous les livres qui leur sont accessibles à la maison.

On pouvait donner quelques livres parmi eux », raconte celui qui est conscient des effets positifs que peut avoir la lecture sur le développement éducatif des enfants. 

Une étude

M. Duquette évoque une étude, tenue sur 20 ans, de la sociologue Mariah Evans de l’Université du Nevada. Qu’ils soient riches ou pauvres, analphabètes ou diplômés, citoyens au Canada ou en Italie, les parents peuvent contribuer à bonifier le niveau de scolarité qu’atteindra leur enfant par le simple fait d’avoir des livres à la maison. C’est ce que l’étude révèle.

« C’est avec cette étude en tête et mon observation sur place que je suis allé parler de mon idée à notre groupe de direction et aux collègues. Ç’a été oui tout de suite. Tout le monde voulait participer », mentionne le principal concerné.

» J’avais plus de livres sur ma table de chevet. »  – Pierre Duquette

Mobilisation et deuxième vie 

Les policiers se sont mobilisés durant la période des Fêtes. Des centaines de bouquins et de magazines ont ainsi été récoltés dans les bibliothèques personnelles des employés du service de police. Une collecte qui a été remise au Centre jeunesse de la Montérégie le 22 janvier dernier, offrant du même coup une deuxième vie à quelque 700 volumes qui avaient déjà été lus et qui ne demandaient qu’à être redécouverts par de plus jeunes lecteurs. « Avec 300 livres, j’aurais été content, mais à 700, c’est très satisfaisant! Il fallait voir les jeunes ouvrir de grands yeux lorsqu’on leur a dit de se choisir un livre », illustre l’inspecteur-chef. 

Du coté du CISSS de la Montérégie-Est, on se réjouit de la cargaison de titres qui vient d’entrer au campus de Longueuil. « Cela permet une plus grande accessibilité à des livres, et ce, directement dans les milieux de vie des enfants », répond Caroline Doucet.

Un peu plus d’une centaine de jeunes âgés de 6 à 17 ans sont hébergés dans des milieux de réadaptation dans la région de Longueuil. Quand on lui demande quel est le bienfait de la lecture auprès d’eux, Mme Doucet soutient que les livres gardent le cerveau en santé et aident à diminuer le stress chez ces enfants. « La lecture est un moyen que plusieurs affectionnent pour se calmer, pour occuper leurs temps libres ou pour compléter des recherches scolaires », précise-t-elle. 

Parmi les manuels et les revues qui ont été offerts au Centre jeunesse de la Montérégie, notons un lot de bandes dessinées, de romans pour jeune adulte, de volumes scientifiques, de livres jeunesse et de revues comme Les Débrouillards. Avant le don, M. Duquette a pris la peine d’y jeter un œil pour s’assurer que ça demeurait adéquat pour un lectorat âgé de 6 à 17 ans. « J’ai retiré une quarantaine de romans d’amour et de bandes dessinées plus adultes », précise-t-il.

Roulement

Chaque année, des livres sont achetés et le Centre jeunesse de la Montérégie reçoit aussi des dons. « Toutefois, à 13 jeunes par unité, il arrive que les livres soient perdus ou brisés. Il arrive aussi que les jeunes partent avec les livres parce qu’ils les aiment. Nous devons renouveler notre approvisionnement en livres afin de regarnir nos bibliothèques, rappelle Mme Doucet. Ce don permet de rafraîchir nos bibliothèques, d’avoir des livres au goût du jour et d’avoir davantage de livres et une plus large sélection. »