Le Salon du livre jeunesse de l’École Jacques-Rocheleau n’aura pas lieu cette année

En raison des coupes en éducation

Le Salon du livre jeunesse de l’École Jacques-Rocheleau n’aura pas lieu cette année. En réponse aux coupes dans l’éducation, les enseignantes qui organisaient le populaire événement ont décidé de l’annuler et de ne plus donner aussi généreusement de leur temps personnel.

« C’est avec le couteau sur le cœur que nous avons décidé de ne pas présenter le Salon du livre jeunesse cette année. Il y a des moyens de pression partout dans la province. Si nous avions pris la décision de le préparer, malgré ces manifestations, nous n’aurions pas été très solidaires de notre cause », explique l’enseignante de 5e année au primaire, Sandra Boudreau.

L’organisation du Salon du livre jeunesse de l’École Jacques-Rocheleau demande beaucoup de temps et d’énergie. Les professeures bénévoles qui y travaillaient, Denise Saucier, Isabelle Rivard ainsi que Sandra Boudreau, faisaient les démarches (notamment contacter quelque 30 auteurs), souvent le soir et les fins de semaine. Des heures qu’elles ne comptaient pas pour le succès de leur traditionnel rendez-vous culturel, qui se déroulait sur deux jours à l’approche de Noël. Mais syndicalement, les enseignants ont eu la consigne de ne pas dépasser le nombre d’heures recommandées, soit 32. « C’est effectivement une décision qui a été prise syndicalement. Nous devons respecter les 32 heures de travail par semaine et ne pas accumuler d’heures supplémentaires. La préparation du Salon du livre jeunesse nous en demandait beaucoup. Nous n’avons pas eu le choix de laisser tomber pour cette fois », mentionne Sandra Boudreau.

Les auteurs ont été avertis de cette décision, eux qui pouvaient aussi passer la semaine à visiter les classes pour des ateliers avec les enfants. « Nous leur avons écrit pour leur demander d’être solidaires à notre cause. Nous avons reçu de beaux messages des écrivains, des parents. Nous les avons imprimés et affichés dans le salon du personnel. Nous avons besoin de soutien parce que nous nous sentons coupables d’annuler cette activité. »

Un écrivain se prononce

« En réponse à l’austérité libérale, les enseignantes ont décidé d’annuler cet événement et de ne plus donner aussi généreusement de leur temps personnel. C’est triste pour les enfants et les parents de cette communauté, mais je les appuie à 100 %. La « rigueur budgétaire » n’a pas sa place lorsqu’il est question d’éducation. Plusieurs autres moyens de pression seront mis en œuvre partout au Québec et j’espère sincèrement que les parents comprendront que le seul et unique responsable d’une éventuelle diminution de la qualité des services aux élèves est le Parti libéral », a déclaré l’auteur Emmanuel Lauzon, qui participait bénévolement depuis quelques années à ce qu’il qualifie de « super Salon du livre scolaire ».

Enfin, Sandra Boudreau annonce que rien ne remplacera le Salon du livre jeunesse cette année; par contre, elle poursuivra dans sa classe toutes les activités qui font la promotion de la lecture et qui étaient déjà au programme, par exemple le combat des livres et le défi des pages lues.  

QUESTION AUX LECTEURS :

Appuyez-vous la décision des organisatrices du Salon du livre jeunesse?