Le réflexe féodal selon Réal Houde

Le nouveau livre de Réal Houde, Le réflexe féodal, a été publié aux Éditions de la Francophonie. Un lancement aura lieu à l’Ancienne gare de Saint-Bruno-de-Montarville, ce dimanche 18 février à 13 h 30.

« Franchement, j’aurais aimé ne pas avoir à écrire ce livre, mais il fallait que son contenu soit connu », déclare Réal Houde.

Dans ce qui s’avère être son cinquième livre, le Montarvillois démontre que le pouvoir politique était concentré au sein de puissantes familles francophones. Il explique aussi que ces familles venaient de souches généalogiques communes, preuve que le système politique était, parfois, une affaire de transmission consanguine du pouvoir plus ou moins consciente. Une ressemblable à ce qui se passait dans les monarchies féodales classiques. Boucher de Boucherville, Chartier de Lotbinière, Taschereau… des clans qui ont régné sur le Canada et le Québec de la Nouvelle-France jusqu’au 20e siècle, illustre M. Houde.

« J’aurais aimé ne pas avoir à écrire ce livre. » – Réal Houde

« Quand la preuve te rentre dedans…, déplore-t-il. Je plante mon peuple. Je critique mon histoire. Mais en même temps, je n’ai pas le choix de le faire. C’est ce qui permet d’avancer. On voit le chemin parcouru. Mais, j’aurais aimé ça dire autre chose. »

En somme, l’auteur aurait souhaité dire que les élites canadiennes françaises étaient meilleures que l’élite anglophone, qu’elles ne fonctionnaient pas de la même façon que les seigneurs d’autrefois, comme les rois et les reines. « Mais il y a un réflexe, insiste-t-il. On le voit parfois encore à notre époque. »

Puis de donner comme exemples les présidents Bush, père et fils, aux États-Unis, Kim Jong-un et les leaders nord-coréens qui l’ont précédé avant lui, ou encore les trois premiers ministres du Québec de la famille Johnson sur une période de 28 ans. « Comme chercheur, je ne peux pas dire le contraire de ce que je constate. C’est triste de voir que ça existe encore », commente Réal Houde.  

En entrevue avec Les Versants, il qualifie ce réflexe humain de limitatif. En ce sens que ça empêche l’émergence de vrais talents.    

Travail de longue haleine

Celui à qui l’on doit aussi l’essai Des Patriotes oubliés a pris trois ans pour rédiger son plus récent bouquin. Une brique de plus de 600 pages. Toutefois, c’est un travail de recherches amorcé il y a 20 ans qui lui a permis d’élaborer sa théorie. Il souhaite maintenant que Le réflexe féodal « fasse école ».

Réal Houde est détenteur d’un doctorat (Ph. D.) en études du religieux contemporain de l’Université de Sherbrooke. Il est généalogiste de filiation agréé (GFA), diplômé de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie et un professionnel de l’éducation, un auteur publié et un communicateur expérimenté. Il a écrit le roman La Table (2015), et les essais L’improbable victoire des patriotes en 1837 (2012) et Un parcours de 400 ans (2008).

« Quand j’écris, ça coule de source. J’ai cette facilité. Mon père écrivait aussi comme ça. J’ai hérité de lui ce goût pour la rédaction. C’est lui qui m’a aussi appris à aimer la lecture », de conclure Réal Houde, qui dédie son livre d’histoire à son père, décédé récemment.