La vie lumineuse et colorée de Sylvie Cloutier

L’artiste peintre Sylvie Cloutier accueillait le journal Les Versants chez elle il y a quelques jours pour une visite de son atelier-galerie, ouvert depuis peu. La pièce en question, située sur le devant de la résidence, donne sur le Club de golf de Beloeil. La fenestration permet de laisser entrer la lumière et de garder le maximum du panorama extérieur. En résulte une pièce éclairée, énergisante, colorée et lumineuse, à l’image de la femme, la créatrice, Sylvie Cloutier. 

À l’âge de 14 ans, Sylvie Cloutier réussit à vendre une de ses œuvres, la copie d’une nature morte. Aujourd’hui, à 55 ans, elle dit n’avoir jamais arrêté depuis cette première vente. La preuve : en 2011, elle mettait la dernière touche à sa 1 500e création artistique. « Ça m’a fait réaliser que le temps passe très vite, qu’on espère toujours ne pas se lasser de sa passion et poursuivre son cheminement », mentionne Sylvie Cloutier, qui sera de La Virée des ateliers du 10 au 13 mai, à Montréal (www.lavireedesateliers.com).        

L’artiste peintre est née à Saint-Hyacinthe en 1957. Depuis toujours, elle est attirée par les arts visuels en général, la peinture en particulier; ce qui l’amènera à poursuivre des études supérieures à la faculté des Beaux-Arts. « Ma mère jouait du piano et elle m’a toujours encouragée dans les arts. Mon père était un homme d’affaires de Saint-Hyacinthe, mais comme ma mère, il était compréhensif et encourageait l’art. À 12 ans, il m’a offert une formation par correspondance à la Famous Artists School, à Westport, Connecticut, aux États-Unis, avec le grand Norman Rockwell. C’est à la suite de cette formation que j’ai su que je poursuivrais mes études en arts. Ce cours est venu tout confirmer; je souhaitais diffuser ma passion artistique! » déclare celle qui a vécu 18 ans à Saint-Bruno-de-Montarville. 

Aujourd’hui, à force de diffuser ses œuvres, à force d’alimenter les galeries d’art et de s’impliquer auprès d’œuvres humanitaires – chose qu’elle ne refuse jamais d’ailleurs –, elle reçoit certains honneurs, comme ce fut le cas le 22 avril dernier, en obtenant une bourse de reconnaissance lors du 20e Encan-bénéfice au profit d’OMPAC (www.ompac.org). 

Professeure en arts plastiques au collégial dans les pénitenciers fédéraux pendant sept ans, Sylvie Cloutier enseigne maintenant à temps plein les arts plastiques à l’École secondaire Mgr-A.-M.-Parent, à Saint-Hubert. Selon elle, c’est une vocation; elle est née pour enseigner, et elle le fait depuis 26 ans. « Les jeunes de 4e et 5e secondaire y apprennent toutes sortes de formes d’art. Je gagne à aller apprendre à ces adolescents, dont plusieurs sont en détresse. La jeunesse d’aujourd’hui est exubérante, effervescente, et inconsciemment, elle me garde alerte. L’énergie que ces jeunes déploient, par ricochet, me donne cette force dont j’ai besoin pour traduire en peinture quelque chose qui leur ressemble : des couleurs et des formes éclatées comme du champagne! Est-ce que mes œuvres seraient semblables si j’étais assise de 9 à 5 dans un bureau? J’en doute… », de poursuivre Sylvie, qui se qualifie de passionnée et démesurée, comme ses images, et comme une femme qui s’émerveille devant pas grand-chose, très familiale, et ce, même si elle n’a pas et ne veut pas d’enfant.

Artiste peintre abstraite, Sylvie Cloutier est représentée en galeries. En plus de son atelier de Beloeil, on trouve ses œuvres dans les galeries d’art Michel-Ange et Dimension Plus, à Montréal, L’Harmattan, à Baie-Saint-Paul, Ève Fontaine, à Saint-Hyacinthe, ainsi qu’Artifex, à Saint-Lambert.

Détail intéressant : elle ne travaille pas sur chevalet, mais à plat, sur une longue table dans son atelier. Elle crée ses œuvres sur toile, papier arche, panneau de bois et masonite, et utilise les techniques mixtes à l’acrylique. « Depuis plus de 20 ans, la forme dans l’espace, cette forme géométrique aussi simple que le cercle, le carré et le rectangle, alimente mon image picturale, mariant de plus en plus la forme organique qui, elle, me guide et me présente instinctivement la voie à suivre, afin de faire cohabiter les deux volets, la rigidité de la géométrie et la fluidité de l’organique », explique l’artiste, qui ouvrira les portes de son atelier à la population lors de la 8e Fugue en arts, les samedis et dimanches 2, 3, 9 et 10 juin prochain (http://fugueenart.blogspot.ca). « Mon atelier-galerie me permet de me retrouver dans ma bulle et de me ressourcer. J’ai passé l’âge de me retrouver en ateliers de groupe », indique celle qui vient de signer avec Clicart, une association qui pourrait lui permettre de présenter ses œuvres ailleurs qu’en Amérique. Une approche qu’elle considère d’embryonnaire, mais de très flatteuse. 

« Ma fierté, c’est d’être reconnue, de rester en galerie et de poursuivre à intriguer les gens de par mon image abstraite, de faire en sorte qu’on s’y attarde, qu’on reconnaisse mon style personnel, ma facture picturale. Je dirais que depuis 1995, je suis bénie des dieux en ce sens. »