Jean Lalonde s’illustre au pays de la sculpture

Le 36e Louisiana Wildfowl Carvers & Collectors Guild

Le sculpteur Jean Lalonde a pris part au prestigieux festival Wildfowl Carvers & Collectors Guild, en Louisiane, le « pays de la sculpture », en octobre dernier. Le Montarvillois a présenté aux juges un eider à duvet femelle (canard), ce qui lui a permis de se distinguer dans la catégorie « Appelants décoratifs » avec une 3e place chez les professionnels. 

« Évidemment, on aimerait toujours recevoir le grand prix, mais pour une première expérience à ce festival, je suis très heureux du résultat, d’autant plus que je ne pratique pas ce loisir professionnellement, mais bien de façon amateur », explique en entrevue au journal Les Versants le sculpteur Jean Lalonde, le seul Québécois en compétition lors de l’événement.

Le Montarvillois mentionne que les juges ont peut-être été conservateurs dans leurs notes, parce que l’eider à duvet ne voyage pas jusqu’en Louisiane. « Ils n’ont pas ce genre de canard en Louisiane. On le retrouve notamment dans le Bas-Saint-Laurent, alors ils ne le connaissaient pas », ajoute monsieur Lalonde.

Une fois par année, Jean Lalonde participe également aux Championnats du monde de sculptures d’oiseaux d’Ocean City, au Maryland. Il y a déjà obtenu plusieurs récompenses, dont à deux reprises le haut du podium dans la catégorie « Advance » avec son dendrocygne à ventre noir et son siffleur d’Amérique, alors que sa sculpture représentant un morillon a mérité une deuxième position. D’ailleurs, les œuvres qu’il avait apportées en Louisiane cet automne sont maintenant en route en vue du concours printanier pour le Maryland. Lorsqu’il en a la possibilité, Jean Lalonde est aussi en compétition au Salon Camping chasse et pêche de Montréal.  

Au cours de sa carrière de sculpteur, Jean Lalonde, qui se spécialise dans les canards et les oiseaux de plage (un médium qui demande à la fois beaucoup d’attention et de patience), a remporté d’innombrables prix, de mentions et d’honneurs. Son atelier est une véritable crypte à trésors et à souvenirs. « Je fais ça pour moi; je m’accorde du temps de qualité. Ça me permet de sortir de ma routine, de mon quotidien. La sculpture est un très bon médicament! Ça me change l’esprit et j’oublie tout quand je viens travailler dans mon atelier pendant quatre, cinq, parfois six heures », de poursuivre le retraité.

Mais pourquoi les canards et les oiseaux? « Pourquoi le vin rouge plutôt que le blanc? Je dirais que c’est par passion… j’ai eu la piqûre et parce que je trouve que c’est beau, ça me permet de découvrir la nature. J’observe, je fais beaucoup de recherches dans les livres et sur Internet avant de commencer un nouveau modèle de canard », précise-t-il.

La sculpture reste un loisir pour Jean Lalonde, mais tailler ses pièces dans le tupélo, une essence de bois qui provient de Louisiane et qui pousse dans les marais (un bois léger permettant aux canards de flotter lors des compétitions), lui demande un temps fou. « Ça dépend de la grosseur de l’oiseau, mais je peux mettre facilement plus de 300 heures de travail pour sculpter un canard décoratif. Davantage si j’ajoute du mouvement aux ailes. Un pilet peut prendre de 450 à 500 heures de boulot. » Il utilise également du bois de cèdre du Québec pour produire sa collection.

Un vieillard et son couteau

Très jeune, lorsqu’il marchait pour se rendre à l’école, Jean passait devant une maison. L’homme assis sur le porche, couteau à la main, a été son inspiration d’enfance. « C’était un grand-père qui avait toujours un couteau sur lui pour travailler le bois. Il gossait le bois avec son couteau. Il réussissait à réaliser n’importe quoi, des cannes, des bonshommes. Puis, tu sais, on grandit avec ces souvenirs. Puis un jour, en 1993, j’ai pris une année sabbatique, et c’est là que le souvenir de ce vieillard et de son couteau m’est revenu », relate l’artiste animalier, qui a été enseignant en hôtellerie.

Durant son année de pause, Jean Lalonde s’est donc inscrit à l’Association des sculpteurs de Laval. Tous les mardis depuis 20 ans, il rejoint les autres membres de l’organisme qui se réunissent pour assouvir leur passion de la sculpture : « C’est comme ça que tout a débuté. »

Comme c’est bien souvent le cas pour les couples, dans sa grande passion pour l’art animalier, Jean Lalonde est soutenu et encouragé par sa conjointe, Danielle Fournelle. Ensemble, ils vivent à Saint-Bruno-de-Montarville depuis 1983.

www.jeanlalonde.weebly.com