Exposition de Mitesh – L’artiste et sa fille, d’André Michel

La Maison amérindienne de Mont-Saint-Hilaire

L’observation de l’être humain a permis au peintre ethnographe André Michel de regarder sous un angle unique les différentes étapes de la croissance de sa fille Mitesh (perle en Innu), née le 1er mai 2010. À l’occasion de son premier anniversaire de naissance, La Maison amérindienne de Mont-Saint-Hilaire présentera les 52 dessins à la sanguine que l’artiste a faits, soit un par semaine, sur l’évolution dans la première année de vie de Mitesh.

Cette exposition accompagnée d’objets permettra aux gens du public de mieux connaître les rites de passage qui marquaient la vie des premiers habitants du pays et leurs influences, et peut-être de s’en inspirer pour guider leur vie. Dans les sociétés anciennes, les rites de passage étaient liés au chamanisme, « religion » prônant la vie comme un acte sacré.

L’Église catholique, en Occident, a remplacé ces pratiques qui ne correspondaient pas à son dogme et s’est peu à peu imposée, avec un ensemble de rituels, calqué sur les rites des Premières nations, pour toutes les étapes de la vie d’un chrétien : naissance/baptême, initiation/profession de foi, engagement devant Dieu/mariage, mort/funérailles.

Cette approche, selon André Michel, a eu des conséquences à long terme : « Le Siècle des lumières du 19e siècle et la technologie du 20e siècle ont développé chez l’individu le culte de la possession et de la consommation à outrance. Le sacré s’est mis à cohabiter avec le profane pour, petit à petit, abandonner les rites de « base » : Noël comme Pâques ne sont aujourd’hui que des occasions pour consommer plus. »

Pour l’artiste, ces rites des Premières nations avaient pour but de rattacher le présent au passé, l’individu à la communauté. Les rites de passage qu’il pratique pour sa fille Mitesh devraient aider l’enfant à franchir les étapes importantes de sa vie, à la situer par rapport au monde et lui donner une place dans la société. Armée de ses repères identitaires, elle pourra appréhender plus facilement sa construction psychologique, son équilibre et son évolution.

L’exposition L’artiste et sa fille est présentée à La Maison amérindienne (510, montée des Trente), à Mont-Saint-Hilaire, jusqu’au 2 octobre 2011. Les heures d’ouverture sont du lundi au vendredi, de 9 à 17 h, et les samedis et dimanches, de 13 à 17 h. Mentionnons que l’entrée est gratuite pour les membres Desjardins lors des dimanches Desjardins. Pour plus d’informations, composez le 450 464 2500.