Emmanuelle Gauthier remporte le 1er prix
Le 13e concours Poésie en Liberté 2011
Emmanuelle Gauthier était de passage à Versailles, en France, du 23 au 28 novembre, parmi les 45 lauréats du 13e concours Poésie en Liberté 2011, un concours international de poésie en langue française pour les lycéens et étudiants via Internet. Grâce à son poème, Félix felicis, la Montarvilloise s’est vu décerner le premier prix dans la catégorie Premières.
« Au début, j’étais étonnée parce que je ne pensais jamais gagner un tel concours! Je suis fière de moi et j’ai trouvé l’expérience très intéressante! » indique d’entrée de jeu Emmanuelle Gauthier.
Poésie en Liberté est un concours international de poésie en langue française via Internet ouvert aux lycéens et étudiants de 15 à 25 ans de tous les pays. Il s’agit d’écrire un poème de 30 vers ou lignes au maximum, en langue française. En 2011, le 13e concours présente un bilan solide, et ce, tant par le nombre de participants que par le nombre de pays représentés : plus de 4 000 textes provenant de 71 pays.
Une première sélection est effectuée en janvier. Le poème d’Emmanuelle Gauthier est choisi dans les 300 retenus sur 4 000 poèmes reçus. « Ç’a été ma première surprise! J’avais participé l’année précédente et mon poème n’avait pas été retenu du tout. Plusieurs candidats participent à ce concours et je ne m’attendais toujours pas à gagner. Alors, d’être parmi les 300 meilleurs, déjà, c’était assez pour moi, je n’avais pas besoin de plus », explique celle qui, à l’époque, étudie en 5e secondaire à l’École d’éducation internationale de McMasterville. En mai dernier, 45 autres poèmes sont retenus, dont Félix felicis, l’œuvre de la jeune fille de 17 ans. « Je suis très contente que mon travail ait été reconnu. C’est un texte que j’ai écrit en peu de temps, mais que j’ai travaillé à plusieurs reprises, sur une période de deux ou trois mois, évitant les images clichées, améliorant les rimes. »
Le vendredi 25 novembre, c’était la soirée officielle de remise des prix, tenue à l’hôtel de ville de Versailles. Un choix de poèmes primés a été lu par les comédiens Julie Debazac, Jean-Michel Noirey et Émmanuelle Magdalena. La soirée fut émaillée d’interprétations de la chanteuse Émilie Marsch et du chanteur lyrique Damien Roquetty, accompagnés à l’accordéon par le compositeur arrangeur Étienne Champollion. Giovanni Dotoli a également fait entendre quelques-uns de ses poèmes. « C’est un concours de poèmes très prestigieux à travers la francophonie », rappelle la Montarvilloise, qui s’est inspirée de son amoureux pour la rédaction de son texte.
En plus d’avoir augmenté sa confiance en elle, la lauréate s’est vu remettre un certificat soulignant son 1er prix lors de la soirée des gagnants, Le Nouveau Petit Robert : Dictionnaire de la langue française et deux recueils de poésie. Son poème, ainsi que ceux des autres lauréats, est également publié dans un recueil, Poésie en Liberté 2011. Enfin, avec cet honneur, elle est maintenant éligible pour faire partie du jury du 14e concours, en 2012.
Aujourd’hui, Emmanuelle Gauthier, qui rédige parfois de courtes nouvelles, est inscrite dans le programme Création littéraire du Cégep du Vieux-Montréal, où elle travaille ses différents styles d’écriture.
Le concours Poésie en Liberté a été créé en 1998 par Jean-Marc Muller, alors proviseur adjoint au lycée Henri-Wallon d’Aubervilliers.
(Avec l’accord de l’auteure, le journal Les Versants publie Félix felicis.)
Félix felicis
Le parfum de Félix
C’est l’air salin et l’haleine du vent errant
Les sommets verdoyants et les pommes de Caïn
Le parfum de Félix
C’est sa voix de pin
Les éclats du soleil, dans le feuillage frisquet
D’un automne sans paix
Le parfum de Félix
C’est le fruit interdit de notre décadence
Qui rougit au rythme de nos danses
Le parfum de Félix
C’est sa crinière hâlée, leste comme éther
Qui givre l’hiver, qui valse l’été
Et s’échoue dans sa blonde bière, quand meurt la veillée
Le parfum de Félix,
C’est sa toison d’or, sa fourrure épicée
Ses gages de liberté et ses bras trop forts
Le parfum de Félix
C’est un conquistador
Un livre noir aux pages jaunies
Une trêve de sauvageries
Le parfum de Félix
C’est un bel espoir
C’est mille baisers
Et un bouquet de fleurs flétries
C’est un faux espoir
Le parfum de Félix,
C’est les œillères d’une âme en déboire
Qui aime et erre sans y croire.