Du vaudeville pour la tristesse de novembre

Le Théâtre Saint-Bruno Players adapte Georges Feydeau

« La raison de départ pour laquelle j’ai choisi cette pièce, c’est pour l’écriture de Feydeau, qui permet de travailler des personnages colorés, vivants et avec un bon texte en bouche. J’avais envie de dire ça, de raconter du Feydeau. Ses personnages sont bien typés, bien ronds et ça donne du théâtre hyper dynamique », mentionne le metteur en scène France Fleury, que le journal Les Versants a rencontré.

Tailleur pour dames, le premier succès de Feydeau 

Avant Monsieur chasse!, Champignol malgré lui et Le Dindon, des œuvresqui lui valent le titre de « roi du vaudeville », Georges Feydeau connaît un premier véritable succès avec Tailleur pour dames, une pièce dans laquelle la situation permet nombre de malentendus, quiproquos et chassés-croisés qui se déroulent sur un rythme endiablé, propre au théâtre de Feydeau. « J’ai été attiré par la vie de cette pièce, une comédie légère parsemée d’intrigues et de rebondissements. Du véritable théâtre de vaudeville. Bref, Tailleur pour dames est une comédie parfaite pour compenser contre le triste novembre », explique France Fleury.     

Le docteur Moulineaux mène une vie particulièrement paisible. C’est un homme sans histoire qui apprécie le confort bourgeois que lui procure au quotidien la compagnie de son épouse Yvonne. Afin de se distraire, il prend du bon temps au bal de l’Opéra, mû également par l’espoir secret de conquérir le cœur de l’élégante Suzanne Aubin. Afin de cacher son début de liaison avec Suzanne, Moulineaux se lance dans une cascade de mensonges et dissimulations face à son épouse, sa rude belle-mère, sous l’œil ahuri de la bonne. Il loue donc à monsieur Bassinet l’ancien appartement d’une couturière pour y recevoir son amie, loin des regards indiscrets. Il doit se faire passer pour tailleur aux yeux de monsieur Aubin, le mari de sa maîtresse, de l’amante de ce dernier qui fut jadis la sienne et des clientes de la couturière.

Les personnages sont incarnés par les comédiens Nancy Couture (Étiennette, la domestique), Yvon Gendreau (monsieur Aubin, un bandit), Réjean Jacques (Bassinet, un niais), Chantal Lapointe (madame Herblay et Pomponnette, deux clientes de la couturière, ainsi que Rosa Pichenette, l’ancienne flamme de Moulineaux), Catherine Mailloux (Yvonne, l’épouse de Moulineaux), Véronique Robichaud (madame Aigreville, la belle-mère), Isabelle Simard (Suzanne, la maîtresse de Moulineaux) et France Fleury, qui campe le rôle du docteur Moulineaux. « C’était un gros problème. J’avais envie de jouer le docteur Moulineaux pour son dynamisme et son côté vif, mais aussi de le mettre en scène. Je n’ai pas réussi à trancher, alors voilà, je suis pris dans ce projet un peu fou, mais dans lequel j’ai bien du plaisir! » indique l’intéressé, qui avait aussi mis en scène la pièce Les Héros de mon enfance, de Michel Tremblay.  

Natif d’Alma en 1967, France Fleury est arrivé à Chicoutimi en 1974. Lorsqu’il était en 5e secondaire, il a fait ses débuts en théâtre et en improvisation, recevant une formation en commedia dell’arte avec Jean-Marie Gagnon. C’était au début des années 80. Depuis, il a joué dans plus d’une vingtaine de productions théâtrales, qualifiant le protagoniste du père, dans la pièce Les bâtisseurs d’empires, de Boris Vian, comme le plus beau rôle de sa carrière. France Fleury a joint la troupe du Théâtre Saint-Bruno Players en septembre 2009, avec un rôle dans La nostalgie du paradis. « Tout ce que j’ai fait en improvisation, depuis mes premières années avec Jean-Marie Gagnon, m’a ensuite servi en théâtre, notamment pour travailler mes personnages », de poursuivre celui qui a une formation d’ergothérapeute.  

Tailleur pour dames sera présentée au Centre Marcel-Dulude (530, boul. Clairevue O.). Les billets, au coût de 15 $ et de 10 $ pour les étudiants et les aînés, sont disponibles à la Pharmacie Jean-Coutu de Saint-Bruno et à la porte lors des représentations.