D’hier à aujourd’hui : l’évolution du rôle du Vieux Presbytère de Saint-Bruno

L’année 2024 marque les 60 ans depuis le déménagement du Vieux Presbytère de Saint-Bruno, transformé en un lieu accueillant diverses expositions et un nombre d’évènements. Il est intéressant de se pencher sur l’histoire unique derrière ce bâtiment pour mieux saisir l’évolution de son rôle. 

Ce vestige de l’histoire de Saint-Bruno n’a pas toujours joué ce rôle et, à l’origine, il n’était pas situé près du lac du Village. Comme son nom le laisse présager, il a d’abord été érigé à proximité de la première église catholique de Saint-Bruno, sur la rue Montarville.

Un peu d’histoire

En entretien avec le journal, la Société d’histoire de Montarville nous parle des éléments marquants qui nous mènent au Vieux Presbytère tel qu’on le connaît aujourd’hui. 

Les travaux pour l’édification du presbytère se sont déroulés entre 1851 et 1852. Habité dès 1851, pendant sa construction, le presbytère logera une succession de 14 curés. 

Colette Deslières, la présidente de la Société d’histoire, nous révèle que le bâtiment historique échappe à deux reprises à une « malheureuse disparition ». Une première fois en 1934, alors que la paroisse de Saint-Bruno se retrouve complètement détruite des suites d’un incendie. « Le presbytère est heureusement épargné. »

Le presbytère frôle ensuite la démolition en février 1961, plus d’un siècle après sa construction. Mgr Gilles Gervais, qui a lui-même résidé dans l’ancien presbytère pendant 22 ans, quitte le bâtiment et emménage dans une construction plus moderne, annexée à l’église. « Il disait que le presbytère était en mauvais état et que c’était devenu trop coûteux de l’entretenir », explique Mme Deslières. L’avenir de l’ancien presbytère, se retrouvant sans vocation, est ainsi menacé. 

Mobilisation citoyenne

« Les gens se sont opposés à sa démolition, dont le maire de l’époque, Gérard Fillion », relate Mme Deslières. C’est ainsi que la Ville procède à l’achat de l’ancien presbytère pour la somme d’un dollar. En 1964, l’année de cet achat symbolique, la Ville procède au déménagement du bâtiment sur le terrain du lac du Village. « Il y a vraiment eu un souci pour qu’il soit reconstruit de manière à être le plus fidèle possible au bâtiment d’origine », raconte Mme Deslières. À l’aide du plan d’origine, la relocalisation s’est conduite en déplaçant l’édifice pierre par pierre.

Cette mobilisation citoyenne pour la conservation du bâtiment a d’ailleurs attiré l’attention de la Commission des monuments historiques. En 1966, le Vieux Presbytère est officiellement classé comme tel.

Un rôle culturel

Aujourd’hui, 60 ans après son déménagement et près de 173 ans depuis sa construction initiale, l’ancien presbytère possède un rôle culturel bien défini. Toutefois, au moment de son inauguration en 1968, de longues réflexions ont été menées par le conseil municipal pour statuer sur sa vocation. La fonction de centre civique est finalement choisie comme celle qui contribuera le plus au bien-être collectif, raconte la Société d’histoire. 

« Son apport culturel est très impor- tant », confie Hélène Ringuet, conseillère municipale du district 6 et responsable de l’environnement, des changements climatiques et de la culture. Grâce à la dévotion du regroupement qui a milité pour sa préservation, il peut maintenant remplir son « objectif de faciliter l’accessibilité aux arts visuels [en assurant] la diffusion et la promotion de l’art contemporain auprès des citoyens de Saint-Bruno-de-Montarville et de la région », précise cette dernière. 

« Les vocations des bâtiments sont inévitablement amenées à changer [avec l’évolution de la société]. L’important, c’est que l’on trouve aux bâtiments du patrimoine, comme le Vieux Presbytère, un nouveau rôle [qui justifie] son entretien et assure [sa pérennité] », conclut Mme Deslières.