Des raisins gorgés de soleil et de sucre!

Le réchauffement de la planète a des conséquences fâcheuses sur l’environnement, mais la température chaude et le soleil des dernières semaines ont aussi certains avantages pour les maraîchers producteurs de petits fruits et surtout pour les vignerons.

Un de ces heureux vignerons est Thierry Kobloth, du Vignoble Kobloth, qui a pignon sur Grand Boulevard Ouest, à Saint-Bruno. Vendredi dernier, certains petits raisins ont déjà atteint leur maturité, passant du vert pâle au jaune foncé. « Saison exceptionnelle! On est en avance de deux semaines », s’exclame M. Kobloth. En fait, la saison sera vraiment exceptionnelle si les journées d’ensoleillement se poursuivent et qu’il ne pleut pas d’ici la cueillette. « Ce sera comparable à l’année 2008 au niveau ensoleillement. D’ici à deux semaines, s’il ne pleut pas et que le soleil continue, il y aura surmaturation. » Les raisins auront moins d’acidité et plus de sucre qu’en 2008. Donc, « aucun rajout de sucre pour avoir le taux d’alcool voulu », illustre ce Français d’origine, fondateur du restaurant Le Bourlingueur, dans le Vieux-Montréal, qui a tout vendu en 2004 pour acquérir 100 acres de terrain et en faire à Saint-Bruno un vignoble situé à une vingtaine de kilomètres de Montréal.

L’année 2013 apporte aussi de la nouveauté. M. Kobloth annonce une première à Saint-Bruno, soit la fabrication d’un vin de glace que plusieurs de ses clients attendaient. « Un vin de glace Vidal à 100 %, qui est selon moi le meilleur. Une coche en dessus, c’est le Riesling en Ontario, qui est exceptionnel. » La récolte est attendue en décembre.

L’exploitation a atteint sa « vitesse de croisière » avec huit produits et des clients fidèles qui viennent de Saint-Bruno, Longueuil et Saint-Hubert, principalement, pour déguster et se restaurer. Car Vignoble Kobloth offre sur réservation un menu varié et organise aussi des journées thématiques en allant puiser dans des cuisines régionales. « On arrive à écouler quasiment notre stock dans les marchés publics de Longueuil, Saint-Basile et Beloeil. On bâtit la clientèle avec le vignoble qui augmente au fur et à mesure. En matière de repas, ça augmente d’année en année grâce au « bouche-à-oreille ». Nos clients sont plus proactifs au chapitre de la consommation locale. L’argent est investi ici. Je leur dis à la blague : » Ça ne va pas être délocalisé en Chine, car les plants supporteraient mal le voyage. » »

Quelque 70 bénévoles et amis seront de la cueillette les 8 et 9 septembre. « On est tous occupés à gauche et à droite. L’an dernier, il y a eu 70 personnes qui m’ont donné une journée. Leur geste est venu me chercher et quand on est autour d’une table, je leur dis : « Voici le vin que vous avez coupé ». Pour moi, c’est un retour à la terre, un retour aux sources », relate M. Kobloth qui met en équation consommation locale et qualité de vie. À l’image de la Suisse, a-t-il précisé.