Dans le blanc des yeux de Sylvain Larocque

Spectacle d’humour au Centre Marcel-Dulude

Sylvain Larocque fera un arrêt au Centre Marcel-Dulude le samedi 16 avril. Une rencontre dans le blanc des yeux des Montarvillois.  

Allant chercher dans ses expériences personnelles, l’humoriste sort de sa zone de confort et décide de parler de lui, sans détour, mais encore avec humour. Il livre ainsi ses opinions et sa vision de la vie. « Parler de moi, ce n’est pas quelque chose que j’avais identifié au départ, lors de la création du spectacle. Je ne savais pas que c’était là, mais lorsque l’œuvre a été complétée et en rodage, je m’en suis rendu compte. J’ai donc senti que ce devait être un besoin d’aborder ce côté plus personnel », explique en entrevue téléphonique Sylvain Larocque.

Cet aspect plus personnel, c’est en raison de la maturité qu’il a acquise après tant d’années dans l’humour qu’il peut enfin l’incorporer dans ses numéros. Selon lui, un humoriste à ses débuts commente surtout ce qui l’entoure, ce qu’il voit, alors que rendu à maturité (Sylvain Larocque compte près de 20 ans de carrière), l’humoriste préfère parler avec ses tripes, se remet en question, livre des propos teintés d’émotion.   

Dans son quatrième spectacle solo, Dans le blanc des yeux, Sylvain Larocque évoque différents sujets, notamment l’avenir du Québec, l’intimidation, le racisme, les mathématiques et la pensée négative. « Je crois que la pensée négative, c’est une façon originale d’être heureux! En ce sens que les optimistes sont toujours déçus, alors que les pessimistes n’ont que de belles surprises. Pour un pessimiste, ça se passe toujours mieux qu’il ne pensait », explique le blagueur à la pensée négative. « Oui, je vis de pensées négatives, mais ça m’amène souvent à des situations positives », poursuit celui qui a eu la collaboration des Laurent Paquin, Stéphane E. Roy, Yannick de Martino et Pierre-Bruno Rivard pour écrire les numéros de Dans le blanc des yeux.

À cheval entre la scène et l’écriture

En plus de rédiger ses spectacles, Sylvain Larocque collabore aussi à l’écriture des textes de ses confrères de l’humour. Non seulement il a pondu des scénarios pour la série Un gars, une fille, mais ses écrits ont été interprétés par plusieurs artistes de son domaine, entre autres Jean-Michel Anctil, François Léveillée, François Morency, Martin Petit, Patrick Groulx, Mario Jean, Laurent Paquin, Marc Dupré, Les Denis Drolet, Philippe Bond et Anthony Kavanagh. Il en a même accumulé des honneurs : sa collaboration à Un gars, une fille lui a valu un prix Gémeaux et en plus, il a été récompensé d’un trophée Olivier dans la catégorie « Auteur de l’année » à six reprises, en 2000 (spectacle de Martin Petit), 2002 (Sylvain Larocque), 2004 (Mario Jean), 2007 (Laurent Paquin), 2010 (Sylvain Larocque) et 2013 (Les Denis Drolet). Sa grande fierté, par contre, demeure l’Olivier obtenu en 2010 dans la catégorie « Spectacle d’humour », pour sa troisième production, Vu d’même. « En écrivant pour les autres, ça m’a permis de côtoyer d’excellents humoristes, qui m’ont toujours fait bien paraître », indique M. Larocque, qui précise qu’en rédigeant de l’humour, il faut être capable de trouver un angle original et efficace aux sujets abordés. « Il y a trois choses importantes lorsqu’on écrit : le thème, l’angle et la finale. Ça varie pour chaque individu; la thématique est propre à chacun. Pour Les Denis Drolet, c’est toujours différent des autres. Personnellement, je crois avoir un talent pour la chute, le punch-out. »

Un touche-à-tout

Sylvain Larocque a également fait du théâtre en tant que comédien dans Ladies Night, coanimé son émission de radio à CKOI 96,9 FM, joué un premier rôle dans le film Camping sauvage et fait de l’humour dans la langue de Shakespeare (l’un des rares au Québec à se produire dans les deux langues). « J’ai fait beaucoup de choses dans ma carrière. J’aurais aimé être le meilleur dans tout. C’était une erreur. Je crois que j’ai touché à trop d’aspects, et ce, même si j’en avais besoin pour me nourrir. J’aurais dû en fait consolider un seul domaine afin d’atteindre le maximum. Je ne crois pas à la participation; pour moi, c’est important d’être au sommet, de gagner. C’est comme ça qu’on avance dans la vie. »  

Sylvain Larocque sera au Centre Marcel-Dulude le samedi 16 avril à 20 h. Des billets sont disponibles, au coût de 33 $.