Cliff Caporale pleure un héros

Décès de Stan Lee, créateur de Spider-Man

Le décès de Stan Lee, légende de la bande dessinée américaine, le lundi 12 novembre dernier, en a attristé plusieurs, dont le Montarvillois Cliff Caporale. Entrevue.
Stan Lee s’est éteint à Los Angeles, en Californie, il y a un peu plus d’une semaine, à l’âge de 95 ans. Pour l’éditeur Marvel Comics, il a entre autres scénarisé les aventures de Spider-Man, Iron Man, Hulk, les Avengers et tant d’autres superhéros. « Je ne suis pas surpris de sa mort, mentionne Cliff Caporale, joint par Les Versants le soir du départ de Stan Lee. Il vivait avec des problèmes de santé depuis longtemps. C’est un moment triste, comme si je perdais un grand-père. Je pense à lui tous les jours; et je ne parle pas de son œuvre, mais de l’homme et du message qu’il véhiculait. Il était une grosse partie de ma vie… Plus j’en parle, plus je me sens triste aujourd’hui. Sa mort affectera beaucoup de gens. »

Un superhéros

Pour Cliff Caporale, Stan Lee était plus grand que nature avec « sa personnalité immense ». Le Montarvillois soutient que l’homme, après tant d’années de célébrité, était lui-même devenu un superhéros aux yeux de ses admirateurs.
M. Caporale raconte que c’est une chance d’avoir pu côtoyer Stan Lee à deux reprises, dans le cadre d’événements organisés, en 2010 et 2011. Pour l’histoire courte, il affirme que c’est grâce à Stan Lee et une lettre qu’il a écrite à la suite de sa première rencontre avec son idole qu’il est aujourd’hui directeur de la programmation de l’événement Comiccon de Montréal. « Lorsque je l’ai rencontré la première fois, c‘était en 2010; j’avais alors 38 ans, mais je me sentais comme un gamin à Noël. Mes genoux tremblaient, j’étais nerveux! Pour moi, il était davantage qu’une simple célébrité. J’avais l’impression de voir un superhéros en personne, comme une entité qui submerge mon âme… Il s’est présenté à nous en récitant les expressions de ses personnages », révèle Cliff Caporale.

« Sa mort affectera beaucoup de gens. » -Cliff Caporale

Très jeune, au début des années 80, Cliff Caporale feuilletait les bandes dessinées de superhéros, les comics, entre autres les histoires mettant en scène Spider-Man et les X-Men. Or, à cette époque, l’enfant qu’il était ne portait pas attention aux auteurs, encore moins à Stan Lee. « Mon intérêt était surtout fixé sur les dessins et les couleurs, avant même la lecture », dira-t-il en entrevue. Les dessins animés à la télévision allaient changer la donne : « Quand les cartoons de Hulk et de Spider-Man commençaient, Stan Lee présentait l’émission; il en était le narrateur. »
La lecture de BD devient plus sérieuse avec le temps. Il poursuit : « Vers 13 ou 14 ans, je reconnaissais le nom, Stan Lee, celui des dessins animés; j’ai réalisé que c’est lui qui avait créé tous ces héros que j’affectionnais tant. J’aimais toutes les BD, mais j’avais un penchant pour celles de Marvel, parce que je me reconnaissais dans les personnages et dans leurs personnalités. »
M. Caporale reconnaît que Stan Lee a changé la culture de la BDaméricaine en créant des personnages mémorables avec lesquels le public pourra s’identifier pendant plusieurs autres années. « Dans les histoires de Stan Lee, la personnalité des superhéros était aussi importante que l’intrigue. Ses héros sont humains et font face à des problèmes semblables aux nôtres; des problèmes familiaux, des problèmes sociaux. »

D’autres monuments de la culture populaire

Quand on lui demande s’il y a d’autres personnalités, décédées ou vivantes, qui possèdent un statut à la Stan Lee et qui ont su marquer autant la culture populaire, Cliff Caporale répond d’emblée l’auteur américain Stephen King : « Il est quelqu’un qui a créé plusieurs univers et personnages. Pour la BD, Jack “The King” Kirby est considéré comme le maître dans le milieu; Stan Lee a travaillé avec lui. Sans oublier Walt Disney! »
Résidant de Saint-Bruno depuis huit ans, Cliff Caporale voit une municipalité dans laquelle les gens s’entraident et dont les citoyens ont le sens de la communauté : « Ce n’est pas une ville que je souhaiterais quitter. Les gens sont gentils; il n’y a pas de compétition entre voisins. C’est un bel endroit pour vivre. »
Père de famille et collectionneur de bandes dessinées, il admet que ses objets de collection sont protégés. Il lance : « Je ne laisse pas mes filles fouiller dans mes BD. Mais j’ai prêté quelques exemplaires à ma plus grande, et elle ne s’est pas montrée plus intéressée. Elle lit ses propres bandes dessinées, Les légendaires, et c’est bien aussi. Par contre, elles accrochent sur les films de superhéros! » Ces adaptations au grand écran, qui font un malheur au box-office depuis le début des années 2000, sont, d’aprèsl’amateur de BD, une façon supplémentaire pour « cimenter l’héritage de Stan Lee ».
C’est en 1961 que Stan Lee et son acolyte Jack Kirby lancent chez Marvel Comics la série Les Quatre Fantastiques, une bande de héros pour concurrencer La ligue de justice d’Amérique de DC Comics. Du duo, suivent ensuite les Hulk, Thor, X-Men, Avengers; avec d’autres dessinateurs, Stan Lee accouchera d’autres superhéros à succès, tels Spider-Man, Iron Man, Docteur Strange, Daredevil… En 2009, Disney a racheté Marvel pour la somme de 4 milliards de dollars.
À noter la tenue du mini-Comiccon de Montréal, les 24 et 25 novembre, au Palais des congrès. L’entrée est gratuite pour tous.
QUESTION AUX LECTEURS :
Avez-vous été marqués par l’œuvre de Stan Lee?