Au-delà de l’artiste des sportifs

MALO

L’artiste multidisciplinaire MALO (France Malo) ouvrira son atelier aux visiteurs lors du 8e Circuit des arts de Saint-Bruno-de-Montarville, les 19 et 20 septembre, une première pour celle qui cumule 40 ans de carrière. Rencontre avec MALO, artiste des sportifs.

« Je connaissais déjà le Circuit des arts pour l’avoir visité à deux ou trois reprises dans le passé, mais jamais je n’y avais participé. Pour moi, ouvrir son atelier durant le Circuit des arts, c’est l’occasion de rencontrer et partager avec les gens, de faire voir mon œuvre sportive, mais aussi de montrer toute la diversité de ma palette, de mon travail professionnel. Je suis reconnue pour mon art sportif, que je pratique depuis 10 ans, mais en 40 ans de carrière, j’ai fait aussi bien d’autres choses. Le Circuit des arts, c’est aussi un défi personnel », explique MALO, qui va peindre en direct dans son atelier lors de la journée de dimanche. « Je suis stimulée par la peinture en public parce que ça me permet de capter toute l’énergie. J’ai l’impression que mes œuvres sont toujours plus belles quand elles sont créées dans ces circonstances. »

France Malo se passionne pour le sport et la peinture. Depuis qu’elle est toute jeune, elle a aussi une fascination pour le corps humain. Faites un amalgame de ces trois éléments et vous aurez une idée des œuvres que cette artiste propose. « J’ai été une athlète auparavant. J’ai fait du triathlon avant que ça existe. Je pratiquais la nage, le cyclisme longue distance, la course à pied. À l’époque, j’étais toujours à vélo. Je pédalais près de deux heures par jour. J’étais sauveteuse aussi. Aujourd’hui, j’ai moins de temps pour les sports; cependant, je fais encore de la course, du ski de fond, du patin, de la natation, mais plus modérément », explique celle qui expose des œuvres sportives dans les locaux d’Action Sport Physio, sur montée Montarville.   

Les racines de la passion

D’où vous vient cet intérêt pour les arts? À cette question, l’artiste n’hésite pas une seconde et parle de sa famille, de ses racines. « Mes parents étaient très créatifs, très alertes sur tout ce qui touchait la création. Si je recule plus loin encore : mon grand-père était un créateur, ma grand-mère, une musicienne. Et mon arrière-grand-père était voisin avec Ozias-Leduc. Très jeune, je dessinais beaucoup, toujours, et je collais mes images partout. Je regardais l’émission Les Pierrafeu, et je captais les images sur mon papier », raconte l’artiste, qui se dit également céramiste et sculpteure. France a une sœur, Isabelle, une citoyenne de Saint-Basile-le-Grand, qui peint également depuis quelques années. 

Puis est venue la télévision de Radio-Canada et son émission Téléchrome

Téléchrome à Radio-Canada

Téléchrome était une émission jeunesse de Radio-Canada diffusée dans les années 70 et portant sur l’art de la bande dessinée et de l’illustration. Elle était animée par Line Lasalle et réalisée par James Dormeyer. Des jeunes en studio avaient la possibilité de commencer une histoire en bande dessinée. C’était le balbutiement de la télé interactive, car les enfants en studio amorçaient une histoire, des gens au téléphone la poursuivaient et elle se terminait la semaine suivante avec les lettres des téléspectateurs. « Je participais à leurs concours de dessins et je gagnais toujours des prix. Enfant, je n’ai jamais manqué de matériel d’artiste! Puis un jour, ils ont dû me trouver fatigante avec tous mes dessins, parce qu’ils m’ont invitée dans leur studio pour l’émission Téléchrome. On m’installait sur le premier pupitre, je parlais au public et je dessinais. J’ai été chanceuse d’être sélectionnée. Cette expérience m’a permis de développer ma curiosité et mon côté créatif. »

La formation avec Radio-Canada ne s’arrête pas là, puisque dès l’âge de 15 ans, MALO enseigne le dessin, la peinture et la céramique, et participe à des camps artistiques télévisés en Europe durant quatre étés. Cette période sera marquante dans sa vie d’artiste, puisqu’elle sera initiée à plusieurs techniques et médiums dans le cadre de ces voyages culturels. « C’est pour cette raison que je suis devenue multidisciplinaire. J’ai découvert plusieurs choses avec ces périples à l’étranger », de poursuivre MALO.   

Détentrice d’un baccalauréat en communication de l’UQAM, sa formation artistique s’est effectuée dans plusieurs universités et institutions privées, et ce, tant au Québec qu’à l’étranger. Elle a étudié et habité aux États-Unis, en Suisse, en Angleterre, notamment.   

Une collection de prix

Plusieurs bourses, prix, mérites et expositions internationales sont à son actif, dont le Prix Sandro Boticelli 2015, reçu en Italie, le Prix du jury au Symposium du Domaine Saint-Bernard, le Prix Premio de la Critica, en Italie, ainsi que le Prix des Éditions françaises ARYALA, pour l’œuvre Fissure, exposée au parc national du Vésuve. En 2014, MALO se voyait attribuer le Lifetime Achievement Award Who’s Who, aux États-Unis. Et en 2013, c’est le Prix David-Nillet, obtenu pour la toile Préparatoires au Salon national des beaux-arts de Paris, qui s’ajoute à sa collection. « C’est une belle reconnaissance de la part de mes pairs, un encouragement à poursuivre et développer mon œuvre. J’ai travaillé fort pour trouver une facture unique à mon style. Aujourd’hui, je suis reconnue à l’étranger, participe à des activités, et réponds à des invitations pour des salons de vélos », indique celle qui s’estime à mi-carrière. 

Depuis quelques années, MALO transpose ses tableaux sur des vêtements et des maillots de sport. C’est le cas avec Apogée, KSL (Katy St-Laurent) ainsi qu’Échappée belle.