Adrien Belugou, portrait d’acteur

Avec son personnage d’Anthony Kamal dans Portrait-robot, Adrien Belugou tient un premier grand rôle à la télévision. Entretien avec un acteur qui a débuté le métier auprès de son père, Stéphane Belugou, à Saint-Bruno.

« C’est le rôle le plus l’fun que j’ai eu à jouer de toute ma vie!, s’exclame d’entrée de jeu Adrien Belugou. C’est une expérience incroyable! »

Le public peut le voir actuellement aux côtés des Rémy Girard, Sophie Lorain et Rachel Graton dans Portrait-robot. D’abord une série originale de Club Illico, le thriller policier fait maintenant partie de la grille horaire de TVA. Il reste un épisode à la saison, celui de la finale.

« Quand tu as une opportunité pour un rôle aussi grand, il ne faut pas la manquer. » – Adrien Belugou

Adrien Belgou campe Anthony Kamal, ou Anto, le nouveau technicien en scènes de crime qui ignore dans quoi il s’engage. N’empêche, malgré son titre de recrue, Anto réussit à résoudre quelques mystères et à dénouer bon nombre d’enquêtes tout au long de cette première salve d’épisodes. « Portrait-robot est unique. C’est un show policier, mais unique au Québec. Jouer là-dedans, ça permet d’entrer dans des univers particuliers. Il y a quelque chose de cathartique d’aller dans ces émotions », raconte le jeune acteur de 24 ans, en entrevue avec Les Versants.

Il y a aussi quelque chose de très formateur de partager un plateau de tournage avec Rémy Girard, Sophie Lorain et Rachel Graton. Cette dernière crève l’écran dans son rôle d’Ève Garance, la portraitiste capable de « lire » les gens. Une présence qui rappelle celle de l’ancien agent du FBI Frank Black, qui pouvait « voir » à travers les yeux des tueurs en série dans MilleniuM, de Chris Carter. « Ces trois acteurs, Rémi, Sophie, Rachel, ils ont tellement d’expérience! Ils connaissent la profession. Ça me forme de jouer avec cette équipe. J’apprends auprès d’eux. Rémi Girard, par exemple, est timide et réservé, mais il peut blaguer et rentrer dans son personnage en l’espace d’un instant, commente Adrien Belugou. Sophie Lorain est extraordinaire, comme actrice et comme femme. Elle dégage une énergie. Elle est fascinante. Sur un plateau, elle est électrique. Rachel est une femme tellement sympathique! »

Plusieurs auditions

Mais décrocher le rôle du technicien en scènes de crime de Portrait-robot n’aura pas été de tout repos pour celui qui est originaire de Saint-Bruno. Il a participé à un long processus d’auditions. La première s’est déroulée en mars 2020, et la dernière, qui lui a confirmé qu’il détenait le rôle, cinq mois plus tard, en août 2020. Entre les deux dates, une certaine pandémie avait déferlé sur le Québec. « Je voulais vraiment l’avoir! C’est un personnage qui fitte avec moi. Dans le métier, quand tu as une opportunité pour un rôle aussi grand, il ne faut pas la manquer. Parce qu’une telle chance risque de revenir deux ou trois ans plus tard », mentionne-t-il.

Au téléphone, Adrien Belugou confie qu’il voyait une ressemblance entre Anthony Kamal et lui, d’où son enthousiasme à vouloir entrer dans sa peau. « Anto est verbomoteur; j’ai tendance à l’être aussi. C’est un système de défense par rapport à ma propre timidité. Anto est un nerd, moi aussi. Ça fonctionne bien d’avoir eu le rôle. »

Deuxième saison

Un rôle qu’il reprendra, puisque les tournages de la deuxième saison doivent s’amorcer d’ici la fin du mois de mars, confirme le comédien, qui parle d’une « bonne nouvelle, bien sûr. Ça permettra de développer mon rôle ».
Quand on lui demande si les téléspectateurs (ceux qui n’ont pas suivi la série sur Club Illico l’an dernier) découvriront un aspect encore inconnu d’Anto, Adrien confie qu’à la finale de la saison 1, il y a une révélation intense à propos de son personnage. « C’est le commencement d’un nouveau chapitre, tellement c’est gros! »

Un C.V. bien garni

Mais Adrien Belugou, ce n’est pas seulement Anthony Kamal à la télévision. Tout au long de sa carrière – et celle-ci s’est amorcée dès 2006 avec une publicité sur RDI – le jeune homme a obtenu différents contrats. En 2007, il a un rôle muet dans Les hauts et les bas de Sophie Paquin. De 2008 à 2010, il coanime l’émission Zooville, sur Radio-Canada, et en 2011-2012, il participe à l’émission scientifique Là est la question. « Zooville et Là est la question ont été des expériences incroyables! » Il enchaîne ensuite les apparitions dans des publicités et de petits rôles, dans 30 vies, Olivier, District 31, O’ et Ruptures. Il s’est aussi glissé dans la peau de Tristan, un premier rôle dans la saison 1 de Cérébrum; ce qui lui a permis de côtoyer Claude Legault, « un comédien d’un grand charisme et à l’humeur contagieuse ».

Parlant de publicité, les amateurs des Jeux olympiques ont eu l’occasion de le voir plus souvent que Mikaël Kingsbury entre le 4 et le 20 février. En effet, Adrien Belugou tenait la vedette d’une publicité de Bell, dans laquelle il présageait la venue des athlètes canadiens pour les Jeux d’hiver. Vêtu d’une toge blanche, il arrosait une patinoire sur un terrain aride. « J’ai fait l’audition par Zoom tôt le matin. Je n’étais pas réveillé. J’avais un drap chez moi et je m’en suis servi comme une toge. Je me suis amusé et on m’a redemandé. » Pour tourner cette publicité, l’équipe s’est envolée à Mexico. « C’était complètement fou!, lance le jeune homme, le sourire dans la voix. Ç’a été deux jours de tournage au Mexique en plein mois de décembre. Je n’avais jamais vu un plateau aussi grand de ma vie! »

Apprendre avec son père

Sa formation de comédien, Adrien la doit à son père Stéphane Belugou, dont les cours de théâtre et de cinéma – les Ateliers Stéphane Belugou et les Studios tapis rouge – se tenaient notamment à Saint-Bruno entre 2004 et 2014. « C’est là où tout a commencé pour moi. J’avais 4 ou 5 ans et j’actais. J’ai tout appris grâce à ces cours. L’amour du jeu à la caméra. C’est grâce à mon père si je pratique ce métier », affirme-t-il.

Mais il est aussi reconnaissant à l’endroit de Sophie Lorain et de Rémi Girard, et de la chance qui lui a été donnée de partager cette aventure de Portrait-robot. « C’est un métier très intellectuel et intuitif. J’ai envie de connaître une très belle carrière. C’est tellement agréable que je ne me vois pas entreprendre autre chose. J’ai hâte de vieillir, que mon physique change et de décrocher des rôles de personnages bizarres, plus sérieux. Jouer des méchants… »