Une vue de l’intérieur

Centre d’hébergement de soins à longue durée

Annie Guillemette s’implique comme préposée aux bénéficiaires au Centre d’hébergement de soins de longue durée de Montarville, à Saint-Bruno. En entrevue, elle raconte comment ça se vit de l’intérieur.

Confinée à la maison en raison de la pandémie, Annie Guillemette a répondu en avril à l’appel au renfort dans les centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) du premier ministre du Québec, François Legault. Infirmière auxiliaire qui a pris une pause pour se consacrer à sa famille, la Grandbasiloise a décidé de donner un coup de main pendant la pandémie. Elle œuvre de nuit au CHSLD de Montarville. « Je viens combler un besoin », souligne-t-elle.

Au moment d’écrire ces lignes, Annie Guillemette travaille à temps partiel, huit nuits étalées sur deux semaines et une fin de semaine sur deux. À la maison, cinq enfants attendent son retour matinal. « Je n’étais pas obligée de faire du temps plein. »

À propos du terme « anges gardiens », elle dira que c’est « un beau terme pour permettre à la société de remercier les travailleurs du réseau de la santé pour les soins apportés aux membres de leur famille pendant cette période plus que difficile ». Elle précise : « Sans me lancer des fleurs, je crois que chaque personne qui donne son temps pour venir en aide, soit en se mettant à risque dans les zones rouges, soit en faisant plus d’heures, mérite un respect extraordinaire. »

Au CHSLD de Montarville, la situation se passe bien. On est loin des cas qui ont fait les manchettes au cours des dernières semaines au Québec. D’ailleurs, il n’y a aucun cas de COVID-19 qui a été signalé au CHSLD de Saint-Bruno-de-Montarville. « Il n’y a actuellement aucun cas confirmé de la COVID-19 au Centre d’hébergement de Montarville », nous confirmait le conseiller aux relations médias et ministérielles du CISSS de la Montérégie-Est, Hugo Bourgoin.

Annie Guillemette atteste : « Ça va bien, nous n’avons pas eu de cas. Nous avons pris les précautions nécessaires. Des mesures ont été mises en place. Les préposés portent des lunettes protectrices, des masques, des gants… Les nouveaux patients sont isolés pendant une période. C’est très bien géré. Nous manquons parfois de bras, mais nous avons une bonne équipe, bien organisée. »

Parmi ses tâches, la préposée s’assure de subvenir aux besoins des bénéficiaires. « C’est notre responsabilité. Nous sommes sur la première ligne et nous n’avons pas beaucoup de temps d’arrêt », raconte-t-elle.

En répondant à la demande de renfort du gouvernement, Annie Guillemette a signé pour changer des culottes, répondre aux demandes des patients, et ce, peu importe la raison de l’appel, préparer les bénéficiaires, les assister pour aller à la salle de bain, soulager des douleurs, donner des bains et bien davantage. Pour des problèmes plus graves, l’infirmière intervient. Les préposés de nuit aident parfois aussi les préposés de jour. « Mon cœur est là. Quand je peux subvenir aux besoins d’une personne en perte d’autonomie, je trouve mon geste gratifiant. C’est fait de façon respectueuse, humaine. Quand il s’agit de changer une culotte, nous entrons dans leur intimité la plus crue; même en perte d’autonomie, certains patients ont toute leur tête et ça paraît dans leurs yeux. Je me mets à leur place, j’essaie d’imaginer comment je me sentirais. Ils ne font pas exprès pour être dans cette situation », mentionne Mme Guillemette.

Quand on lui demande de commenter la formation de préposés aux bénéficiaires que propose le gouvernement du Québec pour recruter quelque
10 000 nouveaux travailleurs à un salaire annuel de 49 000 $, celle qui a déjà été infirmière auxiliaire admet que c’est venu la chercher. « J’espère que les gens ne sont pas là que pour le salaire. C’est avant tout une tâche. C’est de l’humain. Nos aînés ont droit au respect. Il faut avoir le sentiment d’être là pour les bonnes raisons, et c’est d’aider. Moi c’est ma vocation, ma passion, et je suis contente d’être de retour sur le plancher. C’est une responsabilité qui me tient à cœur! »

QUESTION AUX LECTEURS :

Où sont hébergés vos aînés?