Une vidéo virale pour casser la 2e vague

Une Julievilloise devient un modèle pour les jeunes grâce au mouvement « J’embarque », qu’elle a lancé pour sensibiliser sa génération à l’importance de suivre les consignes sanitaires.

Au début du mois, le gouvernement Legault a lancé le défi 28 jours sans contact social, une incitation au respect des restrictions sanitaires imposées jusqu’au 28 octobre pour freiner la deuxième vague. Mais avec les augmentations de cas à coup de mille par jour, plusieurs Québécois doutent de l’efficacité du véhicule du message, surtout lorsqu’il s’agit d’atteindre une partie de la population qui est moins susceptible de suivre les nouvelles ou les points de presse télévisés.

C’est une inquiétude qu’Annabella Carbonneau, 17 ans, partageait lorsqu’elle a eu l’idée de devenir instigatrice de changement. Les jeunes n’ayant plus l’occasion de se réunir au parc et de socialiser comme avant, Annabella a pensé que la meilleure façon de s’assurer que le message soit transmis à sa génération était de solliciter les médias sociaux. « Je sentais que pour nous, les jeunes, on était invincibles et qu’on n’allait jamais l’attraper. », indique-t-elle en faisant référence à l’état d’esprit qui règne à tort.

Un impact marqué

Pour Annabella, bien que les communiqués émis par le gouvernement et les reportages télévisuels soient importants pour communiquer le message, il ne faut pas négliger la portée des médias sociaux lorsque l’on souhaite s’adresser aux jeunes.

La résidente de Sainte-Julie a donc décidé d’enregistrer et de monter une vidéo, qu’elle a ensuite diffusée sur les réseaux sociaux afin de sensibiliser les jeunes aux dangers liés à la COVID-19, et à l’importance d’appliquer les directives sanitaires.

« Le changement, ça commence avec nous. » – Annabella Carbonneau

« Toi qui aimes ça aller dans les restaurants, dans tes 5 à 7 avec tes amies de filles, dans les partys, ou même dans les festivals, toi qui étudies en commerce, qui veux partir ton entreprise, qui aimes voyager, ou juste fêter ta fête avec des amis, ben si on continue comme ça, il n’y en aura plus de place pour sortir. C’est nous qui (devrons) payer pour ça. Le changement, ça commence avec nous. Respecte les règles sanitaires, on a vingt-huit jours pour tout changer. Fais partie du mouvement avec nous, hashtag vingt-huit j’embarque. », peut-on l’entendre dire dans la vidéo, qui a déjà été vue plus de 42 000 fois.

Des ministres redevables

Selon une publication qu’a partagée la maman d’Annabella, le Ministre de la santé, Christian Dubé, a envoyé un message personnalisé à la jeune influenceuse pour la remercier au nom des Québécois : « Annabella, quelle belle initiative d’encourager le plus de gens possible à suivre les mesures sanitaires et à diminuer les contacts pour 28 jours. C’est tout le Québec qui va en ressortir gagnant car c’est ensemble qu’on va réussir. Merci. »,

Le ministre de l’éducation, Jean-François Roberge, a également souhaité se joindre au mouvement en incitant ses communautés abonnées à adopter le mot-clic #28jembarque afin de faire connaître l’initiative.

Dans la vidéo, le discours d’Annabelle est suivi de plusieurs témoignages de jeunes qui ont contracté la COVID-19 et qui ont souhaité mettre les internautes en garde contre ses effets. C’est le cas de Camille, qui dit en avoir gardé des séquelles : « Au mois de mai dernier, j’ai contracté la COVID-19 en travaillant dans un CHSLD (en) entretien ménager. J’ai perdu le goût et l’odorat pendant un minimum de 2 mois, et encore aujourd’hui il y a certains goûts et certaines odeurs qui ont complètement changé. »

La fierté de sa famille

« Je voulais remercier tous mes proches, ma famille, mes amis, les jeunes qui ont participé à mon projet (…) », a tenu à exprimer Annabella. Fabiola Pannuti, sa maman, se dit « trop fière » de sa fille. « Tu m’en fais vivre des émotions », lui avoue-t-elle. Quant à Kevin Carbonneau, son frère, il ne manque pas de partager ses exploits en mentionnant qu’il s’agit du projet de sa sœur, dont il est très fier.

Annabella a exprimé son désir de voir le mouvement dépasser les frontières de la province : « Je souhaite que mon message passe au travers du Québec, j’ai donc besoin de vous tous et chacun pour que ce message devienne viral, soyons fier, faisons entendre nos voix, l’avenir c’est nous! »

L’avenir nous dira justement si le mouvement « J’embarque » aura permis de casser la deuxième vague.