Une retraitée du masque

Nilda Beaupré

Nilda Beaupré a conçu, depuis ce printemps, quelque 900 masques pour contrer la COVID-19. Aujourd’hui, elle prend sa retraite afin de se concentrer sur un autre hobby, la peinture.

Ce printemps, vers la fin du mois d’avril, Nilda Beaupré s’est mise à la production de masques. Mais il faut dire que Mme Beaupré avait reçu un peu de pression. « En fait, ce sont mes filles qui m’ont incitée à ressortir ma machine à coudre pour faire des masques. Je n’avais pas touché à ça depuis une dizaine d’années! Avec le confinement, je trouvais le temps long, alors j’ai décidé de sortir la machine et de me lancer! C’est comme ça que j’ai commencé », raconte la Julievilloise.

« C’était avant même que le masque devienne obligatoire ici.» – Nilda Beaupré

C’était bien avant que le gouvernement de François Legault ne rende obligatoire le port du couvre-visage dans tous les lieux publics intérieurs de la province à compter du 18 juillet. « C’était avant même que le masque devienne obligatoire ici. Ailleurs dans le monde, il l’était à certains endroits. Je sentais que ça viendrait au Québec aussi, qu’on n’y échapperait pas », explique la dame.

Puis, une chose en entraînant une autre, de quelques masques pour elle, pour ses enfants et ses petits-enfants, Nilda Beaupré a bonifié sa production pour en offrir aussi aux amis. « J’ai toujours aimé coudre, et les masques, ça me tenait occupée », dit-elle. Son mari l’assiste pour couper les fils. Puisqu’elle a le matériel nécessaire, et le temps, la collection s’est agrandie au point que les masques de Mme Beaupré ont été offerts en vente sur Internet. Une idée de sa fille. « Je ne suis pas devenue riche avec ça! C’était juste un passe-temps qui me permettait de ne pas me morfondre à la maison pendant qu’on ne pouvait pas sortir. »
D’autant plus qu’en tant que membre de l’Association des artistes peintres affiliés de la Rive-Sud (AAPARS), l’artiste en elle était au neutre. « Non seulement nos ateliers avec l’AAPARS avaient été annulés, mais personnellement, ça ne me tentait plus de peindre. Je n’avais aucune motivation. Mais je suis une personne qui doit être occupée tout le temps. Je ne peux pas rester à ne rien faire. Avec les masques que je fabriquais pour les autres, je comblais un besoin. »

Auparavant, la femme de Sainte-Julie se plaisait à concevoir des vêtements pour ses enfants et ses petits-enfants. Elle leur créait aussi des costumes pour l’Halloween.

Son côté artistique retrouvé

En ressortant sa machine à coudre, Nilda Beaupré a retrouvé un certain côté artistique qu’elle croyait avoir perdu. Le choix des couleurs, des tissus, l’agencement, les différents modèles… Puis des retrouvailles avec les membres de l’AAPARS au cours de l’été. « Le goût et le besoin de peindre sont revenus. Les couleurs de l’automne aident aussi. J’avais envie de retourner à la peinture. J’aime les deux, mais la peinture, c’est plus passionnant que les masques. J’ai la tête pleine d’idées pour peindre. »