Une réouverture bienvenue

Commerçants

Le premier ministre du Québec, François Legault, annonçait la semaine dernière des assouplissements dans les restrictions sanitaires, notamment la réouverture des commerces jugés non essentiels. Réactions.

Les commerces non essentiels étaient fermés au Québec depuis Noël. Ceux-ci devaient rouvrir le 11 janvier, mais les choses ont empiré après la période des Fêtes; le nombre de cas, les hospitalisations, les décès, tout a pris de l’ampleur. D’où une fermeture prolongée des magasins de vêtements, des librairies, des boutiques de jouets…

Or, parce que la situation liée à la COVID-19 s’améliore dans la province depuis quelques jours, certaines mesures liées au confinement plus strict imposé ont pu être levées. C’est le cas des commerçants, qui ont reçu l’autorisation d’ouvrir leurs portes le 8 février. Le couvre-feu demeure actif à compter de 20 h tous les soirs.

Du souffle aux commerçants

« Je suis très contente! Cette réouverture permettra de redonner du souffle aux commerçants », estime la propriétaire de Boutique Curiosité à Saint-Bruno, Josiane Vultaggio. Selon elle, c’est non seulement une bonne nouvelle pour les entrepreneurs, mais également pour les consommateurs. « Les clients seront heureux de sortir pour magasiner et de revenir en boutique. Curiosité est un petit commerce, nous accueillons toujours la même clientèle. Nous prenons le temps de parler avec les gens; il y a ce côté humain, amical, important et qui fait du bien. »

Confinée à la maison depuis le temps des Fêtes – depuis la fermeture des commerces le 24 décembre au soir – Josiane Vultaggio admet que les journées devenaient longues et déprimantes. « Cette réouverture s’avère nécessaire parce que ça commençait à devenir long », mentionne Mme Vultaggio, qui se dit en pleine forme pour reprendre les activités.

« C’est une bonne chose de pouvoir enfin rentrer travailler. » – Lucie Poirier

« Finalement! », s’est exclamée Lina, l’une des propriétaires chez Chaussures Classico, un commerce ayant pignon sur rue à Saint-Bruno-de-Montarville. Lina et Félicia avaient continué à effectuer des ventes jusqu’au 24 décembre dernier avant de fermer à regret. En situation normale, les affaires vont bien au lendemain de Noël pour Chaussures Classico. « Les affaires reprennent vite à partir du 26 décembre. Les gens sont encore à la maison. Ils ont reçu de l’argent; ils viennent acheter des bottes. C’est à la fin de janvier que c’est moins bon pour nous », nous disait-on alors.

Travaux

Lina reprend : « Dans un sens, nous sommes heureuses de cette décision du gouvernement de François Legault. Par contre, nous ne serons pas prêtes pour rouvrir le 8 février. Des travaux de rénovation ont été entamés pendant le confinement. » Le journal Les Versants a appris que c’est plutôt au début du mois de mars que les activités reprendront chez Chaussures Classico. « Félicia et moi avons hâte de revoir nos clients. Ils sont importants pour nous, car ils soutiennent l’achat local. »

Par ailleurs, la propriétaire de Boutique Petite Canaille, Hélène Dubuc, a profité du deuxième confinement pour revoir son modèle d’affaires. « Dans mon cas, cette fermeture des commerces m’a moins touchée. Durant la pandémie, j’ai décidé de fermer ma boutique physique et de me concentrer sur les ventes en ligne. Du moins pour un moment, le temps que les choses reviennent à la normale », explique Hélène Dubuc.

Boutique virtuelle

C’est l’été dernier que l’entrepreneuse a pris cette décision, alors que les commerces avaient reçu l’autorisation de la santé publique de relancer les affaires. Le 25 mai dernier, à condition d’avoir une porte donnant à l’extérieur, fleuristes, cordonneries, nettoyeurs, boutiques de vêtements et autres commerces de chaussures pouvaient reprendre le collier, vendre et servir les clients. « C’est pendant cette période que j’ai décidé de fermer la boutique physique. À la suite de la réouverture des magasins après le premier confinement, j’accueillais seulement quelques clients par semaine. C’était tellement mort, alors que ça fonctionne très bien en ligne! Je ne peux pas me permettre de payer un loyer tous les mois sans revenus et sans un contrecoup financier éventuel », laisse savoir Hélène Dubuc.

Elle estime que ses ventes virtuelles sont en hausse par rapport aux années précédentes. Au moins une fois et demie de plus que la normale. « Je n’ai pas à me plaindre », dit-elle en entrevue.

« Ce n’était pas l’intention de départ, reprend-elle. Ça me fait quelque chose de fermer le commerce parce que j’aime le contact avec les gens. Sans la COVID-19, je n’aurais pas pris cette décision. Mais je n’ai pas le choix de me concentrer en ligne en 2021, peut-être aussi l’année suivante, le temps de me refaire avant de revenir à mes amours. »

Les salons de soins personnels

Outre les commerces, notons aussi la réouverture des salons de coiffure et autres services de soins personnels. Une bonne nouvelle pour la propriétaire du salon Coiffure féerique, Lucie Poirier. « On est contents!, clame Lucie Poirier, en entrevue téléphonique. C’est une bonne chose de pouvoir enfin rentrer travailler. »

Selon elle, la population a besoin des coiffeurs et coiffeuses, ne serait-ce que pour aider à la santé mentale. « Les gens ont besoin de nous. Un salon de coiffure, nous le savons, est un lieu où les gens viennent décompresser. Nous sommes un besoin essentiel; il était temps d’ouvrir! »

Les clients de Coiffure féerique, qui n’ouvrira ses portes que ce vendredi 12 février, sont au rendez-vous. Le calendrier est déjà complet pour les quatre prochaines semaines. « Nous sommes privilégiés d’avoir une si belle clientèle au rendez-vous! » fait savoir Mme Poirier.

Centres commerciaux

Malgré le maintien en zone rouge du grand Montréal, les commerces non essentiels ont reçu le feu vert pour rouvrir leurs portes. Mais c’est aussi le cas des centres commerciaux, comme les Promenades St-Bruno. Les contrôles seront renforcés dans ces lieux afin d’éviter les rassemblements et le flânage. Or, rappelons qu’au printemps dernier, ce n’est que le 19 juin que les centres commerciaux ont obtenu l’autorisation de la santé publique pour repartir la machine, soit environ trois semaines après le retour des boutiques ayant pignon sur rue.

Le directeur général des Promenades St-Bruno, Mathieu Demers, n’était pas disponible pour nous accorder une entrevue.

QUESTION AUX LECTEURS :

Comment avez-vous profité de la réouverture des commerces?