Une offre alimentaire qui se bonifie

Restauration

En temps de pandémie, les restaurateurs doivent se débrouiller avec des salles à manger fermées au public depuis plusieurs semaines. Ils sont de plus en plus nombreux à se renouveler afin de servir et nourrir la population.

Les salles à manger des restaurants ont été fermées à la clientèle depuis que le Québec a été mis sur pause, le 23 mars dernier. Malgré les différentes stratégies de déconfinement au Québec, les restaurants ne sont pas encore concernés. Or, certains restaurateurs ont décidé de se tourner vers la livraison ou aux commandes pour emporter. Depuis quelques jours, l’offre alimentaire s’est bonifiée à Saint-Bruno-de-Montarville.

Le Rabastalière

C’est le cas de Marc-Olivier et Norbert Gavina, du restaurant Le Rabastalière, à Saint-Bruno-de-Montarville, qui offrent des plats pour emporter du jeudi au samedi depuis la semaine dernière. Quelques classiques d’un menu réduit, et des commandes spéciales si elles sont demandées en avance. « On va s’en tenir à cela pour l’instant parce que nous sommes deux seulement, mon père et moi. Mais si la demande augmentait, il y a des cuisiniers qui sont prêts à reprendre les fourneaux », mentionne Marc-Olivier Gavina.

iL Martini

Le restaurant iL Martini a fermé ses portes plus tôt que bien d’autres commerces au début de la crise. Le 16 mars, une semaine avant que le Québec soit mis en arrêt, Daniel Gerardi décidait de prendre une pause. « Il n’y avait plus personne dans le restaurant! », se rappelle le propriétaire. Pour ce dernier, voilà que la fermeture remonte à presque deux mois. Ce mercredi 13 mai, iL Martini rouvrira ses portes et proposera des plats pour emporter. Le menu sera limité : « Trois sortes de pâtes, deux viandes, deux poissons, quelques entrées. Le menu changera au bout de cinq jours. Nous serons quatre employés, mais on espère en avoir besoin davantage. »

St-Hubert

Les ventes pour les livraisons et les repas pour emporter ont explosé de 30 % chez St-Hubert depuis le début de la crise. Bien que les clients aient accès à un menu à peine réduit, le propriétaire du St-Hubert à Saint-Bruno-de-Montarville, Donald Trudeau, ne cache pas son inquiétude. « On est encore dans l’inconnu. On travaille déjà sur la réouverture, mais on ne sait pas pour quand, ni sous quelles procédures. »

« Nous avons des clients fidèles. » – Maria Bastone

Au Vieux Duluth

Le propriétaire du Vieux Duluth, Pedro Marques, était heureux de nous annoncer la réouverture de son commerce de la route 116 ce mercredi 13 mai. Les clients pourront choisir des repas à ramener à la maison à partir d’un menu régulier à 90 %. L’horaire est réduit du mercredi au dimanche, de 15 h à 21 h. « Encore aujourd’hui, les restaurateurs sont dans l’inconnu, et j’ai l’impression que si on attend la décision du gouvernement, ce sera long. C’est pour ça qu’on se doit de faire quelque chose parce que les coûts d’opération, le loyer, les assurances, les taxes… tout ça ne s’arrête pas! On ne peut pas garder le restaurant fermé si longtemps », exprime Pedro Marques.

Bistro Louis XIV

Contrairement à d’autres restaurateurs, Michel Racine, du Bistro Louis XIV, n’a jamais cessé de fonctionner. Depuis le 24 mars, la population de Saint-Bruno-de-Montarville peut ramener les saveurs de Louis XIV dans le confort de son logis. Le commerce est ouvert du mardi au dimanche. « Depuis le début, nous avons toujours été ouverts. Tous les plats sont chauds et préparés dans nos cuisines. Les gens nous encouragent, ce qui devrait nous permettre de survivre », répond Michel Racine. Or, malgré l’initiative, l’entrepreneur ne cache pas des pertes de 70 % du chiffre d’affaires depuis la pandémie. « C’est un dur coup pour la restauration, admet-il. Ça nous permet de payer les comptes, de ne pas s’endetter et de garder la tête hors de l’eau, mais je doute que tous pourront passer à travers. »

Catch

Alexandre Thériault, le propriétaire du Catch, offre des plats pour emporter depuis maintenant plus d’un mois. Le menu change toutes les semaines et les clients peuvent communiquer leurs commandes par courriel ou par téléphone. « Ça fonctionne très bien!, souligne Marie-Claude Martin, la copine d’Alexandre Thériault. Nous sommes reconnaissants des gens qui viennent nous encourager en cette période difficile. »

Pizza Saint-Bruno

L’un des plus vieux restaurants de Saint-Bruno-de-Montarville est de retour en service depuis le 16 avril dernier. Au cours des trois premières semaines, le menu se réduisait aux pizzas. Maintenant, les cuisiniers préparent également pâtes, salades et quelques entrées. « Nous avons de beaux choix, estime Maria Bastone, qui a pris la relève de son père, Pasquale Bastone. Ça va quand même assez bien, mais pas comme avant la COVID-19. Heureusement, nous avons des clients fidèles. » Quand on lui demande pourquoi c’est important de nourrir les gens en cette période difficile, Giovanni Bastone, le fils de Pasquale, répond que la vie doit se poursuivre. « Je suis fier de ce que nous accomplissons. C’est important de proposer de la bonne nourriture préparée maison. »

Markina

La propriétaire de Markina, Marie-Anick Le Bon, ne cache pas que la réalité de la salle à manger fermée « nous frappe de plein fouet ». Elle précise : « Il faut être créatif pour palier la perte de notre salle à manger. » Se renouveler et innover. Marie-Anick Le Bon a profité de la crise pour lancer une boutique en ligne, qui n’existait pas auparavant. Ce nouveau site transactionnel permet les commandes de plats cuisinés. « Nous avons fermé deux semaines, ce qui nous a permis de travailler sur la plateforme, de se réorganiser, se restructurer. »

Il n’est peut-être pas encore possible de se réunir dans les restaurants pour prendre un repas entre amis ou en famille. Or, ce n’est pas l’offre alimentaire qui manque, sans oublier les supermarchés qui offrent aussi des alternatives de repas déjà préparés.