Trouver des tests rapides au centre de dépistage

En collaboration avec Jean-Christophe Noël et Frédéric Khalkhal

La population générale est invitée par la santé publique à éviter les centres de dépistage, mais ces derniers font désormais partie des seuls endroits où les citoyens peuvent se rendre et trouver des tests rapides gratuits.

À Boucherville, mercredi matin, quelques personnes attendaient devant les portes du centre de dépistage COVID. Celles qui se rendent à l’endroit après avoir pris un rendez-vous en ligne peuvent passer des tests PCR. Cependant, avant d’entrer dans le bâtiment, un agent fait passer un test rapide et celui-ci doit se révéler positif pour qu’un dépistage PCR soit ensuite réalisé.

Certaines personnes venues à Boucherville avaient des rendez-vous, alors que d’autres n’en avaient pas et repartaient avec des trousses de dépistage. (Photo: Gabriel Provost)

Outre les personnes qui se sont présentées après avoir pris rendez-vous, il y a également une autre catégorie de citoyens qui arrivent en file. « Je suis venu pour prendre des tests rapides », nous dit l’une des personnes qui attend. Et au moins deux autres personnes dans la file indiquent être là pour les mêmes motifs. Après avoir parlé à l’agent de sécurité, elles se font donner des tests rapides et repartent chez elles.

Idem ailleurs

Selon les observations faites par le journal Les Versants, la situation n’est pas unique au centre de dépistage de Boucherville. Toujours le 5 janvier, au site de dépistage Panama à Brossard, il était possible de se procurer des tests rapides sans même avoir de rendez-vous.

Sur place, du personnel était présent pour faire des tests PCR, mais il ne pouvait accueillir personne par manque de disponibilité. Toutes les personnes qui se rendaient à ce site ressortaient avec un sac en plastique contenant un test rapide et parfois même avec plusieurs sacs. Certains n’avaient pas de rendez-vous, mais on leur donnait tout de même l’outil de dépistage.

À midi, du personnel était dédié uniquement à distribuer des tests rapides de manière systématique aux personnes qui se présentaient. Plusieurs cartons remplis de tests rapides se trouvaient sur place à cette fin.

Des boîtes pleines de tests rapides se trouvaient sur le site et étaient disponibles à ceux qui venaient se faire dépister. (Photo: Frédéric Khalkhal)

31,5 millions 

C’est le nombre de tests qui seront envoyés au Québec d’ici la fin janvier

Consignes contraires à la réalité

La situation observée mercredi matin dans les centres de dépistage semble démontrer que les instructions données par le gouvernement ne sont pas respectées sur le terrain. Les autorités de santé provinciales ont indiqué le 4 janvier dernier que le dépistage était désormais réservé à quelques catégories précises de personnes.

On compte entre autres dans ces groupes les travailleurs de la santé, les personnes en situation d’itinérance, les personnes issues de communautés des Premières Nations et les personnes symptomatiques ou non et qui sont issues de milieux à risque.

Or, au fur et à mesure que l’information se propage dans la population comme quoi les centres de dépistage donnent gratuitement des tests rapides, c’est vers ces ressources que les personnes qui croient être atteintes de la COVID-19 se dirigent. Se procurer une des 108 boites de 5 tests en pharmacie étant particulièrement difficile au Québec, l’option des centres de dépistage devient une avenue plus intéressante.

Par les réseaux sociaux

Dans les différents groupes sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à chercher où se procurer les tests rapides. Des internautes qui ont testé le système envoient les autres aux différents points de dépistage de Boucherville, Brossard et Saint-Jean-sur-Richelieu. Selon l’expérience vécue et l’endroit, les visiteurs avec rendez-vous disaient qu’ils devaient avoir des symptômes pour obtenir un test, alors que d’autres mentionnaient ne pas avoir de rendez-vous et pouvoir tout de même y accéder.

Parmi les diverses solutions, d’autres choisissent plutôt de se tourner vers le privé pour passer le test rapide en échange d’une somme d’argent qui atteint parfois plus de 100$ par test. D’autres encore, généreusement, donnent leurs tests supplémentaires à ceux qui les cherchent désespérément.

140 millions en janvier

En lien avec le manque de tests auquel le Québec et l’ensemble du pays font face, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé en point de presse le 5 janvier que 140 millions de tests rapides devraient être distribués d’ici la fin du mois de janvier 2022 d’un océan à l’autre. Jusqu’à maintenant, ce sont 120 millions de tests qui avaient été distribués pour la population générale depuis le début de la pandémie. Le ministre fédéral de la santé, Jean-Yves Duclos, a pour sa part indiqué que « ces ressources vont continuer d’être rares. Les tests rapides sur la scène mondiale sont en très grande demande. »

Ainsi, 31,5 millions de tests devraient être envoyés au Québec d’ici la fin du mois. « S’assurer en tant que gouvernement fédéral qu’il y a assez de tests rapides qui se rendent aux provinces et aux territoires : c’est notre responsabilité », a notamment indiqué M. Trudeau lors de son point de presse.

Avez-vous mis la main sur des tests de dépistage rapides?