Témoignage d’une infirmière

Réseau de la santé

La situation dans le réseau de la santé est encore fragile. Une infirmière a accepté de répondre à nos questions.

Cette infirmière clinicienne de Saint-Bruno-de-Montarville, qui s’est confiée de façon anonyme au journal Les Versants, œuvre à l’unité des soins palliatifs dans un hôpital à Montréal.

Quand on lui demande pourquoi elle a décidé d’exercer cette profession, elle nous répond que c’est pour venir en aide aux autres. « J’ai toujours voulu aider les gens, les soutenir dans leurs moments de souffrance. J’aime faire une différence dans leur vie. »

« Le personnel de mon ‘’département’’ sera le dernier à recevoir de la pression pour aller soigner les patients COVID. C’est que mes patients sont trop à risque; on parle d’une population immunosupprimée. Puis c’est aussi en raison d’un manque actuel de personnel. Nous ne sommes pas assez pour être dispersés ailleurs dans le réseau. » – Une infirmière du réseau de la santé

En ce moment, son emploi ne l’amène pas à côtoyer de patients atteints de la COVID-19. Elle se concentre plutôt sur ceux qui sont en fin de vie à cause d’autres maladies. D’ailleurs, elle ne pense pas que cette demande se rendra jusqu’à elle. « Le personnel de mon ‘’département’’ sera le dernier à recevoir de la pression pour aller soigner les patients COVID, nous mentionne-t-elle. C’est que mes patients sont trop à risque; on parle d’une population immunosupprimée. Puis c’est aussi en raison d’un manque actuel de personnel. Nous ne sommes pas assez pour être dispersés ailleurs dans le réseau. »

Car, doit-on rappeler que la COVID-19 s’attaque aussi au personnel des centres hospitaliers. C’est l’une des raisons pour lesquelles le réseau est affaibli. Il y a deux semaines, à l’Hôpital Pierre-Boucher de Longueuil, 32 employés étaient atteints du coronavirus alors qu’Honoré-Mercier, à Saint-Hyacinthe, devait se débrouiller avec 22 travailleurs en moins. Un employé, qu’il provienne du secteur clinique ou du service administratif, qui reçoit un diagnostic de COVID-19 est retiré du travail et placé en isolement.

Tout de même, nous le savons depuis bientôt un an maintenant, la COVID-19 s’insinue partout et affecte grandement le réseau de la santé. Récemment, l’endroit où elle travaille a tout de même effectué quelques modifications à l’unité des soins palliatifs, conséquence de la pandémie et des hospitalisations en hausse.

Une partie de l’étage des soins palliatifs a été transformée, nous apprend l’infirmière. « Nous avons dû fermer six lits en soins palliatifs et six autres lits qui étaient dédiés aux traitements oncologiques afin de les convertir en douze lits pour la médecine interne. Ce qui a permis de créer et de libérer 12 lits consacrés à des patients atteints de la COVID-19. Pas sur mon étage, mais ailleurs dans l’hôpital », explique celle qui exerce sa profession depuis 15 ans.

Quand on lui demande si, en tant qu’infirmière, elle ressent une différence au sein de l’hôpital depuis le début de la pandémie, la Montarvilloise n’hésite pas un instant. « Absolument! À 100 %! Ambiance, lourdeur, stress, fatigue intense… tout est différent dans le réseau de la santé », ajoute-t-elle.

Même si elle n’est pas impliquée personnellement dans la lutte contre la COVID-19, ce virus qui bouleverse les réseaux de la santé depuis des mois partout sur la planète, la jeune femme avance qu’elle a appris dans cette épreuve qui affecte ses collègues. « L’être humain peut être résilient. Même quand c’est très difficile, même quand ça ne va vraiment pas bien du tout, l’équipe infirmière reste forte malgré toutes les contraintes et malgré tous les changements que nous avons dû subir, et que nous vivons encore aujourd’hui quotidiennement. Puis, je travaille au sein d’une équipe de feu! »

Vaccination

Rappelons que la vaccination des personnes vulnérables et en grande perte d’autonomie des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) – la première phase de l’opération de vaccination – est complétée au Québec. Du moins pour l’inoculation de l’une des deux doses. C’est le premier ministre François Legault qui en a fait l’annonce en point de presse, jeudi dernier.

La vaccination des travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux, qui font partie de la priorisation proposée des groupes à vacciner, se poursuivra au cours des prochaines semaines. Certains ont déjà reçu leur vaccin contre la COVID-19. C’est le cas de notre infirmière, qui a été vaccinée il y a deux semaines. Vaccin qui doit permettre à son organisme de se défendre contre la COVID-19 en cas d’infection.