Saint-Basile prépare l’après-COVID

En entrevue avec Les Versants, le maire Yves Lessard s’est confié sur la façon dont il voit Saint-Basile-le-Grand après la crise de la COVID-19.

Yves Lessard a été confiné chez lui dès le début de la crise sanitaire puisqu’il est âgé de plus de 70 ans; un âge à partir duquel il était recommandé par le gouvernement du Québec de rester chez soi.

Le sort qui a été réservé aux aînés, dans les centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) et autres résidences pour personnes âgées, a secoué tout le Québec au cours des derniers mois. M. Lessard n’est pas resté insensible à la situation. Quand on aborde avec lui les décès signalés à la Maison Dauphinelle, à Saint-Basile, il évoque une triste réalité. « C’est une réalité qui nous a frappés de plein fouet. Un électrochoc puissant. La situation de nos aînés est d’une tristesse infinie. Toutes les victimes qu’il y a eues, ce n’est pas juste une question d’âge ou de conditions de santé, mais aussi en raison des conditions dans lesquelles ont les place », mentionne Yves Lessard.

« La pandémie nous a ramenés à ce qu’il y a de meilleur chez l’être humain. » – Yves Lessard

Selon lui, il faudra aborder l’avenir avec ce rappel, en tirer des leçons et éviter d’emprunter des raccourcis. En somme, M. Lessard estime qu’il faut revoir la façon dont on traite les personnes âgées. « On va se rappeler très souvent que ça prend pour nos aînés des services plus adéquats. »

Se recentrer sur l‘essentiel

Un autre aspect a interpellé le maire de Saint-Basile-le-Grand au cours des derniers mois, et c‘est la solidarité entre les citoyens. Or, la municipalité était déjà reconnue pour l’aide à travers la communauté. « La pandémie a apporté instantanément un réflexe de solidarité rarement vue dans la population, insiste Yves Lessard, qui souhaite que cela demeure. Saint-Basile-le-Grand aura certainement grandi de cette situation exceptionnelle et historique. Déjà, les Grandbasilois étaient très impliqués dans la communauté; je crois qu’ils le seront davantage. La communauté s’est soudée encore plus, les organismes, en collaboration avec la Ville, se sont mobilisés pour venir en aide à leurs concitoyens. La pandémie nous a ramenés à ce qu’il y a de meilleur chez l’être humain. »

Même si les villes amorcent un déconfinement graduel depuis quelques jours, le nouveau coronavirus risque d‘être présent parmi la population pendant une certaine période. « Nous continuerons de côtoyer la COVID-19 et elle nous rappellera constamment sa présence en raison des actions que nous mettons en place pour la freiner. Nous devons nous adapter pour la sécurité de tous, nos employés et nos citoyens; ce sera un travail quotidien! », croit Yves Lessard.

Un comité en place

À Saint-Basile-le-Grand, le comité d’urgence est mobilisé depuis le 13 mars. Celui-ci est composé du directeur général, Jean-Marie Beaupré, de même que de quelques chefs de services. Une dizaine de personnes au total, ainsi que les membres du conseil municipal, qui ont veillé au cours des derniers mois à maintenir les services essentiels en fonction. « Actuellement, le comité planche sur le plan de rétablissement. La priorité est mise sur l’aménagement physique de nos locaux afin d’assurer une distanciation sociale entre les individus. [Notre] plan de déconfinement est en lien avec celui que met en œuvre le gouvernement », rappelle le premier magistrat.

Or, la directive gouvernementale demeure de privilégier le télétravail si c’est possible. Pour M. Lessard, il y a quelque chose à développer de ce côté. « Nous avons constaté qu’il y a un grand potentiel à permettre le télétravail. Les gens ont découvert les vertus du travail à la maison. Nous entendons maintenir nos employés, lorsque possible, dans ce mode de travail pour limiter les contacts étroits entre eux. D’ailleurs, les moyens technologiques et les outils sont là. »

Le citoyen demeure aussi au cœur des préoccupations de la Municipalité. Dans cette optique, le Service des loisirs, de la culture et de la vie communautaire est à revoir complètement sa programmation afin de proposer des activités qui permettront la distanciation sociale des participants. Rappelons que le 10 avril dernier, le gouvernement du Québec demandait l’annulation des festivals et des événements publics culturels prévus jusqu’au 31 août 2020. Une décision qui force les municipalités à revoir leur programmation culturelle estivale. Ainsi, Saint-Basile s’est vu obliger d’annuler les six projections du Ciné grand air, les célébrations de la Fête nationale du Québec, les Classiques de la gloriette, les Dimanches sur le parvis de même que la Fête de la famille au village, soit 14 journées d’activités qui n’auront pas lieu sur le territoire grandbasilois entre le 19 juin et le 30 août. Des propositions seront transmises au conseil municipal et les activités retenues seront dévoilées éventuellement. Le maire s’est avancé sur le sort de la Fête nationale du Québec : « On ne peut pas l’organiser dans un endroit fixe, comme les années précédentes. Mais on va la modifier afin d’amener l’activité chez les gens. » Le journal a appris que Saint-Basile-le-Grand organisera un défilé sur trois différents trajets pour souligner la Fête nationale du Québec, le 24 juin.

Impact budgétaire à prévoir

Quand on lui demande quels seront les impacts financiers de cette crise pour Saint-Basile, le maire estime que les « économies seront minimes en fonction des dépenses encourues et celles appréhendées ». Il précise : « Est-ce qu’il y aura une deuxième vague, est-ce qu’il y aura un nouveau confinement? Cela aura certainement un impact budgétaire. »

Plusieurs activités et événements culturels, communautaires et de loisirs ont dû être annulés depuis le début de la pandémie. Des projets ont aussi été reportés. Par contre, la Ville ne prévoit prendre de retard dans la mise à niveau de ses infrastructures. « Aucune annulation n’est prévue. »

QUESTION AUX LECTEURS :

Comment envisagez-vous l’après-COVID?