Pour ou contre le retour à l’école

N’eût été cette tempête de neige qui s’est abattue hier sur le Québec, les jeunes seraient de retour sur les bancs d’école depuis le lundi 17 janvier. Les parents, eux, sont divisés sur la question de ce retour en classe.

La Direction de la santé publique, prise en charge par le Dr Luc Boileau, est favorable à l’ouverture des écoles primaires et secondaires. Une décision que plusieurs parents ont applaudie, alors que d’autres l’ont critiquée.

Pour

Manon Gervais approuve le retour à l’école. Selon la Montarvilloise, la place des enfants est à l’école. Pour qu’ils apprennent, socialisent, bougent et pour qu’ils puissent être encadrés. « Je suis en télétravail depuis le début de la pandémie. J’ai un adolescent de 15 ans; je suis à même de constater que la télé-étude ne fonctionne pas, à plusieurs points de vue! », répond-elle au journal Les Versants.

Selon Mme Gervais, l’éducation semble moins soutenue lorsque l’école à distance est privilégié. Elle s’explique : « Les professeurs n’ont pas étudié pour télé-enseigner. C’est difficile pour eux de créer des activités interactives pour les jeunes. Du côté du parent qui écoute le zoom, on ne fait que critiquer… Même mon ado trouve que ses cours en ligne ne lui enseignent pas grand-chose et qu’ils sont encore moins motivants! »

« J’ai une pensée pour ces jeunes pour qui l’école était leur place sécuritaire et leur pause de la maison. » – Manon Gervais

Dans son témoignage, la mère de famille soulève l’idée qu’en tant que société, il y a de grands questionnements à se poser pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. Elle estime que certaines vocations, certaines professions, sont à revaloriser, dont celles dans le milieu de l’éducation.

Malgré la pandémie, la famille de Manon Gervais s’adonne à quelques activités sportives, comme le ski en hiver et le vélo de montagne, ce qu’elle qualifie « d’exutoire du week-end » qui permet à son enfant de socialiser. « J’ai une pensée pour ces jeunes pour qui l’école était leur place sécuritaire et leur pause de la maison. Ainsi, je ne sens pas plus de risques d’envoyer mon fils que d’aller magasiner aux Promenades St-Bruno. Je pense qu’il est temps d’apprendre à vivre avec [le virus] plutôt que de l’enrayer! »

Nathalie Sapina en est une autre qui approuve le retour à l’école parce que, selon elle, « nos ados ont besoin d’une vie normale ».

Une troisième maman partage son enthousiasme quant à l’annonce de la Direction de santé publique sur le retour en classe. « Je n’ai aucune crainte envers cette décision. [Je suis] pour la rentrée scolaire! J’en ai trois au cégep. Il est temps qu’ils recommencent! », lance la Montarvilloise Annick Zadra, pour qui l’éducation est la base que petits et grands ont le privilège de recevoir.

Elle poursuit : « Ce privilège ne doit pas être délaissé par des retards d’apprentissage qui pourraient être ensuite déterminants dans le parcours scolaire, résulter en un manque de confiance en soi et aboutir au décrochage scolaire. Les jeunes doivent retourner à l’école pour pouvoir échanger avec les enseignants et leurs collègues de classe. »

La mère de trois jeunes fait confiance au taux de vaccination chez les étudiants et au port du masque, obligatoire. À l’instar de Mme Gervais, Annick Zadra semble se résigner à vivre avec la COVID-19. « Il faut arrêter de faire de l’anxiété! Si mes enfants l’attrapent, ce fichu virus, on fera avec! Les risques sont plus faibles dans la balance que les gains de retourner en classe! »

Contre

Or, certains n’approuvent pas ce retour en personne à l’école. Sky Fraser, par exemple, n’est « absolument pas d’accord » avec la décision de la Direction de santé publique, car « il y a plusieurs façons d’apprendre », il faut s’adapter et proposer les deux approches, soit l’école traditionnelle et l’enseignement à distance, tel que privilégié à quelques reprises depuis l’apparition de la COVID-19, en mars 2020.

D’après Sky Fraser, l’école à la maison permet de gagner du temps et d’éviter les trajets en autobus. « Avec l’école à distance, il n’y pas de temps perdu. C’est près de deux heures par jour que mon fils gagne avec l’école à distance. C’est beaucoup plus écologique. Je le vois [davantage] et il est moins fatigué, car il peut se lever plus tard les matins. On n’est pas pressés. Mes enfants jouent ensemble et on voit une belle cohésion familiale. On peut jouer à des jeux de société, aller dehors et profiter de ce qu’il reste de lumière. Je retrouve mes enfants beaucoup plus joyeux et souriants. Comme ils n’ont pas de temps à perdre pour s’habiller et faire le sac d’école, ils gagnent du temps qui est utilisé pour faire les devoirs. Que du positif, ici, à la maison. Beaucoup moins de stress et un meilleur suivi scolaire. Moi, je trouve ça gagnant! »

Les raisons du gouvernement

Pour expliquer sa décision, rendue mercredi dernier, le premier ministre du Québec, François Legault, a écrit : « C’est très important pour les enfants de retourner à l’école, pour apprendre, pour retrouver leurs amis, pour retrouver une certaine normalité. L’immense majorité des enfants ne courent pas de risques de santé importants avec la [COVID-19]. Par contre, les retards scolaires et l’isolement peuvent causer des problèmes importants. »

Rappelons que ce sont 98 % des élèves du secondaire qui sont vaccinés une dose, et 89 % d’une deuxième dose. Les enfants du primaire sont vaccinés à près de 60 % pour la première dose et « leur réponse immunitaire est très forte à cet âge », d’ajouter François Legault sur les réseaux sociaux.

Les enseignants, de leur côté, sont massivement vaccinés et ils ont un accès prioritaire à la troisième dose depuis la fin décembre. Le gouvernement mettra aussi des tests rapides à la disposition des écoles. Tous devront porter un masque dans les premiers temps.

QUESTION AUX LECTEURS :

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