L’impact de la COVID-19 sur les entreprises

Chambre de commerce Mont-Saint-Bruno

Tôt ou tard, l’impact de la COVID-19 se fera sentir au sein des entreprises et des commerces de la région. Il y aura des dommages collatéraux assure le directeur général de la Chambre de commerce Mont-Saint-Bruno, Marcel Aubin.

En attendant, la Chambre de commerce Mont-Saint-Bruno (CCMSB) occupe un rôle de soutien auprès de ces entrepreneurs qui se retrouvent aujourd’hui dans le doute face à la pandémie. « On a un rôle d’accompagnateur, de coordinateur, d’écoute aussi. On répond beaucoup aux membres, et on essaie de les diriger vers les bonnes ressources », explique Marcel Aubin, en entrevue avec Les Versants.

Selon ce dernier, plusieurs entreprises auront réussi à maintenir la tête hors de l’eau depuis les dernières semaines, à gratter les fonds de tiroirs par-ci, à fouiller dans les réserves par-là, à obtenir de l’aide du gouvernement ensuite. Cependant, Marcel Aubin entrevoit une deuxième vague frappée les entrepreneurs. « Celle-là aura des impacts plus fatals, et à deux niveaux. D’abord des entreprises vont tomber. Ensuite, je crains une détresse psychologique en santé mentale. C’est une chose survivre cinq semaines, mais au-delà… », laisse-t-il planer.

Marcel Aubin siège au conseil d’administration de Revivre, un organisme à but non lucratif qui vient en aide aux personnes vivant avec un trouble anxieux, dépressif ou bipolaire. Quand il parle de détresse psychologique, c’est qu’actuellement, les demandes auprès de Revivre sont en hausse de 300 %. « Nous sommes débordés! », lance-t-il.

« Mai, juin et juillet seront difficiles. » – Marcel Aubin

L’un des arguments du gouvernement du Québec pour un déconfinement graduel, c’est cette vague possible de problèmes en santé mental et de suicides. Le directeur national de la santé publique, le docteur Horacio Arruda, le répète fréquemment lors des points de presse quotidien.

Marcel Aubin poursuit : « Traditionnellement, les gens d’affaire sont réputés savoir se forger une carapace pour ne pas montrer la moindre faiblesse. Ils vivent sous l’adrénaline. Ceux qui ne passeraient pas à travers la crise devront demander de l’aide. Or, tous les paliers de gouvernement ne sont pas prêts; la santé mentale a toujours été le parent pauvre du ministère de la Santé. »

Cette deuxième vague, il l’anticipe dès le mois de mai, au plus tard en juin. « Même si le gouvernement commence à parler d’un déconfinement partiel et qu’on entend parler d’une reprise des activités dans certains secteurs de l’emploi, mai, juin et juillet seront difficiles », insiste M. Aubin.

Dans ses conversations avec des propriétaires de commerces, avec des entrepreneurs, Marcel Aubin perçoit la larme à l’œil et le trémolo dans la voix de ses interlocuteurs. « Il faut savoir lire entre les lignes… certains se demandent s’ils vont s’en sortir. Je n’ai pas de cas concret, mais il est clair qu’une vague est à venir. »

Selon le directeur général de la CCMSB, ça ne prend pas seulement des prêts de 40 000 $ du fédéral pour que les entreprises survivent et s’en sortent, mais aussi de l’argent frais. Et la réduction du prix des loyers des PME de 75 % annoncée vendredi? « C’est un pas dans la bonne direction, mais ça me semble complexe. Ça ne semble pas facile de faire les choses simples, accessibles pour le commun des mortels. »

Savoir se renouveler

Quand on lui demande s’il y a des entreprises qui profitent de la crise sanitaire pour innover et se renouveler, il répond que c’est l’occasion de saisir la balle au bond et d’en tirer du positif. « La créativité et les nouvelles initiatives seront à l’honneur. Demandez-vous : “Comment pourrais-je livrer ma business autrement?” », propose Marcel Aubin. Selon lui, un virage numérique se prépare avec les boutiques en ligne alors que le domaine de la formation et de l’apprentissage en ligne devrait connaître un engouement. « Tirer revenu de mon expertise et capitaliser le marché de l’achat par Internet. »

QUESTION AUX LECTEURS :

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