Les jeunes réagissent

Écoles secondaires fermées

Les écoles primaires vont rouvrir le 11 mai pour certaines, et le 19 mai pour d’autres, selon les régions. Ce ne sera pas le cas des établissements secondaires, qui eux, resteront fermés jusqu’en septembre prochain. Interrogés par le journal Les Versants, des étudiantes du secondaire réagissent.

« Très honnêtement, je trouve cela dommage, mais très intelligent. C’est une bonne idée de garder nos écoles fermées. Mais je ne vous cache pas que j’ai des inquiétudes pour mes études et mes notes. J’ai des difficultés scolaires alors ça amène un stress. Je n’ai pas envie de recommencer, surtout si je dois aller à l’école aux adultes par la suite », mentionne Tamilie, une jeune fille de 17 ans en 5e secondaire.

« Je suis partagée, admet Alexandra Dominguez. D’un côté, je suis contente de rester en congé, mais de l’autre je ne peux pas voir mes amies, donc je m’ennuie vraiment d’elles. » L’adolescente de 2e secondaire à l’École secondaire du Mont-Bruno raconte que ça ne la dérange pas de ne pas revenir sur les bancs d’école cette année. « Ma seule préoccupation, c’est que j’espère que ça ne me causera pas de difficultés en 3e secondaire. »

« Je me doutais bien qu’on y retournerait pas, avec la situation actuelle. Il y a encore du danger », indique Laurie Anaïs, une étudiante de 5e secondaire à Saint-Bruno-de-Montarville. Personnellement, elle croit que c’est « ridicule » que les enfants du primaire retournent en classes. « Il y a plus de danger encore. Ils pourraient ramener la COVID-19 à leurs parents. »

Quand on leur demande si ils comptent poursuivre leur scolarité à distance, les jeunes ont des opinions diverses sur le sujet. Pour Alexandra, la formule que proposera l’école penchera dans la balance. Tamilie estime que c’est compliqué et qu’elle ne possède pas encore assez d’informations sur cet aspect.

Rappelons que le ministre de l’Éducation et député de Chambly, Jean-François Roberge, a admis à notre journal que la situation n’était pas idéale « d’un point de vue pédagogique. L’idéal serait que tous accèdent à l’école, mais ce ne serait pas raisonnable présentement. »

Pour plusieurs finissants du secondaire cette année, le traditionnel bal n’aura pas lieu. C’est le cas pour Tamilie, qui se qualifie d’antisociale. « Pour cette raison, ça ne me dérange pas trop. Mais pour les autres, c’est dommage. Je sais que plusieurs ont dépensé beaucoup pour cet événement. Ce fut un stress. On aurait tous envie de passer une belle soirée ensemble et revoir des amis peut-être une dernière fois. Le bal est un moment unique qu’on veut vivre avant de quitter le secondaire. » Laurie Anais se dit décue pour le bal, elle qui a fréquenté l’École secondaire du Mont-Bruno pendant cinq années.

« J’ai des inquiétudes. » -Tamilie

Réaction à l’annonce du 13 mars

La première fois que le gouvernement de François Legault a annoncé la fermeture de tout le réseau de l’éducation, des services de garde jusqu’à l’université en passant par le préscolaire et le secondaire, ce fut le vendredi 13 mars. Une fermeture qui devait d’abord durer deux semaines, mais qui s’est poursuivie ensuite. « J’ai été surprise, lance Laurie Anaïs. Je connaissais la situation, mais je ne croyais pas qu’on irait en confinement. Aujourd’hui, je comprends. »

Pour sa part, Alexandra Dominguez se souvient d’avoir eu une réaction heureuse à l’annonce du 13 mars, parce qu’elle obtenait un « congé gratuit ». Elle précise : « [À ce moment-là], je ne réalisais pas l’ampleur de la situation. Je n’aurais jamais pensé que ça durerait si longtemps, que je serais confinée et que je ne verrais pas mes amies. »

Confinement

Confinées à l’intérieur, loin de l’école et sans amis à leurs côtés pour se confier, nos interlocutrices parlent de ce dont elles s’ennuient depuis plus d’un mois. « Pour moi, c’est quand même difficile, réagit Alexandra Dominguez. Mes amies n’ont pas le droit de venir chez moi, et je ne peux aller chez elles. Il m’arrive de supplier mes parents, mais sans succès. Je m’ennuie vraiment de mes amies, de mon équipe de futsal et d’aller à la Maison des jeunes après l’école. »

« Je vis très bien le confinement. Je sors un peu pour faire du longboard [planche longue], je marche, je m’occupe. Quand je me sens plus déprimée, je me ressaisis. Le confinement permet de faire de quoi, de réaliser des choses, de réfléchir sur soi », poursuit Tamilie. Par contre, l’adolescente ne cache pas qu’elle s’ennuie de ses cours. « Je suis plus productive dans ma vie lorsque je suis en cours qu’enfermée devant la télé. »

De son côté, Laurie Anaïs trouve la situation de confinement… correcte. « Ça va. C’est facile pour moi. C’est un autre mode de vie auquel on s’habitue. Je lis beaucoup, je fais comme les autres ados et je regarde Netflix, j’écris, je fais de la course et je dessine. »

Les directeurs

Questionnés par le journal, les directeurs des écoles secondaires du territoire ont préféré ne pas donner leur opinion. Or, la directrice de l’École secondaire du Mont-Bruno, Caroline Brunelle, ainsi que le directeur de l’École secondaire du Grand-Coteau de Sainte-Julie, Vincent Barouh, ont tous les deux avancé que la direction travaillait à la récupération des effets personnels des élèves pour cette semaine. La bonification des trousses pédagogiques pour l’accompagnement des élèves à distance est aussi dans les plans.

QUESTION AUX LECTEURS :

Que pensez-vous du maintien de la fermeture des écoles secondaires?