L’animal pendant le confinement

Le confinement et la COVID-19 n’ont pas empêché des familles de la région d’adopter des animaux de compagnie, en particulier des chats, au cours des dernières semaines.

C’est le cas notamment avec la Régie intermunicipale des Services animaliers de la Vallée-du-Richelieu (RISAVR). Une soixantaine d’animaux ont trouvé une famille au cours du dernier mois et demi. Au moment d’écrire ces lignes, il reste au refuge deux chats et autant de chiens. « Contrairement à la plupart des refuges au Québec, nous avons décidé de ne pas fermer. Nos locaux n’étaient pas accessibles au public, par contre nous avions pris les mesures sanitaires nécessaires afin de permettre l’adoption à distance, entre autres les entrevues avec les futurs propriétaires se déroulaient au téléphone », répond la directrice générale de la RISAVR, Suzie Prince.

Les installations sont disposées à l’extérieur, avec des enclos pour les petites bêtes. L’organisme à but non lucratif voué à la protection et au contrôle des animaux fournissait des masques, des gants et des combinaisons protectrices aux employés ainsi qu’aux clients désireux de repartir avec un ami à quatre pattes. Ainsi, la RISAVR aura réussi à dénicher des familles pour plusieurs chats et chiens. Or, même dehors, il y avait des directives à respecter. « Ce n’est pas tous les membres d’une même famille qui pouvaient manipuler l’animal avant l’adoption », souligne Suzie Prince.

Depuis, des suivis ont été menés auprès des plus récents maîtres de ces êtres poilus. Selon la directrice générale, les nouvelles relations se déroulent bien. « Nous sommes très heureux de ne pas avoir eu de débordements d’animaux durant les premières semaines du confinement, note-t-elle. Avec les familles, nous avons eu la confirmation que tout se passe parfaitement. »

« On s’attache à ces petits animaux! » – Anny Kirouac

Du côté de Proanima, anciennement Les services animaliers de la Rive-Sud, le refuge est fermé au public jusqu’au 4 mai. Le service d’adoption était aussi mis sur pause, jusqu’à tout récemment. Or, depuis deux semaines, l’adoption virtuelle des chats uniquement est possible. Les adoptions se déroulent sans contact humain et les discussions ont lieu par téléphone, ou par vidéoconférence afin de voir le chat. Deux chatons de cinq mois, Papaye et Pépite, ont trouvé preneurs dès la première journée. Le lendemain, c’était au tour de Patricia d’être adoptée. « C’est un bon début! », exprime la directrice générale de Proanima, Anny Kirouac. Depuis, une dizaine de chats ont été reçus dans une nouvelle famille.

Mais il n’y a pas que la population qui répond, les familles d’accueil aussi ont levé la main. Anny Kirouac précise : « Avant même qu’on nous demande de suivre les directives du gouvernement, et qu’on suspende l’accès au refuge et à plusieurs de nos services, nous avions fait appel à nos familles d’accueil pour éviter une accumulation d’animaux dans nos locaux. » C’est qu’autant du côté de Proanima que chez la RISAVR, les services essentiels et d’urgence pour les animaux errants, dangereux, blessés ou en détresse se sont poursuivis.

La réponse donc, autant des bénévoles que du public en général, a été appréciée. D’ailleurs, certaines des familles d’accueil auront depuis décidé de conserver leurs pensionnaires. « On s’attache à ces petits animaux! », lance Mme Kirouac, qui a récemment adopté un animal.

Les adoptions virtuelles, c’est aussi une façon pour Proanima de préparer l’après-COVID-19. « L’adoption virtuelle se limite aux chats parce qu’ils représentent notre plus grosse clientèle au refuge à l’année, mais surtout au printemps, avec les naissances. Pour réduire le nombre d’animaux au refuge, nous avons lancé un appel au début de la pandémie à nos familles d’accueil, qui ont répondu en grand nombre. Éventuellement, ces bénévoles vont les libérer, alors c’est ce qui a motivé notre décision d’amorcer les adoptions virtuelles », avance la directrice du service à la clientèle chez Proanima, Carole Lacasse.

À la suite de l’appel à l’aide de Proanima, la liste de gens voulant devenir familles d’accueil est passée de 70 à plus de 200. « Ceci nous a permis de placer une centaine d’animaux dans des familles temporaires. Elles font un travail incroyable et essentiel pour nous et pour les animaux. Nous sommes reconnaissants de leur grande générosité! », insiste Carole Lacasse.

Par contre, ce n’est pas l’option qu’a privilégiée la RISAVR. « Nous avons décidé de ne pas envoyer nos animaux dans des familles d’accueil en raison des risques sanitaires avec le va-et-vient. Nous sommes d’autant plus reconnaissants des belles adoptions que nous avons réussies à réaliser », témoigne Suzie Prince.

Des bienfaits

Quand on leur demande ce qu’un animal peut procurer comme bienfaits à un enfant confiné à la maison, nos intervenantes s’entendent pour évoquer un lien fort qui s’installe entre les deux êtres. « Les animaux apportent beaucoup de bien à l’humain, indique Mme Prince. Entre l’animal et l’enfant, il y a un lien unique; l’animal occupe et apaise l’enfant. Le temps passe bien. »

Pour Carole Lacasse, l’animal est plus qu’un simple petit compagnon. « L’animal apporte beaucoup de réconfort par sa présence et son jeu; il est un bon confident qui ne juge pas. L’enfant apprend les notions de responsabilités par rapport à son ami à quatre pattes. »

Enfin, il y aussi l’aspect de zoothérapie qui n’est pas à négliger, notamment auprès des enfants autistes. Avec un chat ou un chien à leurs côtés, ils peuvent se confier, parler, se transformer en papa ou en maman auprès des petites bêtes. « Il y a beaucoup de réconfort à tirer d’une présence animale. Ça diminue aussi l’anxiété et semble aider les jeunes autistes à acquérir autonomie et responsabilités. »

Mais les abandons?

Les abandons d’animaux ne semblent pas avoir augmenté. En fait, Proanima estime que contrairement à ce qui a été dit ailleurs, il n’y a pas vraiment eu de cas d’abandons. « Il n’y a pas eu une vague; ce n’est pas réel. En tout cas, pas ici », ajoute Mme Lacasse. Du côté de la RISAVR, on parle même d’une baisse de 20 %. « Il y a moins d’abandons qu’à la normale, commente Suzie Prince. Nous étions prêts à accueillir des animaux, par exemple des bêtes laissées par des propriétaires infectés par la COVID-19, mais pour l’instant, ce n’est pas le cas. »

QUESTION AUX LECTEURS :

Comment vivez-vous votre confinement avec vos animaux?