La situation dans les hôpitaux

COVID-19

La situation dans le réseau hospitalier est critique martèlent les autorités depuis plusieurs semaines. Qu’en est-il dans les hôpitaux de notre région?

« Nous continuons de surveiller la situation de près dans nos installations », nous répond d’emblée le conseiller aux relations médias et ministérielles du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, Hugo Bourgoin.

D’ailleurs, jeudi dernier, le CISSS de la Montérégie-Est annonçait la suspension temporaire des visites de proches aidants à l’hôpital Pierre-Boucher de Longueuil et à l’hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe. « Considérant le nombre toujours élevé de cas de COVID-19 dans la population, la transmission soutenue du virus dans la communauté, les éclosions sur les unités et le nombre élevé de personnes hospitalisées en lien avec la COVID-19, cette mesure s’avérait nécessaire afin de limiter les risques pour les usagers, leurs proches, ainsi que l’ensemble de notre personnel et de nos médecins », indique le CISSS dans un communiqué.

« La population doit plus que jamais s’efforcer de respecter les consignes sanitaires en vigueur. » -Hugo Bourgoin

Jusqu’à nouvel ordre, seules les personnes suivantes seront admises sur les unités des deux hôpitaux concernées : accompagnateur d’une personne en fin de vie, à raison d’une personne à la fois; père, mère ou tuteur légal d’une personne mineure; accompagnateur d’une femme à l’unité mère-enfant. Cette restriction ne s’applique pas à l’Hôtel-Dieu de Sorel, où la venue de proches aidants est toujours autorisée.

Situation dans les hôpitaux

La hausse des cas de COVID-19 et des hospitalisations qui en sont reliées ne s’estompent pas, et imposent une pression sur le réseau de la santé et son personnel. Aussi, les 229 patients qui se trouvaient en soins intensifs mercredi dernier représentent d’ailleurs un nouveau record depuis le début de la pandémie au Québec. « C’est pour cette raison que la population doit plus que jamais s’efforcer de respecter les consignes sanitaires en vigueur », insiste Hugo Bourgoin.

Les hospitalisations

Il y a 54 patients infectés de la COVID-19 à l’hôpital Pierre-Boucher, à Longueuil. L’hôpital Honoré-Mercier, à Saint-Hyacinthe, en accueille 24 au moment d’écrire ces lignes. « Ces deux hôpitaux ont des unités d’hospitalisation étanches dédiées à la COVID-19, explique M. Bourgoin. Elles permettent de regrouper les usagers qui en sont atteints et ainsi diminuer les risques de contamination au sein de l’installation. »

Car oui, la COVID-19 s’attaque également au personnel des centres hospitaliers. C’est l’une des raisons pour lesquelles le réseau est affaiblit. À l’hôpital Pierre-Boucher, 32 employés sont atteints du coronavirus alors qu’Honoré-Mercier doit se débrouiller avec 22 travailleurs en moins. « Un employé qui reçoit un diagnostic de COVID-19 est retiré du travail et placé en isolement », mentionne Hugo Bourgoin, qui précise que les employés infectés ne proviennent pas tous du secteur clinique. Certains œuvrent au département administratif.

Les chirurgies impactées

La pression dans le système de la santé entraîne le report de plusieurs chirurgies alors que certains hôpitaux sont remplis. « La majorité des hôpitaux se situe au niveau maximal de délestage, rappelait Dre Lucie Opatrny, sous-ministre adjointe au ministère de la Santé et des Services sociaux, le 11 janvier dernier en point de presse avec François Legault. Ils réussissent avec difficulté à réaliser les chirurgies urgentes et oncologiques. Si la tendance se maintient, il pourrait y avoir un dépassement des capacités des lits d’hospitalisation et de soins intensifs pour les patients […] ceci forcerait le réseau à prendre des décisions encore plus difficiles qu’elles ne le sont déjà. »

Plusieurs activités seront délestées en partie ou en totalité. Les chirurgies semi-urgentes ou non urgentes, le dépistage du cancer du colon par la coloscopie, les greffes de rein provenant de donneurs vivants (à l’exception de la clientèle pédiatrique) ainsi que beaucoup de consultations non urgentes en cliniques externes spécialisées sont évoqués.

Quand on aborde ce sujet avec le porte-parole du CISSS de la Montérégie-Est, Hugo Bourgoin soutient que c’est complexe de dire précisément combien de chirurgies ont été impactées par la COVID-19. « La plupart d’entre-elles n’ont été ni annulées, ni reportées, mais tout simplement non prévues à l’horaire. C’est donc dire que les usagers qui doivent être opérés n’ont encore reçu aucune date pour leur chirurgie. »

Grâce aux données fournies par le CISSS de la Montérégie-Est, nous savons que 9183 chirurgies ont été faites à l’hôpital Pierre Boucher d’avril à décembre 2019. Pour la même période en 2020, soit en pleine pandémie due au coronavirus, le centre hospitalier de Longueuil a effectué 5367 opérations. Une diminution de 3816 chirurgies.

En ce sens, rappelons que le ministère de la Santé et des Services sociaux a demandé aux établissements de santé de réduire leurs activités de chirurgie. À l’heure actuelle, le bloc opératoire des hôpitaux du territoire fonctionne à 50 %. « Il est important de préciser que les chirurgies oncologiques de même que les chirurgies urgentes ont toujours lieu. »

Éviter les urgences

Les urgences des hôpitaux Pierre-Boucher et Honoré-Mercier sont achalandées. Pour cette raison, M. Bourgoin suggère que « les gens dont l’état de santé ne nécessite pas une évaluation urgente » devraient d’abord communiquer avec la ligne Info-Santé (811), contacter leur médecin de famille ou une clinique sans rendez-vous. « Même consulter un pharmacien plutôt que de se rendre à l’urgence! »

QUESTION AUX LECTEURS :
Quelles solutions proposez-vous pour désengorger le réseau de la santé?