Elle retourne prêter main-forte en CHSLD

Annie Guillemette

En pleine crise des centres d’hébergement de soins de longue durée, Annie Guillemette est retourner prêter main-forte auprès des patients du CHSLD de Montarville.

« Quand j’ai vu que le premier ministre demandait du renfort dans les CHSLD, j’ai senti que j’avais l’obligation de m’impliquer. J’ai les qualifications donc, je suis retournée prêter main-forte de nuit dans les CHSLD », raconte Annie Guillemette.

C’était à la mi-avril. Pour pallier le manque de milliers d’infirmières et préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD publics et privés, François Legault lançait un appel aux médecins généralistes et spécialistes pour mettre la main à la pâte; mais aussi au personnel infirmier, aux préposés aux bénéficiaires et autres personnes qualifiées dans le domaine des soins. Le premier ministre évoquait alors l’« urgence nationale » en temps de crise sanitaire. « On a besoin de bras dans nos CHSLD pour protéger nos aînés les plus vulnérables. Je lance un appel à tous ceux et celles qui peuvent nous aider. J’en appelle à votre sens du devoir. Venez nous donner un coup main. On a besoin de vous! »

Dans son ancienne vie, Annie Guillemette était infirmière auxiliaire. Un domaine qu’elle a laissé il y a près de neuf ans afin de s’occuper de ses enfants. À cette époque, elle en avait trois. Aujourd’hui, elle est maman de cinq. « Quand j’ai arrêté la première fois, c’est que je voulais prendre soin de mes enfants. C’était une priorité familiale. »

« Maintenant que je suis de retour, j’adore ça! C’est gratifiant apporter un soin à quelqu’un. Je trouve ça bien, je me sens utile. » -Annie Guillemette

Depuis 2016, la Grandbasiloise a réintégré le marché du travail, avec un poste de coordonnatrice administrative au Centre d’animation mère-enfant (CAME), à Saint-Bruno-de-Montarville. Or, depuis le début du confinement, le CAME est fermé. Elle était donc confinée à la maison lorsque Legault a demandé de l’aide dans les CHSLD. « Mes enfants sont aussi à la maison parce qu’ils ne sont pas retournés à l’école », rappelle-t-elle. Ce qui ne l’a pas empêché de reprendre son rôle d’auparavant. « Mes enfants sont rendus plus vieux alors avec mon conjoint, nous nous sommes organisés pour que je puisse contribuer. »

Mère d’un fils autiste, Annie Guillemette a pris les précautions pour ne pas chambouler son horaire. « Pour ne pas déstabiliser l’unité familiale, je suis allée travailler de nuit. Ainsi je suis à la maison dans le jour pour dormir et m’occuper des enfants. » Un sommeil entrecoupé de plusieurs réveils tout au long de la matinée…

Horaire précis

Elle revient à la maison à 7 h 30 et se couche à 8 h. Elle se relève à 9 h 20 afin d’installer un de ses enfants sur Zoom pour l’école en ligne et s’étend à nouveau. À 10 h 25, elle se relève pour une autre séance Zoom scolaire. Autour de 13 h, la maman reprend contact avec la famille. Enfin, après le souper et les enfants couchés, elle se repose deux ou trois heures avant d’enfiler son uniforme de préposé aux bénéficiaires et d’amorcer sa nuit, à 23 h. Annie Guillemette l’admet :
« C’est assez précis comme horaire! » [ndlr : Cette entrevue a été réalisée avant la fin des classes]

Elle reprend : « Maintenant que je suis de retour, j’adore ça! C’est gratifiant apporter un soin à quelqu’un. Je trouve ça bien, je me sens utile. »

Pour celle qui est aussi présidente du Club de football Les Barons de Saint-Bruno, prendre soin des gens est une vocation. En entrevue avec Les Versants, Annie Guillemette se dit ravie d’être de retour sur le plancher. « Depuis que je suis petite que je veux devenir infirmière. C’était mon rêve, mon chemin de vie. Je souhaitais devenir infirmière et avoir 22 enfants! J’ai toujours aimé prendre soin des gens et aider. Ma sœur était diabétique à 6 ans; j’en avais 12. Je soignais les bobos des autres jeunes. Les relations d’aide, j’aime ça! », résume-t-elle.

Enfin, quand on lui demande quel choix fera-t-elle quand elle pourra retourner à son poste au CAME, Annie Guillemette répond que sa décision est déjà prise. « J’étais trop tiraillée alors j’ai décidé de garder les deux emplois. Je vais tenter de continuer à temps partiel comme préposée pour redevenir infirmière avec une formation d’appoint. J’aime le contact humain. Puis je ne me lasse pas du calme et du soutien qu’on offre aux mamans qui visitent le CAME. »