Diagnostiquée pneumonie au coronavirus

Claire Duval, une collaboratrice de longue date au journal Les Versants et journaliste pour le Journal de Saint-Bruno à une autre époque, a reçu un diagnostic de pneumonie au coronavirus. Confinée dans son logis, la Montarvilloise récupère depuis quelques jours.

« Mais une forme plutôt légère », nous répond Claire Duval au téléphone. Au moment d’écrire ces lignes, les symptômes qu’elle avait développés en avril, au cours de la fin de semaine de Pâques – mal de gorge, toux, congestion des poumons, fatigue, perte de l’odorat… – sont en train de diminuer, voire de disparaître. « Ma voix, même si elle n’est pas encore normale, s’améliore. J’ai encore un peu de congestion aux poumons. Je suis amorphe et j’ai peu d’énergie. Il y a peu de temps, je dormais beaucoup : deux siestes par jour en plus de bien dormir la nuit. Maintenant, je fais une seule sieste », relate Mme Duval.

« Jamais auparavant je n’avais perdu l’odorat. » -Claire Duval

Les symptômes sont apparus à Pâques. La dame de 83 ans contacte son médecin. Par consultation téléphonique, la patiente reçoit un diagnostic de bronchite et obtient une prescription pour des antibiotiques ainsi que des pompes. Cependant, quatre jours plus tard, non seulement son état ne s’est pas amélioré, il est encore pire. Aussi, Claire Duval a perdu l’odorat. C’était le 20 avril. Elle raconte : « La perte de l’odorat est un gros signe de la COVID-19. Je le savais et j’étais alors sous le choc! Mon odorat qui disparaît, ça m’a saisie et j’ai pensé que ça pouvait être le virus. C’était sérieux. »

Un appel à son médecin l’amène à aller passer un test à la clinique de dépistage de Saint-Hyacinthe. Accompagnée de sa fille, elle se rend sur place et rencontre un médecin. Celui-ci l’examine, mais sans jamais lui donner le test pour détecter ce microbe qui a mis sur pause toute la planète depuis le début de l’année. « Il ne parlait pas. Je lui ai posé la question… “Est-ce que j’ai la COVID?” Il m’a répondu par la négative, m’a prescrit d’autres antibiotiques, plus puissants, et m’a demandé de poursuivre les pompes. Par contre, il m’a dit que je dois rester 14 jours à l’intérieur si je l’attrape. Ma fille et moi n’avons pas aimé cette rencontre… »

Deux jours plus tard, le 22 avril, une visite à l’hôpital Charles-LeMoyne lui permet de rencontrer un autre médecin et de passer une batterie d’examens, dont une radiographie des poumons. Mais toujours pas de tests pour dépister un possible cas de COVID-19. « C’est ce docteur qui m’a annoncé que je faisais une pneumonie, probablement au coronavirus. Il m’a expliqué qu’il n’y avait pas de traitement tout en proposant de m’hospitaliser », poursuit Claire Duval, qui décline l’invitation et préfère retourner à la maison pour se reposer.

Celle qui rédigeait les chroniques histoire dans le journal Les Versants croit qu’un manque d’équipements a fait en sorte qu’elle n’a jamais pu passer le fameux test. Rappelons que quelques jours plus tôt, le 10 avril, éclatait le scandale du CHSLD Herron, et que par la suite, les tests de dépistage étaient surtout concentrés pour les aînés résidant dans ce type d’établissements.

À la suite d’une conversation téléphonique avec son médecin où elle lui raconte ses deux consultations, la docteure lui confirme, d’après les symptômes, qu’elle fait bien une pneumonie au coronavirus, mais légère. « Mais tant que je ne passe pas le test, je ne peux pas le confirmer à 100 % », indique en entrevue Claire Duval.

Quand on lui demande comme elle a pu attraper ce virus, Mme Duval répond qu’elle n’en sait rien et ajoute que son mari se porte bien. « Tant mieux! Les rhumes, les grippes, Jean-Pierre n’attrape jamais ces microbes-là! Pourtant, il fait de l’asthme et du parkinson. Je suis plutôt en bonne santé, mais avec les symptômes que je traînais, je me doutais bien d’avoir une pneumonie », témoigne-t-elle, puisqu’elle en a déjà eu quatre dans le passé. « J’ai de l’expérience!, dit-elle en riant. Par contre, celle-là n’était pas la pire. Je la sentais… différente, mais pas si pire. Et jamais auparavant je n’avais perdu l’odorat. »

Bien entourée

Assise au piano ou devant l’ordinateur pour écrire à ses proches, Claire Duval va bien. Elle demeure avec son mari de longue date et ses filles s’occupent d’eux. Geneviève, qui demeure à Saint-Bruno, fait les emplettes chaque semaine. Catherine, à Sherbrooke, cuisine et livre des plats préparés à ses parents la fin de semaine. Françoise, en Abitibi, prend des nouvelles chaque jour au téléphone. « Nous sommes chanceux », insiste-t-elle, avant de dire que ses petits-enfants lui manquent. En attendant, ils lui préparent des muffins ou montent des vidéos de danse dans lesquelles les filles montrent à leur grand-maman comment secouer le coronavirus!

QUESTION AUX LECTEURS :

Croyez-vous avoir eu le coronavirus au cours des dernières semaines sans passer le test de dépistage?