Des restaurateurs résignés et découragés

Les salles à manger des restaurants sont fermées depuis le 31 décembre, à 17 h. Un coup dur pour le domaine de la restauration, qui encaisse une troisième fermeture depuis mars 2020.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé en point de presse le 30 décembre le retour du couvre-feu et la fermeture des salles à manger des restaurants. Deux claques au visage des Québécois qui se croyaient, il n’y a pas si longtemps, sur le point de laisser la COVID-19 derrière eux.

« Moralement, c’est la fermeture la plus difficile. » – Pedro Marques

Les salles à manger des restaurants sont fermées. Une annonce que les restaurateurs accueillent très mal. « C’est un autre coup dur pour tout le monde. Personne n’est heureux actuellement. Je comprends la situation sanitaire, mais je l’accepte très mal », commente le propriétaire du Vieux Duluth à Saint-Basile-le-Grand, Pedro Marques.

De nature à prendre la situation de façon positive depuis le début de la pandémie, M. Marques se montre cette fois découragé et amer face à cette autre fermeture. « Moralement, c’est la fermeture la plus difficile. Elle est de trop, celle-là. Je suis écœuré », martèle-t-il.

En entrevue avec Les Versants, il rappelle que le 7 décembre, Québec autorisait les rassemblements de 20 personnes pour les célébrations de Noël. Moins d’un mois plus tard, les restaurateurs écopent et se voient dans l’obligation de fermer leurs salles à manger. « On ne s’y attendait pas », dit-il, avant d’expliquer qu’entre le 20 décembre et le 3 janvier, le propriétaire engrange en temps normal un chiffre d’affaires équivalent à deux mois de travail. « Ces deux semaines viennent d’être mises à la poubelle. La fin de semaine du 31 décembre, à elle seule, aurait été la plus lucrative de l’année », déplore-t-il.

De son côté, la propriétaire du Küto à Saint-Bruno, Kim Charlebois, parle pour plusieurs lorsqu’elle se dit « à bout ». Elle précise : « Nous avons fait face à plusieurs fermetures depuis près deux ans. J’ai l’impression qu’il y a un sentiment de je-m’en-foutisme qui s’est développé. C’est comme si, en tant que restaurateurs, nous étions devenus insensibles à ces annonces. »

Quand on lui demande si la décision de Québec met un terme à 2021 de façon abrupte ou si elle amorce mal 2022, l’entrepreneuse répond que « c’est un peu des deux », puis ajoute : « Il y a beaucoup d’incompréhension et de frustration. »

Plats pour emporter

Les salles à manger sont fermées. Seules les commandes pour emporter, les commandes à l’auto et la livraison demeurent en vigueur. « Nous allons survivre et continuer avec le service de take-out. Nous avons une bonne clientèle à Saint-Basile et à Saint-Bruno », assure M. Marques.

« Le côté positif, c’est que notre restaurant fait déjà beaucoup de repas pour emporter. Notre réputation est faite. L’impact est moindre de ce côté », de conclure Kim Charlebois.

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