Des citoyens déplorent la fermeture du parc national

Sépaq

Le 20 mars dernier, la pandémie causée par la COVID-19 forçait la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) à demander à la population de ne plus fréquenter ses territoires. Plus d’un mois plus tard, alors que le beau temps s’installe, des citoyens dénoncent la fermeture du parc national Mont-Saint-Bruno.

« Je demeure sur la Rive-Sud (Montréal) et je peux aller me promener dans les parcs, même celui du Mont-Royal, à Montréal, plaide Gilles Ouellet, qui a contacté Les Versants. Mais je ne peux pas aller au parc à côté de chez-moi, à Saint-Bruno. C’est un non sens! » Conscient des limites qu’impose le gouvernement, le citoyen poursuit : « Je ne demande pas d’y aller en groupe ni d’utiliser les facilités comme les toilettes, mais seulement me promener sur la route ou dans les sentiers ouverts. Est-ce trop demander? »

Pour sa part, Michel Gauthier évoque la santé afin d’expliquer son point de vue. Membre de l’Association québécoise des médecins du sport et de l’exercice, il craint les dommages collatéraux du confinement. « Il est inconcevable de demander aux gens de rester immobiles sur leur divan pendant quatre mois. Il faut bouger, sinon les dommages collatéraux seront plus importants que la pandémie elle-même. Actuellement, la forêt est certainement l’endroit le plus sécuritaire où marcher. La décision de la Sépaq d’y interdire tout accès est inappropriée », croit-il. Michel Gauthier ajoute : « Fermer les infrastructures et le stationnement est certainement indiqué, mais empêcher les locaux d’aller prendre leur marche en forêt est d’un ridicule injustifiable. »

« Je demande aux Montarvillois d’être patients. » – Martin Murray

Des internautes n’ont pas manqué de dénoncer la fermeture du parc national sur les réseaux sociaux.

De son côté, le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, se dit conscient de l’impatience des gens à retrouver la possibilité de marcher et de courir dans la montagne, mais rappelle que cette fermeture se voulait un moyen d’éviter une trop grande promiscuité entre les gens. « Notre parc est extrêmement fréquenté. Dès l’annonce de sa réouverture, je m’attends à voir les gens s’y précipiter. Ce manque pour la nature rappelle que nous avons un bien précieux qu’on se doit de préserver. » En attendant, il préfère ne pas intervenir ni faire de pression auprès des autorités gouvernementales, comme le suggère des citoyens, et prône plutôt la patience. « On n’est pas dans une position pour faire des demandes particulières. Je respecte les décisions gouvernementales et je demande aux Montarvillois d’être patients et disciplinés. »

Approchée par le journal, la Sépaq dit comprendre que l’arrivée d’une température plus clémente génère un engouement pour les territoires dont elle assure la gestion. « La fermeture de l’accès aux parcs nationaux a été annoncée dans le respect des consignes gouvernementales et de santé publique et par mesure de sécurité pour les employés et les visiteurs. À ce moment, il était constaté que les consignes interdisant les regroupements et les déplacements entre régions n’étaient pas respectées sur les territoires », répond le responsable des relations avec les médias de la Sépaq, Simon Boivin. Celui-ci rappelle d’ailleurs que les établissements de la Sépaq ne sont pas visés pour le moment par le plan de déconfinement de l’économie annoncé par le gouvernement du Québec le 28 avril.

Cependant, Simon Boivin admet que la Sépaq planche actuellement sur divers scénarios afin de redonner l’accès de ses territoires, dont le parc national du Mont-Saint-Bruno, aux citoyens. Et ce, « afin que tous puissent profiter des bienfaits du plein air sur la santé mentale et physique lorsque la situation le permettra ». Sur son site Internet, la Sépaq note qu’elle a déjà prévu des mesures de protection en vue de la réouverture.

QUESTION AUX LECTEURS :

Est-ce que l’accès à la montagne vous manque?