Camps de jour : les annulations commencent

Depuis l’annonce du gouvernement qui autorise l’ouverture des camps de jour le 22 juin, date à laquelle ils étaient prévus, c’est le branle-bas de combat dans les municipalités qui doivent prendre une décision en un temps record. Pour les camps de jour privé, l’inquiétude est à son maximum.

La décision est tombée à Saint-Basile-le-Grand. Il n’y aura pas de camps de jour cet été.

« C’est à contrecœur que la Ville de Saint-Basile-le-Grand tient à informer ses citoyens qu’elle n’est actuellement pas en mesure d’offrir son programme de camp de jour estival. »

L’annonce est tombée en matinée.
La Ville indique que la mise en place d’un tel service entraînerait un décifit de plus de 150 000 $ « représentant environ 30 $ supplémentaires sur le compte de taxes moyen l’an prochain. De plus, cette opération permettrait malheureusement de combler uniquement 60 % des attentes de la clientèle habituelle », précise la municipalité.

Seul un programme de subvention gouvernemental pourrait changer les choses selon la Municipalité, qui espère encore une annonce, mais « dans un délai raisonnable. »

Des mesures coûteuses
Selon le Guide de relance des camps en contexte de COVID-19, la Municipalité se devait de revoir le ratio enfants/animateur afin d’assurer le respect des consignes sanitaires énoncées par la Santé publique.

Ce changement de ratio a un impact important sur le déficit des camps de jour en augmentant radicalement le nombre d’employés nécessaire tout en diminuant le nombre de places disponibles.

La disponibilité des locaux mis à la disposition de la Municipalité a été également un enjeu considérable dans la prise de décision. En effet, pour s’assurer de maintenir une distanciation sociale de 2 mètres entre les individus, plusieurs locaux sont nécessaires. Or, afin d’assurer un service de garde d’urgence en période scolaire, le gouvernement a dû réquisitionner l’école de la Mosaïque, et ce, jusqu’au 1er juillet prochain. La non-disponibilité de ce bâtiment met donc en péril l’organisation des camps de jour puisqu’elle ne permet pas de desservir le secteur nord de la ville avant cette date.

« C’est à contrecœur que la Ville de Saint-Basile-le-Grand tient à informer ses citoyens qu’elle n’est actuellement pas en mesure d’offrir son programme de camp de jour estival. »
– Ville de Saint-Basile

Moins d’offres à Sainte-Julie
Sainte-Julie pensait jusqu’à la dernière minute pouvoir proposer un service de camps de jour à tous, presque comme d’habitude, en respectant les règles imposées de la santé publique. Finalement, elle a dû se résigner hier, à restreindre son offre seulement à ses résidants et pour les plus jeunes.

« Nous offrirons des camps pour les 6-8 ans et les 9-12 ans, mais nous ne pourrons pas en offrir pour les plus vieux ainsi que le camp méli-mélo », a fait savoir au journal Julie Martin, directrice des communications de Sainte-Julie.

Une autre modification liée à la pandémie et à la rapidité d’action imposée par l’annonce du premier ministre.

Les inscriptions en ligne ou au comptoir du Service des loisirs se dérouleront à compter de 18 h le 1er juin 2020 pour uniquement les résidants.

Rien de décidé à Saint-Bruno
« Il va falloir revoir toute la programmation des camps de jour que nous proposons cette année », a indiqué aux Versants, Suzanne LeBlanc, directrice des communications de la Ville de Saint-Bruno.
En plus du peu de temps qu’ont les Villes pour se préparer, il y aura aussi les nouvelles mesures à mettre en place pour respecter les directives de la santé publique.
Les groupes seront plus petits pour respecter les consignes de distanciation physique. « On va avoir besoin de plus de moniteurs et de monitrices. Je lance un appel à tous ceux qui veulent vivre une belle expérience », a motivé le premier ministre du Québec, François Legault au moment où il annonçait la nouvelle le 21 mai, lors de sa conférence de presse habituelle.
Pour les plus petits, un moniteur sera désigné pour quatre enfants, et pour les plus grands un moniteur pour dix.
Le journal a appris que les inscriptions à Saint-Bruno devraient être ouvertes le 3 juin à 19 h.

72 h pour les camps privés
La sonnette d’alarme pour l’association des camps du Québec (ACQ) est à la veille d’exploser. « Trois jours. C’est le temps qui reste au gouvernement pour annoncer une aide gouvernementale adéquate aux camps privés (ou OBNL) qui représentent 75 % des camps au Québec.
Aucun suspens pour l’association. « Sans cette aide, le vendredi 29 mai, l’ACQ sera dans l’obligation d’émettre une directive à ses membres leur demandant de ne pas ouvrir leurs portes, car ils ne seront pas en mesure d’offrir un service sécuritaire aux enfants du Québec. »
Les demandes pour l’ACQ sont de 11 millions de dollars pour aider les camps de jour à ouvrir de façon sécuritaire, et 22 millions pour assurer la survie des camps de vacances. « Des millions de dollars versés en dépôt par les parents doivent être remboursés », précise l’ACQ.